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La pitié mal comprise:

Les adolescentes ont pitié du nain, mais elles ne font ainsi que se porter préjudice à elles-mêmes, ainsi qu'au futur époux de l'une d'elles.

Ce thème se rencontre également dans d'autres contextes ; ainsi Apulée rapporte, dans L'Ane d'or, qu'avant que Psyché descende dans le monde des morts, on lui annonce qu'elle verra un vieillard nageant dans les eaux du Styx qui implorera son secours, mais qu'elle devra rester ferme et passer son chemin.

Les femmes tombent fréquemment dans un excès de compassion car l'un des aspects de l'archétype de l'instinct maternel est de provoquer l'émotion de la femme et de la porter à la pitié devant le spectacle de tout être abandonné, en difficulté, condamné ou désemparé.

Mais on sait que toute vertu, poussée à l'excès, devient contraire à l'instinct et peut se transformer en son opposé, et l'on voit sans cesse des cas où la pitié mal comprise conduit des femmes à se détruire inconsciemment.

Elle peut aussi avoir un effet complètement négatif en maintenant quelqu'un dans un état infantile.

Il est important de voir où réside en réalité le bien de l'autre.

Les femmes doivent contrôler leurs instincts maternels naturels et cultiver en elles une certaine objectivité et un certain détachement qui leur permettent de voir où réside en réalité le bien de l'autre.

L'un des cas les plus fréquents, qui est la source de nombreuses projections, est celui où une femme a un mari ou un amant de type analogue au nain - c'est-à-dire un homme qui, souffrant d'un complexe maternel négatif, est névrosé, suicidaire ou sadique.

Chaque fois que la femme, ne supportant plus la situation veut dire à l'homme la vérité et rompre, la pitié l'envahit pour le pauvre être désemparé et elle ne peut se résoudre à le « laisser tomber », même si ses rêves confirment qu'il le faudrait ..

On s'aperçoit généralement que cette femme fait une projection d'animus négatif sur cet homme. Même s'il n'y a pas d'homme dans son entourage pour la torturer, elle le trouve à l'intérieur d'elle-même : lorsqu'elle est seule, son animus sadique la convainc qu'elle est définitivement solitaire, qu'elle ne vaut rien et n'arrivera jamais à rien. Aussi ce couple reprendra-t-il la relation, car il est moins angoissant d'avoir cet autre à l'extérieur de soi qu'en soi-même et, tant que le problème intérieur ne sera pas résolu, il n'y aura pas d'issue extérieure possible.

La pitié que l'on déverse sur l'autre signifie en réalité que l'on se complaît en son propre point faible ; on répugne à prendre conscience qu'un tel personnage nous habite et à mettre fin à cette situation intérieure et le problème est faussé. Cette mauvaise pitié se rencontre beaucoup moins fréquemment chez les hommes, bien qu'elle puisse aussi exister chez eux.

L'héroïne, dans les contes de fées, tombe souvent dans cette erreur, laissant libre cours à des forces destructrices.

Il y a des aspects de la société et des êtres qui sont complètement pourris et qu'il est nécessaire d'éliminer, mais une telle femme s'attache à ce qui est irrémédiablement perdu et, d'une certaine façon, y trouve P.121 son compte. Ainsi en est-il souvent dans des cas comme celui de la femme martyre dont le mari boit.

J'ai connu une famille où il y avait plusieurs fils. Le père et le grand-père étaient tous deux des buveurs invétérés, et les fils, à une exception près, le devinrent aussi. « L'exception » avait une femme exigeante, et la première fois qu'il rentra ivre à la maison, elle lui dit que si cela se reproduisait, elle divorcerait. Or, elle fut la seule à libérer son mari de la tendance familiale destructrice ; tous les autres avaient des femmes plus douces, ayant meilleur caractère, mais éprouvant cette mauvaise sorte de pitié qui les amena à contribuer à la déchéance de leurs propres maris. Certains types maternels couvent le faux ouf de porcelaine, et ne cessent d'espérer en faire éclore un phénix, mais il n'en sort qu'une énorme puanteur. Il y a un moment crucial dans le processus d'individuation d'une femme où elle doit se libérer de cette pitié sans discernement.

Certaines femmes adorent materner les jeunes hommes - ces génies incompris - auxquels elles offrent l'amour maternel qu'ils n'ont pas reçu. Une femme de cinquante ans qui vivait seule entra en relation avec un jeune homme de vingt ans dont l'adolescence avait été difficile Remplie de pitié pour lui en raison de sa jeunesse misérable, elle l'hébergea gratuitement et lui donna un emploi dans sa propre affaire où, non content de l'escroquer, il accumula des dettes à son nom à elle. Mais cela ne suffit pas à ouvrir les yeux de cette femme ; elle n'eut pas recours à la justice, couvrit ses délits et lui pardonna quand il pleura dans son giron en l'assurant qu'il avait honte de ce qu'il avait fait. Par la suite, il amena chez elle une jeune fille avec qui il vécut et commença à mettre de l'arsenic dans la nourriture de sa bienfaitrice. C'est là un exemple frappant de compassion mal placée, allant jusqu'à la stupidité la plus totale. C'était par ailleurs une personne très intelligente, mais de ce type de femme seule qui ne sait que faire des sentiments maternels qui l'habitent et les déverse sur ce genre de créature.

Dans un tel cas, les richesses de l'animus positif et la capacité de compréhension que cette femme aurait pu utiliser à bon escient si elle avait été plus lucide furent gaspillées.

Le conte nous montre qu'une telle pitié vient d'une connivence avec l'animus négatif qui habite le sujet lui-même.

On peut supposer en effet que cette femme qui dilapidait sa fortune au bénéfice d'un escroc et d'un meurtrier avait un animus de même espèce que lui.

Vues de l'extérieur, ces personnes paraissent si correctes qu'il faut faire un véritable travail de détective pour découvrir en elles le personnage en question.

La seule façon de l'obliger à se révéler est d'attaquer directement le problème, en disant par exemple : « Jetez-le dehors ».

Il est intéressant de voir alors comment, à ce moment crucial, la personne se met à biaiser et à mentir : l'escroc en elle apparaît. Il se révèle dans la façon très subtile qu'elle a de s'abuser elle-même. Il est en effet impossible qu'une femme normale vive à côté d'un tel homme sans que des soupçons l'envahissent, mais elle cherche à s'aveugler : son propre animus-escroc refuse d'entendre les avertissements et les indications que lui fournit l'inconscient.

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


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