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L'EXPERIENCE DE L'INCONSCIENT:

Dans ce conte esquimau se reflète la confrontation avec les puissances du bien et du mal, ce qui prouve que ce n'est pas seulement un problème caractéristique de notre civilisation. Cette confrontation se produit dès que l'on entre en relation avec l'inconscient. .

L'héroïne de cette histoire sort de l'ordinaire, puisqu'elle refuse le destin commun des femmes qui est de ce marier à un certain âge et de perpétuer la vie de la tribu.

Le conte finit mal, ce qui est fréquent dans les récits archaïque...

Enfreindre un tabou ou désirer quelque chose hors du commun, y est ressenti comme négatif... et il est habituel que de tels récits aient un dénouement fâcheux. . Ceci est caractéristique des récits où quelqu'un souhaite une chose contraire aux règles habituelles de la collectivité.

On trouve néanmoins l'idée contraire dans certains contes de fées, par exemple dans Amour et Psyché et dans L'alouette qui saute et qui chante dont le thème général peut se résumer comme suit : un père annonce à ses trois filles qu'il part en voyage et leur demande ce qu'elles aimeraient qu'il leur rapporte. Deux d'entre elles désirent des bijoux, mais la troisième veut une « alouette-lion », qui se révèle être un époux animal, une sorte d'esprit-époux, auprès duquel, après maintes tribulations, elle trouve un grand bonheur. (cf. La Belle et la Bête)

Dans ce conte, le souhait extraordinaire de la jeune fille, après une longue aventure et des complications diverses, mène à une union réussie avec l'époux merveilleux et tout se termine heureusement, tandis que, dans le conte esquimau, le vou extraordinaire mène à la catastrophe : l'histoire aurait pu se terminer autrement.

On peut penser que, si elle avait ouvert les yeux à temps, grâce à son expérience personnelle et à sa connaissance des mystères de l'Au-delà, elle aurait pu éclairer sa tribu.

Elle serait devenue pour celle-ci celle qui « sait », l'initiée qui a découvert ce qui se passe dans l'inconscient.

La faute qui consiste à ne pas ouvrir les yeux assez vite au retour sur terre suffit à donner à l'histoire son issue négative.

Psychologiquement, cela signifie que si la conscience est trop faible, l'expérience de l'inconscient, au lieu d'être enrichissante, devient négative.

Le grand problème que nous devons garder en mémoire dans tout travail analytique est de savoir si le conscient du patient, la substance de sa personnalité (qui est un facteur que l'on sent mais qui est impossible à définir) sont assez forts pour supporter le choc de l'inconscient.

Certaines personnes font d'étonnantes expériences dans le domaine de l'inconscient collectif, mais, en raison d'une certaine faiblesse de réaction, n'en retirent aucun bénéfice. Ainsi, les schizophrènes, au moment crucial où le matériau devrait être consciemment intégré, tout échoue. . Ex. d'une patiente qui vous racontait ces choses avec beaucoup de détails, mais comme absente ; elle dévidait son fil, P.179 comme une araignée, le parcourant de haut en bas et de bas en haut sans se sentir concernée. Dans de pareils cas, on a le sentiment d'être en face du vide ou en l'air : les éléments sont surprenants et intéressants, mais c'est comme s'il n'y avait pas de sujet derrière.

La femme-araignée dit à l'héroïne de garder les yeux fermés jusqu'à ce qu'elle touche terre. . ce genre de personne ne désire pas regarder en face la nécessité du retour à la réalité, car ce peut être une bien grande chute que de se retrouver brusquement dans le réel quotidien après avoir été l'épouse du dieu de la lune. L'on peut préférer rester « dans la lune » !

C'est là très souvent la raison pour laquelle les gens ne veulent pas guérir ; ce refus comprend une certaine part de choix conscient. Le retour à la misère quotidienne est un bien pauvre substitut aux épousailles avec un esprit, ou, comme ici, avec le dieu de la lune. Dans ce conte, il y a, de plus, une sorte d'incapacité ou de paresse. De même, dans le cas de cette femme hospitalisée, j'avais le sentiment qu'elle n'était pas retenue par la peur . elle était plutôt endormie. . On pouvait, à n'importe quel moment, lui demander de raconter une histoire ; elle dévidait un long fil archétypique, puis s'en allait : c'était une fileuse de phantasmes, une araignée qui n'ouvrait pas les yeux sur le monde.

Notre héroïne veut entrer dans la mer ; elle veut pénétrer dans les eaux de l'inconscient collectif, mais elle en est rejetée. Ceci est une conséquence de sa propre blessure, car, .. « cela » en elle refuse d'en connaître davantage. L'animus créateur est si sensible à ce stade naissant qu'il n'est plus possible par la suite de retrouver l'enthousiasme de l'adolescence. La jeune fille doit choisir entre deux voies ; elle renonce à celle qui la ramènerait vers la terre et monte, par dépit, vers le ciel, malgré l'avertissement donné par l'esprit. Sachant le danger, elle est vraiment responsable de son choix. « Peu m'importe où je vais, puisque tu ne veux plus vivre avec moi ! »

si une femme rêve du dieu de la Lune, cela traduit une attitude passive vis-à-vis de l'inconscient. L'inconscient est ressenti par elle comme un phénomène actif qui l'affecte et dont elle attend tout.

Le conte précise que le dieu de la Lune ne peut être vaincu que par la magie de la femme-araignée, et on nous laisse entendre que ceci se produit régulièrement et que cette femme est la grande force qui fait décroître la lune. L'héroïne entre donc dans le jeu des opposés que sont le dieu lunaire et l'araignée, le masculin et le féminin.

II faut écarter de l'analyse les personnes incapables de dialoguer avec l'inconscient et pour qui tout contact avec ce dernier ne serait que destructeur. . Il faut observer le sujet pour voir qui apporte ces rêves et ces visions et s'il a ta moindre »possibilité d'une intégration, même partielle, ! :es éléments considérés. L'impossibilité d'engager une personne sur la voie du processus d'individuation se révèle, entre autres, dans de petits détails des rêves, c'est pourquoi il faut interpréter ceux-ci avec le plus grand soin. Dans notre conte, il y a deux détails de cette sorte : le premier est le fait que la jeune fille choisisse le mauvais chemin en s'entêtant dans son dépit vis-à-vis de la tête, et le second, qu'elle ouvre les yeux trop tard. P.189

J'ai vu des rêves initiaux où la mer inondait tout le pays, où les tombes s'ouvraient et les corps, roulant çà et là, reprenaient vie - ce qui aurait pu être un signe de psychose, alors que ces personnes n'étaient que momentanément submergées par l'inconscient collectif. La guérison et la transformation profonde d'un être exigent souvent de passer par de telles crises, par de telles initiations. S'il s'agit d'une psychose, cela apparaît dans la pauvreté de réaction du sujet devant les images de l'inconscient, dans son manque de vitalité et dans son extrême passivité. De tels signes sont les indices d'un état grave de possession et de faiblesse du complexe du moi et, lorsqu'on en constate la présence de façon habituelle, on ne peut travailler utilement au plan de l'inconscient.

La santé mentale de base se reconnaît également dans le fait que le sujet, très écrasé par ses difficultés, désire progresser, ne se complaît pas dans les images et cherche humblement à appliquer dans sa vie ce qu'il comprend lui être demandé. P.190

Il est donc aussi important pour l'analyste d'observer les réactions du sujet que le symbolisme même des contenus de l'inconscient. Cette absence de réaction est le signe d'une disposition morbide ou, comme dans notre conte, d'une nature trop fruste et trop faible pour pouvoir entrer dans un processus de prise de conscience. Dans ce dernier cas, de simples conseils de bon sens ont plus d'effet qu'une exploration de l'inconscient, dangereuse pour ces personnes. Si le conscient est trop peu structuré, le mettre en présence de l'inconscient de façon imprudente risque d'achever de le défaire et l'on doit, au contraire tenter de consolider la conscience du moi. P.194

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


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