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1.#QU'EST-CE QU'UNE PROJECTION ?

La Projection au Quotidien

C'est à Sigmund Freud que Carl Gustav Jung a emprunté le terme « projection » ( Totem et Tabou : Pour Freud, la projection est un processus de défense, à travers lequel le névrosé se libère d'un conflit émotionnel p. 79. Il va en même temps le déplacer sur un autre objet que celui concerné. Mais par ailleurs Freud souligne que la projection joue également un rôle dans toutes les perceptions que nous avons du monde extérieur parce que, notre attention est depuis les origines dirigée vers l'extérieur, et tend à occulter les processus endo-psychiques. La projection de ceux-ci vers l'extérieur se produirait, comme le souligne Freud, « dans des conditions encore insuffisamment établies » .), mais en raison de sa conception tout à fait différente de l'inconscient, ce concept a pris avec lui un sens complètement nouveau. Jung désigne, en tant que projection, une réalité psychologique que l'on peut observer partout et à tout moment dans la vie quotidienne des individus.. ex. les erreurs de jugement sur les autres et sur des situations que nous devons ensuite corriger après un examen plus approfondi. La plupart des gens, dans un tel cas, se bornent à constater qu'ils se sont trompés et ne cherchent pas à savoir d'où proviennent leur jugement ou leur imagination erronée. ... c'est à ce problème de la rectification des fausses imaginations qu'il (le psychologue) est en particulier confronté ; ... souvent sa première tâche consiste à lutter contre de tels complexes imaginatifs « fous » qui empêchent les patients de s'adapter à la vie. Quand il a même à traiter des idées délirantes pathologiques ou tout un système de phantasmes, par P.13 exemple chez un paranoïaque, la question de l'origine de tels errements psychiques est particulièrement cruciale : Nul n'ignore en effet combien il est difficile de dissiper par la seule introspection les systèmes phantasmatiques. On a plutôt l'impression alors que le malade se cramponne à sa propre construction mentale par toutes les fibres de son être. Dans ce cas se pose inéluctablement la question de l'origine de l'ensemble des imaginations qui produisent la maladie.

Est tout d'abord apparu à Freud, que les empreintes, positives ou négatives, que laissent à l'enfant ses premières relations avec ses parents ou ses frères et sours, jouent un rôle dans ses projections futures. Par exemple un enfant ayant vécu un rapport avec son père ou avec sa mère particulièrement négatif, aura tendance plus tard à projeter la même image du père ou de la mère sur les hommes ou les femmes d'un certain âge qu'il sera amené à rencontrer dans la vie, si bien qu'il lui sera impossible d'avoir avec ceux-ci une relation sans préjugés. L'image négative est en quelque sorte « stockée » dans les profondeurs de la psyché et projetée dès que l'occasion s'en présente, sur des objets extérieurs.

Un examen plus précis montre qu'il ne s'agit pas là seulement.. d'une image mémorisée, mais bien d'un ensemble de caractéristiques qui constituent une partie de la personne en cause. Par exemple, un enfant qui perçoit son père comme autoritaire et tyrannique, ne va pas seulement avoir tendance, par la suite, à projeter sur des personnes investies d'une certaine autorité, faisant figure de « père » , tels le médecin, le supérieur hiérarchique ou l'Etat - les qualités et les défauts propres aux tyrans, mais il va aussi lui-même se comporter, inconsciemment toutefois, de façon tout aussi tyrannique. . L'aspect tyrannique n'est donc pas seulement la perception de la réalité faussée par l'image mémorisée du père, mais en même temps une image éminemment réelle du caractère de celui qui projette, et dont il n'est pas conscient.

C'est là que la projection se distingue de l'erreur ordinaire ; celle-ci peut être en effet facilement corrigée par une meilleure information et se dissiper « comme brume matinale au soleil ». Par contre s'il s'agit d'une projection, l'intéressé va la plupart du temps se défendre avec véhémence contre toute rectification ou bien s'il l'accepte, souffrira de dépression. Il en sera diminué et désillusionné parce que l'énergie psychique investie dans la projection ne lui sera pas restituée ; elle lui est au contraire, comme arrachée.

C'est pourquoi Jung définit la projection comme un transfert inconscient, c'est-à-dire non perçu et involontaire, d'éléments psychiques subjectifs sur un objet extérieur. On perçoit dans ce dernier quelque chose qui ne s'y trouve pas ou seulement très peu. Il est rare toutefois et même impossible, qu'il n'y ait dans l'objet investi absolument aucune trace de ce qui est projeté par le sujet. Jung a de ce fait parlé d'un « crochet » inhérent à l'objet, servant au « projetant » à « accrocher » sa projection, comme l'on ferait d'un vêtement sur un porte-manteau ! Reprenons notre exemple de la projection d'un sujet « antiautoritaire» ; son image du tyran ne pourra que difficilement se fixer sur un individu mou et parfaitement docile. Si, par contre, il rencontre quelqu'un qui présente, ne serait-ce qu'une parcelle de fermeté ou de pouvoir, l'image du tyran, en lui latente, sera immédiatement projetée. La projection est donc formée et le « projetant » est intimement convaincu qu'il a à faire à un tyran. Une telle erreur de jugement ne se laisse rectifier ensuite qu'avec le plus grand mal. .

Ce ne sont pas seulement les particularités négatives d'une personne mais tout aussi bien les positives qui peuvent se projeter de cette manière vers l'extérieur. Leur projection P.15 provoque alors une surestimation démesurée illusoire et une admiration disproportionnée du vis-à-vis.

cet inconscient d'où émergent les projections, s'efforce en fait de les corriger au cours de certaines phases d'évolution intérieures ; il existe donc également, en dehors du jugement commun, un autre facteur intérieur à l'individu lui-même, qui tend à rectifier de temps en temps son image de la réalité. .

... le concept de projection tel que Jung l'utilise. Il dit notamment que tout comme nous sommes portés à considérer que le monde est tel que nous le voyons, nous supposons avec encore plus de naïveté que les hommes sont comme nous nous les représentons. ... Quoique la possibilité d'une illusion y soit encore plus considérable que dans la perception des sens, nous n'en projetons pas moins, sans retenue et naïvement, notre propre psychologie sur autrui. Chacun se crée ainsi une série de relations plus ou moins imaginaires, provenant essentiellement de telles projections.

Dans ces relations imaginaires, le partenaire extérieur devient une image ou un support symbolique. Bien que tous les contenus de notre inconscient soient projetés de cette façon sur notre entourage, nous ne les reconnaîtrons comme projections que lorsque nous aurons reconnu également qu'ils sont nos propres traits de caractère ; sinon, nous restons simplement et naïvement convaincus que ces traits sont ceux de l'objet lui-même. Qui ne possède pas un degré extraordinaire d'autoperception ne surmontera pas ses projections ; au contraire, c'est généralement l'état naturel de notre esprit qui conditionne l'existence de ces projections . Cela crée chez des individus relativement primitifs, cette relation caractéristique avec l'objet, que Lévy-Bruhl a appelée « identité mystique » ou « participation mystique »

Jung l'appelle identité archaïque du sujet à l'objet. La nécessité de la rompre apparaît chaque fois que l'identité est gênée, c'est-à-dire que lorsque l'absence du contenu projeté cause un préjudice à l'adaptation du sujet, il est souhaitable que le contenu projeté soit réintégré par le sujet. ... Partout où elle domine l'inconscient se fond dans le monde extérieur. P.19

... Jung affirme que tout contemporain normal, qui n'a pas plus que de coutume pris conscience de lui-même, est lié à son entourage par tout un système de projections inconscientes. Le caractère de contrainte qui marque ces relations, leur aspect « magique » ou «mystique-impératif » demeure inconscient tant que « tout va bien » . . . Ainsi tant que l'élan vital. peut utiliser ces projections comme des passerelles agréables et utiles, reliant l'individu et le monde, ces projections représentent des facilités positives pour la vie.

Mais dès que l'énergie psychique essaie d'emprunter une autre voie, et qu'elle commence de ce fait à faire marche arrière sur les anciens ponts de la projection, les projections constituent alors les entraves les plus graves que l'on puisse imaginer, car elles empêchent efficacement toute libération réelle de l'objet antérieur. Il se passe alors un phénomène caractéristique : l'on s'efforce de dévaloriser l'objet antérieur pour pouvoir en libérer la libido. (Par exemple dans la haine envers une personne que l'on a aimée) Mais l'identité antérieure provient de la projection de contenus subjectifs, une délivrance pleine et entière ne peut donc avoir lieu que si l'imago qui se représentait elle-même dans l'objet est restituée au sujet en même temps que sa signification. Cette restitution se produit par la prise de conscience du contenu projeté, c'est-à-dire par la reconnaissance de la « valeur symbolique » de l'objet en question. ... P.21

Pour être précis, on ne peut, dans la pratique, parler de projections qu'à partir du moment où apparaît la nécessité de dissocier l'identité à l'objet ; en d'autres termes, lorsque l'identité devient gênante, c'est-à-dire quand l'absence du contenu projeté exerce une contrainte et rend désirable son retour au sujet. A partir de ce moment, l'identité de l'image intérieure à l'objet extérieur devient perceptible et par conséquent accessible à la critique du sujet lui-même ou d'autrui.

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


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