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NIVEAU SUBJECTIF ET OBJECTIF DE LA PROJECTION

Ce même problème d'évaluation se pose dans l'interprétation des images de rêves. En effet, dans les rêves, extérieur et intérieur ne sont pas dissociés, comme c'est aussi le cas apparemment dans l'inconscient. Nous devons donc chaque fois, vis-à-vis des personnages des rêves et des objets qui se présentent dans les rêves, décider si nous voulons les considérer comme des symboles de certains aspects psychiques encore inconscients de la personnalité du rêveur (ce serait l'interprétation au niveau subjectif), ou comme des éléments indicateurs d'évènements et de personnes réels du monde extérieur (ce serait l'interprétation au niveau objectif). En général, on utilise la règle pratique suivante : les personnages et les objets qui sont symbolisés dans les rêves d'une façon très différente de la réalité seront plutôt interprétés au niveau subjectif, tandis que seront interprétés en tant que tels ceux qui semblent refléter les personnes et les objets de façon relativement exacte. Mais cette règle n'est rien moins que sûre. Quand, par exemple, un homme rêve de sa femme et la voit comme sorcière monstrueuse, est-ce un aspect objectif de sa femme qu'il n'avait pas jusque là remarqué, ou cela représente-t-il un vilain côté de sa vie sentimentale qu'il projette sur sa femme? Dans une telle situation, on peut difficilement se lasser de l'avis de l'entourage pour interpréter le rêve ; si l'entourage laisse entendre que la femme est une méchante sorcière et que le rêveur serait aveugle à son égard, le thérapeute aura tendance à interpréter objectivement. Si par contre la femme passe en général pour être intègre, le thérapeute préférera une interprétation subjective. Si en même temps, on ne perd pas de vue le fait psychologique que pour toute projection il existe un « crochet », on se demande si l'image interprétée au niveau objectif est une exagération ou non, car une exagération indique a fortiori une signification subjective.

( « Plus l'impression est subjective, plus la qualité perçue a des chances d'émaner de quelque projection. ») savoir si cela est exagéré ou non dépend souvent d'une grande sensibilité dans l'estimation ; celle du thérapeute exige beaucoup de doigté dans l'interprétation des rêves.

D'autre part, souligne Jung, nous devons encore distinguer entre une qualité réellement présente dans l'objet et la valeur ou la signification qu'elle a pour celui qui perçoit, c'est-à-dire, l'énergie investie dans la fixation. Il peut aussi arriver que l'autre ait les caractéristiques ou l'attitude momentanée que le « projetant » croit voir en lui, et provoquer de ce fait directement une projection sur lui. C'est en particulier le cas quand le porteur n'est pas conscient de cette qualité ; elle agit de ce fait sur l'inconscient de l'autre et attire en même temps sa projection. Ceci explique pourquoi les projections attirent souvent des contre-projections. Phénomène bien connu à propos de la problématique très discutée du transfert et du contre-transfert en thérapie. Même si une qualité existe vraiment chez quelqu'un d'autre, il faut cependant prendre en considération que chez le « projetant », cette qualité perçue extérieurement est devenue aussi un contenu intérieur. Ce contenu existe pourtant en dehors de toute perception en raison de toutes les perceptions d'une image existante dont la vie autonome, qui restera inconsciente à son détenteur aussi longtemps qu'elle paraîtra coïncider avec l'objet extérieur. (Autonomie relative des complexes) Il s'ensuit que l'objet extérieur, ou la personne sur laquelle on projette, prennent une importance exagérée et pourront avoir sur nous un effet psychique direct. On peut observer cela particulièrement bien quand l'image d'un père ou d'une mère, depuis longtemps décédés, exerce encore un pouvoir magique sur les enfants. P.41 parce que l'imago de l'objet, l'image des parents, est restée aussi vivante qu'avant. Une telle surestimation d'un objet extérieur peut sévèrement porter préjudice à un individu dans son évolution. C'est seulement par une progression sur le chemin de la connaissance de soi-même et par là une différenciation individuelle, que l'on peut dans ce cas aller plus loin. Il faut qu'en même temps l'image intérieure - l'imago de l'objet - soit reconnue comme élément intérieur, car c'est seulement de cette façon que la valeur et l'énergie investies dans l'image vont pouvoir revenir à l'individu qui en a besoin pour son évolution. ( Il n'y a pas toujours que la perturbation dans l'adaptation sociale qui rend nécessaire le retrait d'une projection, il y a aussi très souvent certaines tendances dans l'évolution personnelle de l'individu qui y contribuent, en d'autres termes : son instinct d'individuation.) Ceci est une tâche morale difficile, qui rend impossible à toute personne consciente de critiquer les autres et le monde.

Jung s'est souvent exprimé à ce sujet : pour lui, si l'on n'a en soi-même que 3 % du mauvais que l'on voit de l'autre ou que l'on projette sur lui, et que l'autre possède réellement les 97% restants, il serait malgré tout plus sage de porter toute son attention sur ses 3 % car ce n'est qu'en soi-même que l'on peut changer quelque chose ; chez les autres presque jamais .

Mais d'un autre côté, l'expérience a montré que les rêves mettent souvent le rêveur en garde contre des dangers extérieurs très réels. C'est pourquoi, une interprétation rigide de tous les rêves au niveau subjectif, est absolument à éviter. Jung a rapporté le cas d'un jeune homme névrotique qui avait fait des rêves où sa fiancée apparaissait sous un jour très ambigü. Une petite enquête révéla qu'elle vivait de la prostitution. Le jeune homme n'en avait jusque là absolument rien soupçonné. Interpréter ses rêves, au niveau subjectif, n'aurait pas été indiqué pour le rêveur, car ces rêves cherchaient manifestement à l'avertir quant à sa liaison avec cette femme bien réelle. Naturellement, le jeune homme devait avoir également en lui-même une telle « prostituée » ; mais, malgré tout, il était tout à fait essentiel qu'il rompe avec sa fiancée dans la réalité concrète. Cette position se révéla être juste, car dès qu'il rompit ses fiançailles son symptôme hystérique diminua. Si son inconscient avait plutôt suggéré une réalisation au niveau subjectif, la souffrance n'aurait pas davantage diminué après la séparation et l'on aurait dû alors se demander comment, avec ses propres sentiments, le rêveur se prostituait dans sa vie. C'est donc une affaire très délicate et incertaine de distinguer ce qui, dans les images des rêves, appartient à l'intérieur ou à l'extérieur. . P.43

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


Cette application a été développée en Oxygene pour dot net 4.0 en tant que module de NorpaNetl sous l'excellente base de données FirebirdSQL 2.5.2 par Tetrasys


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