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IDENTITE ARCHAIQUE DU SUJET A L'OBJET

Qui ne possède pas un degré extraordinaire d'autoperception ne surmontera pas ses projections ; au contraire, c'est généralement l'état naturel de notre esprit qui conditionne l'existence de ces projections .

Cela crée chez des individus relativement primitifs, cette relation caractéristique avec l'objet, que Lévy-Bruhl a appelée « identité mystique » ou « participation mystique »

Jung l'appelle identité archaïque du sujet à l'objet. La nécessité de la rompre apparaît chaque fois que l'identité est gênée, c'est-à-dire que lorsque l'absence du contenu projeté cause un préjudice à l'adaptation du sujet, il est souhaitable que le contenu projeté soit réintégré par le sujet.

L'identité archaïque du sujet à l'objet est dominante dans sa forme spécifique, entre autres chez l'enfant et le primitif. Partout où elle domine l'inconscient se fond dans le monde extérieur. Dans un certain sens, on ne peut encore nullement parler d'une relation du Moi avec le monde environnant puisque le Moi n'existe encore quasiment pas au sens où nous l'entendons. Le monde conscient de l'enfant, tout comme celui du primitif, est d'avantage une sorte d'immersion dans un courant d'évènements, où monde extérieur et monde intérieur ne sont pas différenciés, sinon très indistinctement. L'inconscient tel que nous le connaissons aujourd'hui, ne nous a été rendu perceptible que par sa différenciation de notre conscience. Chez le primitif, c'est P.19 à un degré infiniment plus élevé que l'intérieur est perçu comme extérieur, et vice-versa. Cette « immersion dans un courant d'évènements où monde extérieur et monde intérieur sont peu différenciés », est cependant ce qui, encore dans une large mesure, constitue notre état psychique normal ; et cet état n'est interrompu de temps à autre qu'à condition que la réflexion de la conscience et une certaine continuité du moi s'interposent.

C'est sans doute quand l'enfant joue à la poupée que l'on peut le mieux observer chez lui la différenciation, minime mais déjà tout à fait présente, entre monde intérieur et monde extérieur. D'un côté, l'enfant traite la poupée, objet extérieur, comme si elle était vivante, suivant la représentation intérieure qu'il a de la relation mère-enfant ; d'un autre côté, il montre par son comportement, de façon toute aussi claire, qu'il « sait » aussi quelque part que la poupée n'est pas vivante. Des enfants plus grands, par contre, ne sont plus du tout capables de se joindre à ce genre de jeux ; leur conviction que la poupée est sans vie, que le jeu mère-enfant n'est que fantaisie (donc seulement intérieur), les gêne pour jouer le jeu. Il nous faudrait probablement remonter assez loin, jusqu'à nos ancêtres animaux, avant de trouver le point où intérieur et extérieur étaient complètement indifférenciés. L'identité archaïque du sujet à l'objet repose cependant aussi chez nous tout au fond de notre psyché et c'est à cause de cela que s'édifie à des degrés multiples la discrimination relativement plus nette et plus claire entre sujet et objet. En aucun cas, cette couche la plus enfouie ou la plus primitive, ne doit être considérée comme de moindre valeur ; au contraire, si nous voulons absolument formuler une appréciation, ce serait là à mon avis le secret véritable de toute intensité de vie et de toute créativité de l'esprit. De plus, elle représente simplement l'état normal qui engendre tous nos liens affectifs, « magiques », avec les personnes et les objets. Jung affirme que tout contemporain normal, qui n'a pas plus que de coutume pris conscience de lui-même, est lié à son entourage par tout un système de projections inconscientes. Le caractère de contrainte qui marque ces relations, leur aspect « magique » ou « mystique-impératif » demeure inconscient tant que « tout va bien » . .

Bien que l'identité primitive du sujet et de l'objet représente un état normal, de toute évidence certaines perturbations dans l'adaptation au monde extérieur et au monde intérieur ont poussé la nature à développer dans l'homme une constante conscience du moi qui le conduit à une différenciation plus nette entre sujet et objet et de là vers la compréhension de certaines projections. De prime abord, cela signifierait donc tout simplement que ce que l'on avait jusque là perçu comme appartenant au monde extérieur, sera désormais reconnu comme faisant partie du monde intérieur personnel. Mais notre mentalité est encore de nos jours à ce point primitive, comme le souligne Jung, qu'elle n'a encore réussi à s'affranchir de son identité mystique primaire avec l'objet que dans certains domaines et pour certaines fonctions. Le primitif a une connaissance de soi minimale en même temps qu'un rapport maximal avec l'objet, lequel est même susceptible d'exercer P.21 directement sur lui une contrainte magique . C'est à partir de cette première identification que s'est développée peu à peu la connaissance de soi, ce qui va de pair avec la différenciation sujet-objet . Mais, comme chacun le sait, notre connaissance de soi est encore loin derrière notre savoir réel.

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


Cette application a été développée en Oxygene pour dot net 4.0 en tant que module de NorpaNetl sous l'excellente base de données FirebirdSQL 2.5.2 par Tetrasys


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