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INCARNATION ET TRANSFORMATION DU DIVIN

30 juin1956

... Le Christ considérait que sa tâche était d'assumer le rôle du « Maître de justice » et donc aussi du médiateur, et il se trouvait face à un Dieu imprévisible et injuste qui avait besoin d'un sacrifice draconien, celui de Son propre fils, pour apaiser Sa colère. Fait étrange, le Christ d'une part reconnut en se sacrifiant lui-même la nature amorale du Père, et enseigna d'autre part une nouvelle image de Dieu, l'image d'un Père aimant dépourvu de face ténébreuse. Cette énorme antinomie appelle une explication.

L'assurance expresse devait être donnée qu'il était bien le Fils du Père, c'est-à-dire l'incarnation de la Divinité dans l'homme. P.449

En conséquence, le sacrifice signifiait l'autodestruction du Dieu amoral, incarné dans un corps d'homme. Il acquiert le caractère d'un acte hautement moral, d'une autopunition pour ainsi dire.

Dans la mesure où le Christ est conçu comme la seconde personne de la Trinité, l'autosacrifice est la preuve de la bonté de Dieu. Pour autant, du moins, qu'il concerne l'homme. Nous ne savons pas s'il y a d'autres mondes habités où la même évolution à l'intérieur du divin s'est produite. Il est pensable qu'il y ait beaucoup d'autres mondes habités, à différents niveaux d'évolution, des mondes où Dieu ne s'est pas encore transformé par une incarnation. Quoi qu'il en soit, pour nous êtres terrestres, l'incarnation a eu lieu ; nous sommes devenus partie prenante de la nature divine et nous devons sans doute être considérés comme les héritiers d'un effort tendu vers l'être-bon, en même temps que comme les victimes de l'inéluctable autopunition. De même que Job ne fut pas simple spectateur de l'inconscience divine mais victime de sa manifestation monstrueuse, de même nous aussi nous sommes entraînés, l'incarnation se réalisant, dans les conséquences de cette transformation. Dans la mesure où Dieu prouve Sa bonté par Son autosacrifice, il est incarné, mais eu égard à Son infinitude et dans l'hypothèse d'une pluralité de niveaux de l'évolution cosmique, nous ne savons pas quelle quantité de Dieu s'est transformée - si ce n'est pas là raisonner de façon trop humaine. En supposant cela, on peut penser que nous touchons aux sphères d'un Dieu non encore transformé, quand notre conscience amorce une expansion dans le domaine de l'inconscient. Il existe en tout cas une certaine attente à cet égard ; elle est formulée dans .. l'Apocalypse, et dans son message il est dit : craignez Dieu !

Quoique l'incarnation divine soit un événement cosmique absolu, elle ne se manifeste sur le plan empirique que dans ces humains relativement rares qui sont assez conscients pour être capables de prendre des décisions éthiques, c'est-à-dire de décider pour le bien. C'est pourquoi Dieu n'a droit à être qualifié de bon que dans la mesure où il peut révéler Son être-bon dans l'individu isolé. Sa qualité morale dépend de tels individus. C'est la raison de Son incarnation. L'individuation et l'existence individuelle sont indispensables pour la transformation du Dieu créateur.

La connaissance du bien n'est pas donnée a priori ; elle présuppose une conscience discriminante. ... Un « bien » sans restriction, cela n'existe pas, car ce qui est parfaitement bon dans un cas peut être dans un autre cas parfaitement mauvais. Les individus sont très divers, leurs jugements de valeur le sont aussi, et leur situation dans la vie varie à tel point qu'on ne peut en juger selon des directives et des principes généraux. ...

Pour l'esprit du chrétien, qui est élevé dans la conviction que Dieu est bon par essence, la situation est beaucoup plus difficile (par rapport aux juifs de l'A.T.). On ne peut plus simultanément aimer et craindre. Notre conscience s'est trop différenciée pour supporter de telles contradictions. C'est pourquoi nous sommes contraints à prendre le fait de l'incarnation bien plus au sérieux encore que ce n'a été le cas auparavant. Nous devrions nous rappeler le fait, souligné par les Pères de l'Église, que Dieu S'est livré à la mort de l'homme sur la croix afin que nous devinssions des Dieux. La Divinité a élu domicile en l'homme avec l'intention évidente de réaliser en l'homme Son propre être-bon. C'est ainsi que nous sommes le réceptacle, les enfants et les héritiers de la Divinité qui souffre dans le corps de l' « esclave ».

P.451

Si nous reconnaissons avec humilité que Dieu peut Se manifester de bien des manières différentes nous sommes garantis contre l'orgueil spirituel. Le christianisme s'est représenté le problème religieux sous la forme d'une succession d'événements dramatiques, tandis que l' Orient est tenant d'une conception totalement statique, ou plus exactement cyclique. L'idée d'évolution est chrétienne et - me semble-t-iI - en un certain sens une vérité qui exprime mieux l'aspect dynamique de la divinité, bien que l'éternelle immobilité soit un autre aspect important . L'esprit religieux de l'Occident est caractérisé par une transformation de l'image de Dieu au cours des temps. L'histoire de cette transformation commence par Ia pluralité des Elohim, ensuite apparaît l'unité paradoxale de la personnalité de Jahvé, puis vient le bon Père du christianisme suivi de la seconde personne de la Trinité, le Christ, c'est-à-dire le Dieu incarné dans l'homme. L'Esprit Saint fait référence à une troisième forme .. et pour finir nous sommes confrontés à l'aspect révélé par les manifestations de l'inconscient.

L'importance de l'homme a été rehaussée par l'incarnation. Nous avons part à la vie divine et nous devons nous charger d'une nouvelle responsabilité : elle consiste à poursuivre l'auto-réalisation de la divinité, par l'individuation qui est notre tâche. L'individuation ne signifie pas simplement que l'homme, à la différence de l'animal [qui, réalise sa nature d'animal], devient véritablement humain, mais encore qu'il a à devenir aussi en partie divin. Cela veut dire en pratique : qu'il devient adulte, responsable de son existence, sachant qu'il ne dépend pas simplement, lui, de Dieu, mais que Dieu dépend aussi de l'homme. Dans la relation de l'homme à Dieu, il est probablement nécessaire que s'accomplisse une transformation considérable ! Notre vénération et notre rapport à Dieu ne s'exprimeront plus dans des louanges propitiatoires en l'honneur d'un Roi aux humeurs imprévisibles ou dans des prières enfantines adressées à un Père aimant, mais prendront, en nous, la forme d'une vie vécue dans la responsabilité et dans l'accomplissement de la volonté divine. La bonté de Dieu signifie grâce et lumière, et Sa face ténébreuse la terrible tentation de la puissance. L'homme a déjà acquis assez de savoir pour pouvoir détruire sa propre planète. Nous voulons espérer que l'esprit de bonté de Dieu le guidera dans ses décisions, car il dépend de la décision de l'homme que Ia création de Dieu subsiste. ... P.453

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


Cette application a été développée en Oxygene pour dot net 4.0 en tant que module de NorpaNetl sous l'excellente base de données FirebirdSQL 2.5.2 par Tetrasys


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