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PERFECTION, SAIN ET SAINT

28 mars 1955

. occasion de voir comment s'opère la constitution de la totalité et de la sanctification. En remontant le chemin de l'histoire des hommes on intégrera bien des choses qui font aussi partie de notre substance, et même, au plus profond, quelque chose de l'animal, notre frère, qui a même plus de piété que l'homme, en ce qu'il lui est bien plus impossible de s'écarter de la volonté divine en lui, parce que sa conscience obscure ne lui montre pas d'autre voie à suivre. Sur ce chemin . on tombe dans le feu, ou l'on s'en rapproche dangereusement, comme le dit la parole : « Qui est proche de Moi est proche du feu, et qui est loin de Moi est loin du Royaume. »

Le « domptage de Ia bête », comme vous dites, est de fait un long processus, qui coïncide avec la dissolution de l'individuaIité centrée sur le Moi. Ce que vous appelez « se défaire de soi », je le définis comme « devenir Soi », car ce qui semblait auparavant être « moi » est recueilli dans quelque chose de plus vaste qui « me » dépasse et « me » domine de toutes parts, et que je suis incapable de saisir dans sa totalité. Vous avez tout à fait raison de citer Paul . (« . car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être ». Acte des Apôtres,17,28.)

Cette expérience est d'une part un charisme, car, nisi Deo concedente («Si Dieu n'y consent »), nous ne pouvons pas la faire. Le feu nous réduirait en cendres. D'autre part, elle ne peut se produire que si nous abandonnons le Moi comme instance suprême et si nous nous en remettons entièrement à la volonté de Dieu.

Vous éprouvez vous-même la nécessité de définir le concept de « perfection ». Vous concevez celle-ci comme « le développement complet de la nature au niveau de la sainteté, opéré par l'abandon à Dieu ». Dans la mesure où Dieu est la Totalité même, lui-même « sain » (= entier) et « saint », l'homme ne peut accéder à sa totalité que dans Dieu, c'est-à-dire dans la complétude son Soi, qu'il n'atteint qu'en se soumettant à la volonté divine. P.199

Mais comme l'homme dans son état de « santé » et de « sainteté » est très loin de toute perfection, il faut sans doute traduire le (parfait) du Nouveau Testament plutôt par « complet ». ( Cf. Matthieu, 19,21 : « Jésus lui dit : si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes. » Cf Psychologie et Alchimie p. 223 : « La vie a besoin pour son accomplissement non pas de la perfection, mais de la complétude. » Cf. Aïon, p.107 et p.307.) L'état humain de totalité est pour moi une « complétude » et non une « perfection », mot que j'évite, de même que le mot « sainteté ».

Vous définissez le Moi ( après le « domptage » de la « bête ») comme « en pleine possession de soi-même ». Je dirais ici que la résistance des profondeurs de l'âme cesse lorsque nous pouvons renoncer à être centrés sur le Moi, et que le Soi ( conscience + inconscient) nous recueille dans sa plus vaste amplitude, où nous sommes alors « entiers » et, du fait de notre relative totalité, proches de la Totalité véritable, c'est-à-dire de la divinité. ( Vous trouverez la discussion de ce point dans Aïon, chap. IV et V.) Je dirais donc plutôt, en conséquence, que c'est alors Dieu qui est « en pleine possession du Moi et de moi-même », au lieu de mettre l'accent sur la puissance du Moi.

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Ce qu'il y a au fond de l'âme, l'inconscient, n'est pas le fait des hommes, mais, partie de la nature créée par Dieu et que l'homme n'a en aucun cas le droit d'insulter, même si elle nous cause les pires difficultés. Son feu qui nous « met dans la fournaise », c'est selon Isaïe, 48,10, la volonté divine elle-même, c'est-à-dire la volonté de Jahvé lui-même, qui a besoin de l'homme. L'intelligence et la volonté humaines sont sollicitées et peuvent apporter une aide, mais elles ne doivent jamais croire, avec arrogance, avoir sondé les profondeurs de l'esprit et éteint le feu qui Lui est associé. Nous pouvons seulement espérer de Dieu la grâce qu'il ne nous contraigne plus à descendre plus profondément encore et à nous laisser brûler par Son feu.

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Autant je peux vous suivre dans votre démarche d' « accès à la santé », c'est-à-dire à l'individuation, autant il m'est impossible lorsqu'il s'agit de vos propos sur le « Moi en pleine possession de lui-même » et sur un amour universel sans objet précis, bien que vous vous rapprochiez dangereusement par là même de l'idéal du yoga avec son « nirdvandva » (libres des oppositions entre les contraires). Je sais qu'au cours de ce processus il y a, par éclairs, de tels moments de libération. Mais je les crains, car je sens dans ces instants-là que j'ai rejeté la charge de la condition humaine et qu'elle va me retomber dessus deux fois plus lourdement.

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Comme il est évident que nous n'en sommes pas encore parvenus au stade de la béatitude éternelle, nous restons suspendus à la croix entre l'ascension et la chute, non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour l'amour de Dieu et de l'humanité. .P.202

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


Cette application a été développée en Oxygene pour dot net 4.0 en tant que module de NorpaNetl sous l'excellente base de données FirebirdSQL 2.5.2 par Tetrasys


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