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« . la réfIexion est un acte spirituel qui va à l'encontre du processus naturel ; un acte au moyen duquel nous nous arrêtons pour évoquer quelque chose, former une image, puis entrer en relation pour ensuite en finir avec ce que nous avons vu. Il faut, par conséquent, la comprendre comme un acte permettant de devenir conscient.

...Si « devenir conscient » prend ses racines dans la réflexion, et si cet instinct se rapporte à l'archétype de l'anima, il est alors légitime de concevoir la conscience même comme étant fondée sur l'anima plutôt que sur le moi.

...« le moi, la conscience, jaillissement de la vie inconsciente ». Et c'est de l' « âme » dont parle Jung dans ces passages, lorsqu'il parle de la vie. II nous donne encore une description qui rappelle beaucoup celle de l'anima, lorsqu'il dit .. »la conscience émane. d'un corps obscur, le Moi » « qui renferme en lui des obscurités insondables » et qui est comme un « miroir dans lequel l'inconscient voit son propre visage ». Ce type de moi est réflexif ; il représente un complexe d'opposés ; et de même que l'anima, il est défini comme étant « une personnification de l'inconscient lui-même ». Dans un autre passage Jung compare, en les mettant en opposition, le moi et l'anima, en tant que fondements de la conscience. Commentant un texte chinois, il fait remarquer que là-bas, la « conscience (c'est-à-dire la conscience personnelle) sort de l'anima » et que l'Orient « regarde la conscience comme un effet de l'anima ». Les deux fondements archétypaux se trouvent ici mis en opposition par l'intermédiaire de l'image Orient-Occident.

Le moi, considéré comme fondement de la conscience, a toujours représenté un aspect anachronique de la psychologie analytique. Il est historiquement vrai que la tradition occidentale à laquelle nous appartenons a identifié le moi à la conscience, identification qui a, tout particulièrement, trouvé sa formulation dans la psychologie et la psychiatrie du XIX siècle. Mais cet aspect de la pensée de Jung n'est conforme ni à sa notion de réalité psychique ni à ses objectifs thérapeutiques orientés vers une conscience psychique. Ce qui apporte la guérison est une conscience archétypale (qui, .. est médiatisée par l'anima) et cette notion de conscience n'est aucunement fondée sur le moi

...

Tout le mouvement de l'ouvre de Jung procède d'un éloignement du moi vers un élargissement de la conscience dont les racines plongent à l'intérieur même d'autres dominantes psychiques et les reflètent. Cependant .. Jung utilise le mot « conscience » comme étant l'équivalent du mot « moi » Cette équivalence nécessite une suite d'opérations-compensations, comme par exemple le sacrifice de l'inteIlect, le développement de la quatrième fonction, le développement de l'anima, l'introversion, le déplacement, dans la seconde moitié de la vie, du centre d'intérêt de la conscience qui se concentre alors sur la mort, tout ceci se résumant à une « opération qui rend relative la valeur du moi P.161 dans l'intérêt de la « conscience psychique ». Mais cette dernière se trouve être, précisément, une conscience structurée par l'archétype de l'anima.

Cette « opération qui rend relative la valeur du moi », ouvre et objectif de l'idéal qu'est l'individuation, est cependant rendue possible, au début, si nous changeons la conception que nous avons du fondement de la conscience, du moi à l'archétype de l'anima, de moi à l'âme. C'est alors qu'on réalise, du début même (a priori et par définition), que le moi et toutes images liées à son développement ne furent jamais, même au commencement, le fondement de la conscience, car la conscience fait référence à un processus qui a plus à faire avec les images qu'avec la volonté, avec la réflexion qu'avec le contrôle, avec la profondeur réflexive vers l'intérieur qu'avec l'orientation active dirigée vers la « réalité objective ». II ne serait alors plus possible de confondre la conscience avec . la période correspondant au développement de la jeunesse et la quête de sa mythologie héroïque. Par conséquent, alors que l'éducation de la conscience se fait même au cours de la jeunesse, l'entretien de l'anima n'aurait pas moins de sens que n'en a le renforcement du moi.

Plutôt que de considérer l'anima du point de vue du moi, ce qui en fait une humeur toxique, une faiblesse inspiratrice, ou la compensation d'une contrepartie sexuelle, peut-être pourrions nous considérer le moi du point de vue de l'âme, ce qui lui permettrait de devenir un instrument pour faire face au jour le jour, rien de plus sublime qu'un Ioyal gardien des maisons planétaires qu'un serviteur de la constitution de l'âme. Du moins cette optique donne-t-elle au moi un rôle thérapeutique, plutôt qu'elle ne l'accule à une attitude antithérapeutique, un vieux roi opiniâtre dont l'importance doit être considérée de façon plus relative. Alors, peut-être en viendrons-nous aussi à considérer le mythe du Héros de façon plus relative ou à le prendre pour ce qu'il est devenu aujourd'hui pour notre psyché - le mythe de l'inflation au lieu d'en faire la clé secrète qui ouvre la porte au développement de la conscience humaine. Le mythe du Héros chante l'offensive et la destruction, il conte l'histoire du « moi fort » de la psychologie, qui met tout à feu et à sang, l'histoire de la carrière de sa civilisation -, mais il dit peu sur la culture de sa conscience. N'est-il pas étrange que, dans une psychologie aussi subtile que l'est celle de Jung, nous puissions encore croire que ce Héros-Roi et son moi soient l'équivalent P.163

... Le fait de fonder la conscience sur l'âme est conforme à la tradition néoplatonicienne. ... Ce ne sont certes pas ces habitudes, ces banalités continuelles, ces aménagements quotidiens de la personnalité qui permettront d'englober la définition de la conscience ...

...Le fait d'associer la conscience au moi limite cette dernière aux perspectives de la caverne (de Platon)

Considérée sous l'angle de la psychologie traditionnelle (c'est-à-dire du néo-platonisme), la conscience du moi ne mérite nullement le nom de conscience.

...La conscience qui émane de l'âme provient des images, elIe pourrait être appelée conscience imaginale. Selon Jung, la condition sine qua non à toute conscience est « l'image psychique ». « Tout événement d'ordre spirituel est à la fois image et imagination. S'il n'en était pas ainsi, il n'existerait (pas de) conscience. » .. Une image est, d'une part, le reflet intérieur d'un objet externe. D'autre part, et c'est ainsi que Jung préfère utiliser Ie terme, les images représentent le matériau même de la réalité psychique. L'image est « une représentation immédiate, bien décrite par la langage poétique...

... C'est donc vers le mythe que la conscience qui émane de l'anima doit se tourner, le mythe tel qu'il se manifeste dans les mythologèmes des rêves et des fantasmes et dans les patterns de vie ; à la place de cela, le conscient tire ses orientations de la visée trop littérale de ses perspectives, c'est-à-dire de cet imaginaire qu'il définit comme étant la «réalité».

Du fait que les phénomènes imaginatifs constituent le fondement de la conscience c'est vers eux donc qu'il nous faut regarder afin d'obtenir une compréhension fondamentale. Le « devenir conscient » pourrait désormais signifier une prise de conscience des images et de la reconnaissance de leur existence partout, et non pas uniquement dans un « monde imaginaire » séparé de la « réalité ». Et en particulier, nous pourrions reconnaître ces images en tant qu'elles jouent au travers de ce « miroir dans lequel l'inconscient voit son propre visage », le moi ses structures de pensée et ses notions pratiques de réalité. Les phénomènes imaginatifs deviennent ainsi le mode instrumental de perception et de pénétration, au moyen desquels nous réalisons mieux ce sur quoi Jung a si souvent insisté, à savoir : la psyché est le sujet de nos perceptions, l'élément percepteur qui agit par l'intermédiaire de l'activité créatrice, plutôt qu'elle n'en est l'objet. Ce ne sont pas les productions de l'imagination que nous analysons, mais ce sont elles qui nous permettent d'analyser ; et la traduction de la réalité en phénomènes imaginatifs serait certainement une meilleure façon de définir ce qu'est le devenir conscient, que ne l'est la notion antérieure donnée par le moi, celle de traduire les images en réalités. « La psyché crée chaque jour la réalité. P.165 Je ne dispose, pour désigner ce terme que celui de fantaisie créatrice» .

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


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