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Application psychologique du mythe du Dragon à la fonction sentiment chez l'homme

Lorsque nous sommes inconscients, nous sommes au pouvoir des forces impersonnelles de la nature (représentées par le Dragon) qui agissent à l'intérieur de la psyché exactement comme dans le monde de la réalité objective. ..

Dans le domaine du sentiment, l'homme occidental est trop souvent l'esclave de ses dispositions inconscientes. Le primitif, doit attendre la disponibilité de ses pensées aussi bien que de ses sentiments, tandis que l'individu civilisé peut en général suivre un raisonnement, lorsque c'est nécessaire. Mais peu de personnes savent que l'on peut aussi provoquer le sentiment à volonté et apprendre à sentir correctement, dans une situation donnée, au lieu de permettre aux jugements sentimentaux d'être le miroir d'un agglomérat indifférencié de réactions personnelles.

Par exemple, une femme est en train de faire des confitures. Sa gelée a peut-être atteint un point critique. soudain, le téléphone l'appelle. Quelle que soit la circonstance qui réclame son attention de façon aussi péremptoire, sa réaction spontanée sera d'y répondre par l'irritation et d'opposer un « non » à la demande qui lui est adressée, bien que, peut-être, elle dissimule ses sentiments sous un masque de correction. Ce type de réaction est si courant qu'il appartient à la diplomatie quotidienne d'attendre le « bon moment » pour présenter une requête importante, tout spécialement à une personne irritable, qui réagit d'une manière subjective au lieu d'examiner la question objectivement, comme elle mériterait de l'être.

Dans de tels cas, le domaine du sentiment n'est pas réellement libéré, le dragon de l'inconscient domine encore dans une mesure plus ou moins grande. Mais cette attitude est si générale que rares sont les gens qui comprennent leur manque de liberté à cet égard. . Quand la vie vous place devant une situation où une réaction inconsciente ne suffit plus, parce qu'elle menace une véritable valeur, alors il devient nécessaire de faire la guerre au dragon de l'inconscient et d'exercer un contrôle conscient sur les réactions qui ont été jusqu'alors autonomes et par conséquent autoérotiques.

Une situation de ce genre est fréquente quand un homme dont la fonction du sentiment est demeurée inconsciente devient amoureux et se marie. Il ne peut plus réagir par un sentiment indifférencié, comme il a l'habitude de le faire dans sa vie professionnelle, où sa secrétaire excuse tous ses caprices et s'adapte à ses humeurs ; il se voit confronté avec une femme qui attend de lui une réaction authentique, en rapport avec le sujet en discussion, et sur laquelle elle pourra compter, même dans une situation difficile. Si la réponse de l'homme n'est dictée que par son état subjectif, par son humeur du moment, il en résultera certainement des malentendus et aucune relation véritable ne pourra s'établir entre ces deux personnes. S'il devient nécessaire de clarifier la situation, et que l'homme en soit incapable, alors son sentiment - son anima - se retirera de la situation et il deviendra absolument insensible. Si sa femme lui demande une explication, il se sentira pressé et poursuivi, son attitude sera contrainte et de moins en moins soumise à son contrôle conscient. Dans le langage du mythe, la jeune fille, l'anima, est livrée au pouvoir du dragon et la situation s'aggrave encore.

Quand l'anima se perd de cette manière, l'homme se sent incapable de donner une réponse claire, et dès qu'il est placé dans une situation qui exige une réaction du sentiment, il tombe dans un état de profond désespoir. S'il cède à ces dispositions P.233 et leur permet de devenir de plus en plus autonomes, au point qu'il en résulte une véritable maladie : maux de tête, troubles de la digestion ou autres... Cela signifie qu'il cède à la tendance à la désertion, dans l'espoir inconscient de retourner à l'état bienheureux de l'enfance, où un destin bienfaisant, une mère aimante veillait à son confort et à son bien-être, sans qu'il eût besoin de remuer un doigt pour l'assurer lui-même.

Il se peut que la femme d'un tel homme accepte de jouer ce rôle maternel et que les choses réussissent un certain temps. Mais la vie n'est pas une mère bienveillante, et tôt ou tard, le destin acculera l'homme à une décision. Sa femme ne peut s'identifier continuellement à une Providence, car elle n'est qu'un être humain, et l'effort qu'elle doit faire pour porter le fardeau de responsabilités de deux individus adultes compromettra peut-être sa santé. Il peut aussi arriver que quelque chose se révolte en elle et qu'elle ne consente pas à être la Providence d'un époux puéril. .. une crise surgira, menaçant l'adaptation mutuelle des époux ; il sera alors évident que le dragon est sur le point de dévorer tout ce qui a de la valeur pour eux dans la vie.

Dans ces circonstances, la situation ne peut être sauvée que si l'homme est capable d'entreprendre une quête héroïque, et de délivrer son âme perdue, son anima. C'est dans une situation désespérée de ce genre que saint Georges partit pour vaincre le dragon qui opprimait l'Egypte. La légende est donc une allégorie de l'anima, prisonnière du dragon de la convoitise et de l'autoérotisme. Dans l'exemple ci-dessus, le mari est puérilement autoérotique, car, par suite d'un amollissement instinctif, son anima n'a pas été différenciée, c'est-à-dire qu'elle est prisonnière du dragon de l'égoïsme. Mais saint Georges attaqua le monstre et le vainquit. De même, dans notre civilisation, l'homme et la femme doivent être capables de s'occuper de problèmes affectifs sans être submergés par des réactions égoïstes ou autoérotiques. Le commandement : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent », s'applique à cet élémentaire premier pas dans la culture du sentiment. Nous attendons que le beau pays des relations humaines nous soit accessible, mais nous oublions que les dragons de l'indulgence pour nous-mêmes reconquièrent sans cesse un pays qui n'est pas cultivé ; lorsqu'un individu espère que quelqu'un d'autre prendra soin de ses besoins affectifs, comme une mère a soin de son enfant, il livre le champ de ses relations humaines au dragon de l'égoïsme.

L'homme .. n'a probablement pas la moindre idée de ce qu'il fait. Tout simplement, il a abandonné à lui-même tout un domaine de sa vie, en supposant que les conditions de l'enfance dureraient toujours, et .. il a été attaqué par l'un des dragons de l'inconscient qui, rusés comme ils le sont, apparaissent souvent sous un déguisement et assaillent l'homme sans prévenir. . comme ils ne sont pas identifiés, leurs futures victimes n'appellent pas les saints à leur aide. En termes psychologiques, c'est l'ignorance du danger qui constitue la plus grande menace pour celui qui est assailli par une explosion de la libido primitive de l'inconscient. S'il reconnaissait le péril et la tentation assez clairement pour les appeler par leur véritable nom, la bataille serait déjà à moitié gagnée ; car une honnête désignation du danger agit comme un signal de trompette qui appelle au combat toutes les forces de la conscience. C'est le moderne équivalent de l'appel au secours des saints. Par cet acte de discrimination consciente, l'homme s'adresse au héros (en lui).. pour qu'il lui prête secours contre le déserteur en lui .

les contenus de l'inconscient sont si éloignés de la représentation qu'il se fait de lui-même, qu'il les tient généralement pour quelque chose d'objectif, comme s'ils venaient du dehors à sa conscience. C'est-à-dire comme s'ils avaient leur origine dans les machinations d'autres personnes ou dans un dangereux monde d'esprits. P.235

.Quand le patient qui souffre de paranoïa se livre à un attentat sur sa femme.. le spectateur sait que le soupçon de haine de l'homme repose sur une erreur et que son acte est la preuve d'un état d'esprit déséquilibré. Mais quand on éprouve un ressentiment déraisonnable contre un compagnon aimé ou lorsqu'on est plein de pensées de vengeance à cause d'un manque d'égards imaginaire, il n'est pas si facile de reconnaître que l'on souffre de la même illusion. L'aveuglement à l'égard de son propre état peut même être encore plus grand . Beaucoup de personnes qui se sentent blessées ou mal comprises sont en réalité beaucoup plus obsédées par les « raisons » de leurs sentiments hostiles que par leur hostilité et leur ressentiment eux-mêmes. Ces raisons ne sont pas autre chose que des « rationalisations » qui sont déjà la preuve d'une prédominance de l'activité inconsciente.

Chez une femme, les rationalisations se manifestent en général sous la forme de mille « opinions » ramenées par l'animus du bric-à-brac d'une expérience séculaire et relatives à toutes les causes possibles de colère, de haine et d'hostilité. Chez l'homme, elles adoptent la forme de mille « ressentiments ». Les raisons de la colère de l'homme reflètent moins des pensées logiques que des réactions dues à la frustration de sentiments d'espérance inconscients, qu'il lui est difficile d'amener à la conscience pour les exprimer quand on le questionne. Cela provient du fait que l'anima, chez lui, est restée enfouie dans le sein maternel et qu'elle ne lui transmet une compréhension du monde du sentiment que quand elle lui procure un bien-être qu'il tient pour « naturel » et à l'égard duquel il ne se sent pas d'obligation.

Comme les prétentions d'une personne aussi inconsciente ne correspondent pas aux réalités de l'expérience humaine, elles sont naturellement condamnées à être déçues. Tôt ou tard, la vie les contrecarre inévitablement, en général sous la forme l'un conflit avec un être humain quelconque qui ne remplit pas l'attente non exprimée de l'individu. Alors, tous ses sentiments négatifs - qui sont le revers de son exigence inconsciente de voir la vie accomplir tous ses désirs - se fixent sur cette malheureuse créature, comme sur une sorte de « bouc émissaire » ou de « bête noire », dont chaque parole et chaque action est interprétée comme hostile et dangereuse. . les mauvais traits de caractère qui sont en jeu émanent de l'accusateur lui-même, c'est-à-dire qu'ils sont des « projections ». C'est sa propre « bête noire » qu'un individu voit reflétée qui l'irrite si profondément.

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Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


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