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DEPERSONNALISATION

le moi prend appui sur un facteur, l'anima qui se trouve à l'arrière-plan de ce dernier. II en ressort de façon implicite que le sentiment d'identité personnelle ne provient pas du moi, mais est au contraire donné au moi par l'anima. Ces passages sont utiles à la compréhension de cet état clinique que l'on nomme « dépersonnalisation ».

. (parfois aussi appelée déréalisation)

. Voici quelle est la définition de Schilder : « Condition dans laquelle un individu se sent totalement transformé par rapport à son précédent état d'être. Ce changement englobe à la fois le moi et le monde extérieur, et a pour conséquence que l'individu ne se reconnaît pas en tant que personnalité. Ses actes lui semblent automatiques. Il est comme un spectateur qui observe ses propres activités et ses actions. Le monde extérieur apparaît comme étranger et nouveau et a perdu sa réalité ». Quelqu'un qui dit : « je ne suis pas moi » ou « j'ai le sentiment de n'être personne».

Tout en gardant à l'esprit la notion d'anima, essayons de revoir quelles sont les caractéristiques majeures de la dépersonnalisation. Premièrement, elle n'est spécifique P.169 d'aucun syndrome. On la retrouve aussi bien dans les états toxiques, dans l'épilepsie ou les atteintes cérébrales, que dans certaines périodes normales de la vie, à la puberté ou au troisième âge par exemple ou encore dans l'hystérie, la mélancolie, les états anxieux, les phobies et les compulsions névrotiques tout comme dans la schizophrénie et les psychoses maniaco-dépressives. Son étalement temporel n'est pas spécifique, elle peut être tantôt éphémère, parfois d'une durée plus longue. ElIe semble provenir d'un système central et général et non du système périphérique. . Deuxièmement, la dépersonnalisation a été qualifiée .. comme un trouble de la relation entre le moi et le monde, et en particulier de la relation constitutive du sentiment de réalité de chacun d'eux : non seulement l'individu en proie à la dépersonnalisation sent qu'il n'est pas réel, mais il sent aussi que le monde extérieur ne l'est pas. Le monde se trouve derrière un voile ou une paroi de verre ; à la fois présent et absent. Troisièmement, il semblerait que cet état apparaisse tout particulièrement dans des situations de monotonie, d'apathie, de routine, avec pauvreté de l'expression sensorielle, ce qui est vécu est réduit à l'état de pur événement et ne peut plus être reconnu comme signifiant « moi». . Quatrièmement, selon Janet, le type de personnalité présentant ce symptôme est l'asthénique ou le psychasthénique. Ce type entre dans le cadre de la labilité psychique que nous appellerions aujourd'hui insécurité, fragilité, précarité. . Il s'agit de jeunes gens ayant tout juste vingt ans, névrosés compulsifs et angoissés introvertis, d'une intelligence extrême, qui parviennent à dépeindre admirablement leurs expériences de dépersonnalisation. Roth fait rarement état de dépersonnalisation chez la femme, et lorsque c'est le cas .. toujours en relation avec l'hystérie. . Cinquièmement, parallèlement à ce « moi» qui devient vide, il se produit une transformation du monde, qui perd son caractère esthétique et empathique et sa physionomie. Il ne contient plus aucune signification personnelle, plus rien n'a d' « importance » .II y a perte des valeurs temporelles, de la perception profonde et de la perspective visuelle. Ici et là-bas, proche et lointain sont des notions semblables ; le monde est devenu une terre sans relief.

Il est possible de distinguer la dépression de la dépersonnalisation, cette dernière étant moins le fait de l'inhibition des fonctions vitales avec rétrécissement de la sphère d'intérêt qu'une perte de l'implication et de l'attachement à soi-même et au monde. Il semblerait qu'ici un autre archétype soit en jeu, qui ne l'est pas dans la dépression. Comme Roth l'a très bien remarqué chez ses jeunes gens, il existe dans la dépersonnalisation une aptitude étonnante à observer sa propre condition, allant de pair avec une introspection morbide du moi en quête d'âme. II est probable qu'à un degré moindre, nous ayons tous vécu un jour l'état de dépersonnalisation et de déréalisation. Je pense, ici, à ces états d'apathie, de monotonie, de sécheresse et de résignation lasse, à ce sentiment d'indifférence et d'incapacité à croire à sa propre valeur, cette impression que rien n'a d'importance, tout est vide, à l'intérieur comme à l'extérieur. De tels états sont attribués par Jung à l'archétype de l'anima. Peut-être pourrions-nous désormais les considérer de façon différente, moins comme le fait d'une anima « négative» que comme une légère dépersonnalisation, une perte l'âme ou, comme le dit Jung, « une perte durable d'anima»

La perte de l'anima est fréquente lorsque cesse une relation amoureuse. Il s'ensuit une perte de la vitalité et du sens du réel, non seulement au regard de l'autre, de la relation, de l'amour, mais aussi vis-à-vis de soi-même et du monde dans son entier. « Les choses n'ont plus de réalité» - « je me sens mort, vide, comme un automate ». Ceci se produit aussi bien chez la femme que chez l'homme. Lorsque Koré est capturée par un pouvoir sombre et invisible, l'âme perdue de Déméter fait s'arrêter la nature tout entière. P.173 ...

La dépersonnalisation présente une analogie frappante avec ce que l'anthropologie a appelé « la perte de l'âme ». En fait, le terme de dépersonnalisation est « aussi utilisé en référence à une philosophie de l'univers, qui ne considère plus les forces naturelles comme des manifestations d'agents ou de dieux surnaturels». La perte de l'anima signifie à la fois la perte de l'animation intérieure et de l'animisme extérieur.

...l'anima est l'intermédiaire qui nous permet de faire l'expérience des systèmes autonomes de la psyché sous une forme personnifiée. Sans elle, les profondeurs se transforment en vide . Ceci est dû au fait que l'anima, « qui personnifie l'inconscient collectif » .. n'est plus là pour médiatiser les profondeurs par l'intermédiaire d'images personnifiées pourvues d'intentions personneIles. Parallèlement, le monde extérieur est perçu sans aucune profondeur, comme ayant perdu son relief, et il devient alors une terre aride dépourvue d'âme.

En résumé, s'il nous est possible d'abréger l'essence de ce symptôme en le qualifiant d'absence de coefficient personnel, je crois que nous avons localisé le manque, en la personne de l'anima, mais ceci au niveau de la notion seulement. La façon dont nous pouvons le réintroduire dans la thérapie est une toute autre question. P.175

...

La mise en relation de l'archétype de l'anima et du symptôme de dépersonnalisation pourrait avoir lieu par la revivification des images. Lors d'une situation en beaucoup de points semblable à une expérience de dépersonnalisation où « le monde du patient était devenu froid, vide et gris », Jung se tourna vers l'imagination, car, dit-il, « la libido n'est pas appréhendable dans l'absolu ; elle n'est saisissable, constatable que sous certaines formes déterminées ; la plus fréquente de ces formes consiste en produits de l'imagination » . L'imagination est la terre d'élection de l'anima. « L 'image est âme » .

La revivification des images permet de reconstruire la croyance en soi grâce à la croyance en un monde personnifié, pourvu d'intentions personnelles et de confiance en soi, et porteur de personnalités intérieures. Ceci a été décrit par Grinnell .. comme étant un « acte de foi psychologique ». Comme il le montre dans le cas de Jung - son rêve de la petite fille et de la colombe -, la confiance en la psyché et en soi-même comme en une personnalité est un des effets spécifiques de l'anima. Cet effet de l'anima peut exister grâce aux représentations imagées, comme le montre Grinnel, dans le cas de Jung par exemple, où, après sa rupture avec Freud et la dépression qui s'ensuivit chez lui, Jung devint Jung grâce à sa rencontre avec l'imagination.

C'est la vivification des images qui le conduisit à sa croyance inébranlable en la psychologie, à son attitude personnelle vis-à-vis de celle-ci et à son sens de la personnalité. Mais, quelle que soit la méthode utilisée dans le but de restaurer un monde qui soit animé et repersonnalisé, cette méthode se doit de consteller - et cela chez le thérapeute même- le sentiment de l'absolue réalité de l'image personnifiée. P.177

Bienvenu sur notre première application nommé Eros.
Le module Eros est une bonne solution de remplacement à nos gribouillis parfois même de couleur fluo ou rouge dans nos livres qui pourtant nous sont si chère, les rendant ainsi peux partageable.
D'expérience, reformater mes notes sous forme écrite m'est bien plus porteur que de lire et même rechercher le livre ou j'y ai souligné ce que je cherche, celui-ci bien rangé « quelque part ». D'autant qu'il existe pléthore de crayon scanner qui font cela très bien pour nous.


Cette application a été développée en Oxygene pour dot net 4.0 en tant que module de NorpaNetl sous l'excellente base de données FirebirdSQL 2.5.2 par Tetrasys


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