4 « La première plaie : les eaux changées en sang »

Les lois ontologiques, le Logos, qui structurent le créé sont absolue. Que nous les connaissions ou non, elles jouent ; nous les appelons, dans ce dernier cas, « hasard », « chance » ou « pas de chance ». faute de les discerner. Celle qui préside au langage de cette première plaie peut s'énoncer ainsi :
Lorsque l'Homme ne saisit pas l'Épée (YHWH) qu'il P.53 est pour se construire en tant que « Verbe » (que sous une autre image on pourra appeler « Fils » ), inconsciemment il retourne l'Epée contre l' « autre », celui qu'il est à l'intérieur de lui en premier chef ( mais son inconscience consiste en ce qu'il ne le sait pas) et tous les autres à l'extérieur de lui. L'Épée est alors une arme qui tue et fait couler le sang ; elle peut être un verbe meurtrier - c'est alors un sang subtil qui se répand -, un sexe qui épuise, ou le poignard, le couteau, l'épée, le fusil, etc., qui tue.
L'Homme inconscient, même s'il est « bon » dans les catégories morales de bien et de mal, tue ; par la parole ou le sexe, bavards incontrôlés, voire passionnalisés, cela nous est bien connu ; mais il est plus difficile de réaliser que, si nous ne tenons pas en main l'arme formelle, nous n'en sommes pas moins complices de ceux qui la saisissent : car l'Homme, en profondeur, est Un. La « bonne conscience» n'est pas de la « conscience ». La première reste prisonnière d'une éthiqpe morale, la deuxième est le fruit d'un travail de transmutation intérieure dans l'acquisition d'un surcroît de vie.
Le titre d'un film .. « Nous sommes tous des assassins. »
Et si l' eau de nos rivières est apparemment claire, en réalité elle charrie tout ce sang répandu. Notre chant nationaI exalte cette abomination :

« qu'un sang impur abreuve nos sillons ».

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Le sang va jouer une importante partie dans ce concert de la Pâque, car s'il coule dès la première plaie, la dixième épreuve sera la mort des premiers-nés des Egyptiens comme des prémices de leurs troupeaux ; l'Homme inconscient est identifié au monde animal puisque l'inconscience consiste chez lui en ce qu'il reste confondu avec ses « animaux intérieurs », ceux du « sixième jour », c'est-à-dire avec un monde d'énergies puissantes mais inaccomplies.
Or dans le sang est la présence divine .. : en lui l'Homme est respiré de Dieu, dans un jeu trinitaire qui fait battre le cour de l'Homme, et celui du monde !
Verser le sang atteint donc à une inimaginable gravité. Moïse en a fait l'expérience. Ce choc a suscité en lui l'émergence de la conscience.
Par cette plaie, le texte biblique signifie que la terre de servitude, celle des oppresseurs comme celle des opprimés, est abreuvée de ces sangs : Qaïn tue Abel et « la terre ouvre la bouche pour prendre les sangs de ton frère, venant de ta main ». Ces derniers mots pouvant être aussi traduits « venant de ton Yod », sous-entendu de YHWH, du « Verbe » que tu pouvais devenir si, avec lui, tu n'avais pas tué.
A l'extérieur, l'eau qui devient du sang est objectivation de ce qui se passe dans le cour de l'Egyptien - l'homme inconscient - dont les énergies se répandent en conquêtes meurtrières.
Mais l'épreuve nous indique aussi qu'à l'intérieur, dans le cour de l' «Hébreu » - l'homme convoqué à la sortie d'Égypte, c'est-à-dire à l'émergence hors de l'inconscience -, une alchimie s'opère : une conquête intérieure s'amorce. Une transmutation première se fait, comme elle se fera en Jésus de Nazareth après qu'll eut chassé le Tentateur P. 55 et comme elle sera manifestée aux yeux de tous les invités aux noces, à Qanah de Galilée. . Il avait auparavant fait remplir « six » jarres, Lui, disent les Pères, se faisant «septième jarre» ; le vin est alors prémices du sang.
Et c'est à Jérusalem que, dans un deuxième temps, « prenant la coupe de ce vin, Jésus rendra grâce et la donnera à ses disciples en disant :

« Buvez-en tous, ceci est Mon Sang. »

De Qanah à Jérusalem s'accomplissent en Jésus les dix épreuves qui secouent l' « Égyptien » et qui transforment intérieurement l' « Hébreu ». Qanah, de même racine que le nom de Qaïn, qui signifie « acquérir », est le lieu où Jésus commence d'accomplir le Grand Ouvre messianique parce que Lui-même, dans l'intériorité de Sa Personne, dans son face-à-face avec le Satan, a transmuté une première part de Lui-même ; Il a forgé l'Épée alors que d'elle Qaïn a tué. C'est dire que, pour le peuple hébreu, le commencement des mystères messianiques s'accomplit en cette mutation. L'eau est toujours en soi symbole d'inaccompli, d'inconscient »..Mais chez l'Egyptien, l'Epée inversée la putréfie. Chez l'Hébreu, YHWH, par Moïse, transrnute, accomplit, et commence à faire de la conscience.
Si l'inconscient dans le livre de la Genèse est exprimé par l'humide, la conscience est symbolisée par le sec qui est aussi de la lumière.
L 'Homme ne grandit, ne s'érige en Arbre de la Connaissance dont il est appelé à devenir le fruit,.que s'il assume en lui le mariage des deux opposés : le sec et l'humide, l'accornpli et l'inaccompli, la lumière et les ténèbres.
Israël est maintenant en marche vers l'accomplîssement de son Arbre dont il «sera», en YHWH-Christ, le fruit.
Mais l'arbre devra être taillé : d'autres «plaies» vont venir, qui condenseront la sève pour assurer son érection totale.
Chacune de ces plaies .. va creuser le clivage entre l'«Egyptien » et l'«Hébreu », que nous sommes tous .. car le mariage ne pourra se faire qu'au terme de ce processus de séparation de ce qui était auparavant confondu.

Aujourd'hui cette première « taille » se vit au cour des peuples et de chacun de nous ; elle détermine le clivage entre ce qui ressortit à l'Israël spirituel et ce qui reste dans l'esclavage de l'inconscience meutrière. Autrement dit : il n'y a plus de bons et de méchants, mais des hommes qui naissent à la conscience et à ses différents niveaux de qualité, et ceux qui se réfèrent encore à des valeurs infantiles qui justifient leurs meurtres. Ceux qui commencent à participer d'une conscience neuve commencent aussi à voir la part d'eux restée infantile et partageant le crime : ils sont alors en marche vers l'accomplissement.
. bien présente dans notre vie quotidienne, personnelle ou collective. Je ne parlerai que du plan collectif, mais à chacun de discerner les « Signes » qui lui sont propres, à partir des symboles lourds de significations qui jalonnent la vie et qui renvoient à l'eau de l'inconscience chargée de sangs.
D'une extrémité de la terre à l'autre, nos eaux sont infestées P.57, non seulement par toutes les sources de pollution .. mais, .. par le sang.
. je parlerai du « sang de la terre » représentatif de tous les autres.
C'est le pétrole qui est ainsi appelé.
Sous la terre, ses couches se découvrent serties entre une nappe d'eau et une autre de gaz.
Sa place est homologue à celle du sang qui lui-même s'inscrit « à la verticale » dans une lignée symbolique allant de l'eau à l'esprit.

« Il y en a trois en haut qui sont UN, le Père, le Fils et Esprit ; et il y en a trois en bas qui sont en résonance, l'eau, le sang et l'esprit »

comme le sont dans une autre lignée la pierre, le pain et la chair ; et dans une autre encore, le bois, l' airain et l'or, etc.
Ce sont des familles symboliques, des lignées dont les éléments nommés sont espaces d'accomplissement et degrés de montée des énergies, du visible à l'invisible.
C'est en obéissant à cette loi que le Christ change l'eau en vin puis en Son Sang pour que, donnant Son Sang, l'Esprit saint vienne. Dans une sorte de rabattement à l'horizontal, le pétrole occupe cette place du sang, entre l'eau et le gaz, ce dernier correspondant à l'Esprit.
Sa couleur et sa composition évoquent cette matière noble, rouge et visqueuse, qui déjà est du feu. Aujourd'hui le « sang de la terre » souille nos océans. Les pétroliers échouent, sont éventrés, et .. tout meurt.
. « Il y a du sang sur toute la terre, dans les bois et dans les pierres » qui ne peuvent devenir ni or ni argent. nos cours se ferment.
Le face-a-face est sous nos yeux. Le voyons-nous ?
L ' « Hébreu » voit. Comme au jour UN de la Genèse, une lumière a été séparée des Ténèbres : elle a commencé de déchirer « les prépuces de son cour ».
Comme à Qanah de Galilée, symboliquement l'eau de son sang a été transformée en vin.
C'est le sel du sérum sanguin qui, sur un plan formel, polarise ces transformations.
Le sel de notre « mer intérieure » est, avec celui des océans, la présence opérative et illuminante des « eaux d'en-haut » dans les « eaux d'en-bas », autrement dit : de l'Incréé dans le créé, comme est, dans la tradition chinoise, celle du yang dans le yin.
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« Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde » ?

L'Homme est alors pour le cosmos entier ce qu'est le sel pour le sang et, coextensivement, pour tout le corps que visite et nourrit le sang.
Symbole de la sagesse divine, le sel est le catalyseur de ce qui, en la moindre de nos cellules, sépare et unit le pôle « lumière » programmé pour reconstituer telle cellule, et le pôle « ténèbre » non apparemment programmé mais formant un potentiel étrange capable de reconstituer le corps tout entier. (C'est à partir de cette richesse cellulaire que P. 59 sont pratiquées les manipulations génétiques de « clonage» .. ) Lorsqu'un homme s'accomplit, chaque cellule de son corps se Itransforme et, par le pouvoir du sel, tend vers la lumière : symboliquement l'eau devient vin ; le vin, sang ; le sang, esprit. Au niveau du sang, on ne peut employer le mot « sanguinification », et pourtant c'est un mot comme celui-là qu'il faudrait forger pour parler du travail qui s'opère dans le sang de l'Homme, comparable à ce qui se joue dans cet autre « sang de la terre » qu'est le vin.
La vinification est une spiritualisation de la vigne.

« C'est Moi le vrai Cep, dit encore le Christ, et mon Père est le Vigneron. »

C'est lui le Père « qui a planté cette vigne», dit le psalmiste en parlant d'Israël, et derrière lui, de l'humanité tout entière. Lorsque Israël, malgré sa sortie d'Égypte, se laissera pourtant violer par le dévastateur et rendre incapable de mûrir son fruit, ses prophètes pleureront sur cette vigne

« Ravagée par l'ennemi. Saccagée par le Maitre des nations. Mangée par les renards. Détruite par le dévastateur.».

Mais dans l'épreuve et l'amour, dans le pardon divin, elle retrouvera sa fécondité.

« Car déjà la vigne embaume, lève-toi mon amie, ma belle, Va vers toi-même. »

.. ivresse mystique que toutes les traditions célèbrent.
Sentir le parfum du vin, regarder son incarnat, l'entendre chanter, toucher son velours, le goûter, c'est embrasser les prémices de la réalité divine.
Le vin qui a coulé à Qanah de Galilée est celui de l'amour divin.
La vinification du sang des Hébreux a ouvert le cour à cet amour-là, l'amour qui chez eux, chez nous tous, sera capable un jour «d'excuser tout, d'espérer tout, d'endurer tout, d'être patient et de ne pas tenir compte du mal » .
Cet amour sera l'ultime énergie que l'Homme découvrira dans sa terre intérieure et qui rendra juste l'utilisation de tous les dons de sa terre, sa planète Terre, qui est aussi sa mère.

L ' « Hébreu » est sur le chemin.
Mais il doit aller plus loin.
L ' « Égyptien », lui, n'a pas encore découvert le langage des événements. P.61

5 « La deuxième plaie : les grenouilles »


6 « La troisième plaie : la vermine »

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La racine du mot hébreux Kinim qui désigne la «vermine » est Ken, le « oui » hébreu et, par extension, toute idée d'affirmation, de confirmation, voire d'affermissement, de stabilisation, etc. P.81
Le mot lui-même est prononcé cinq fois dans le récit mais deux autres fois dans sa racine Ken : « certes » ; en tout sept fois. Enfin, l'objet transformé en vermine est la « poussière de la terre ». Ces trois observations m'amènent à penser que cette plaie est une conséquence directe de la
Précédente .
Le nombre sept qui leur est attaché indique qu'elles doivent aller jusqu'au bout de ce qu'elles sont dans leur principe pour que l'Homme fasse l'expérience de leur nocivité et remette en question leur principe. Car le nombre sept, lié à une idée de satiété, de plénitude, implique donc un changement, une mutation dont le pôle « mort » ne peut se faire que dans une grande souffrance quand il ya « vermine », mais dont le pôle « naissance» reste présent, ouvert !

« Tu accoucheras dans la douleur »,

dit Dieu à Adam qui vient de consommer le fruit de cette fausse connaissance ; dans la douleur, ce sera terrible, nais « tu accoucheras » ; rien n'est fermé ; l 'Homme pourra continuer de muter ; il ne mutera cependant qu'après être allé jusqu'au bout de ses erreurs pour les reconnairre. A ce moment précis de la confession de l'erreur, la mutation se fera, car déjà le Christ-YHWH, l' « Instant » est ressuscité !
Repartons du texte :
« Frappe la poussière de la terre, dit Dieu à Moïse, elle deviendra de la vermine ».
Nous ne pouvons entrer dans le symbolisme de cette « poussière » que si nous revenons à celle de la Genèse lorsqu'au septième jour :

« YHWH - Élohim forme Adam poussière tirée de la terre.»

La « terre » est ici le mot hébreu Adamah - terre intérieure de l'Adam - et la qualité de « poussière » de l'Adam ( de l'Homme ) est la multiplicité inouïe des richesses potentielles de son inconscient, tout ce qui « fourmille », « grouille », dit le texte du cinquième jour de la Genèse, dans les eaux de son inaccompli ; car, bien que traduite par « terre », cette Adamah est constituée d'humide (l'humidité n'est qu'une attitude intérieure de retournement vers elle ). Par un travail d'accom plissement dans lequel l'humilité jouera un grand rôle, cette multiplicité de l'humide sera asséchée pour en faire de l'unité dans le « sec », une « terre » accomplie ; et le mot « sec » ou « terre », dans ce cas, est Erets dont les deux premières lettres sont celles de la lumière, car cette terre-là est de la conscience, de l'accompli.
Après la chute, aucun travail ne se fait plus, aucune conscience n'émerge et lorsque le texte biblique parle de la terre-Erets, il ne s'agit plus que de la terre extérieure, par rapport aux océans, ou bien - et c'est ici le cas - des productions de l'intellect. Car l'Homme investit en grande partie dans son intelligence intellectuelle les richesses potentielles du NOM qu'il ne cherche plus à atteindre ; P.83 il travaille alors comme un fou, en compensations inconscientes, pour se faire une renomée !
La « poussière de la terre-Erets», dont nous parle ce texte de la troisième plaie, est en soi une contradiction, puisque, ontologiquement, cette terre-là est de l'unité accomplie à partir de la multiplicité, comme une « contraction » subite du multiple, une « coagulation » des eaux, une « prise » de conscience. La « poussière de la terre » est donc bien ici celle toute formelle de la terre extérieure, mais elle représente la multiplicité des inventions, des productions, des techniques, des philosophies-systèmes de pensées-idéologies, des institutions, etc., dans lesquelles l'Homme s'organise et se libère peu à peu de l'asservissement au cosmos extérieur seul.
L'Homme de la chute que symbolise l' « Egyptien », mais en partie aussi l'«Hébreu» tant qu'il reste confondu avec son oppresseur, ne fait que déplacer les pôles d'asservissements car nous allons le voir devenir de plus en plus esclave de ses productions et en aliéner son âme.
Lorsque Dieu demande alors à Moïse de frapper cette poussière, Il fait en sorte que la verge d'Aaron révèle l'identité profonde de ce qu'elle représente : les folles richesses des inventions humaines et de leurs qualités informantes pour l'Homme. L'Homme est amené à créer un monde désinséré de ses archétypes internes, an-archique, fou, dans lequel il instaure un semblant d'ordre par une complexité de lois qui ne se réfèrent plus au Logos, mais à ses bons - mais inconscients - sentiments !.
A la limite c'est la vermine ; elle grouille, elle vit, mais elle engendre la mort.
Dieu avait conféré à la verge d'Aaron comme à la main de Moïse le pouvoir de transformer toute chose apparente en sa réalité subtile. Sous son ordre, le bâton était devenu un serpent, la main s'était couverte de lèpre. Le bâton est le signe de l'autorité qu'est le serpent-sagesse. La main, Yad en hébreu, est le symbole du NOM divin YHWH contenu dans sa première lettre, le Yod. Lorsque la main n'est plus « faiseuse » de lumière, elle détermine la maladie, ici la maladie de peau, la peau étant, dans la Chute, siège d'ignorance, opacification, aveuglement, inconscience. Mais dotée du pouvoir divin du Yod, la main guérit. (quid peau= âme ?)
C'est pourquoi la verge d'Aaron, à partir de la poussière d'un sec qui n'est pas né de l'humide, révèle notre vermine !
Et c'est aussi pourquoi là où l' « Égyptien » ne voit que magie alors que l' « Hébreu » y découvre la profondeur des choses, Dieu met un terme au pouvoir des magiciens. Et ceux-ci reconnaissent « le doigt de Dieu » que Pharaon refuse de voir.
Dans la perspective de la rupture totale entre connaissance née de l'intérieur et celle acquise de l'extérieur, cette dernière, jouant cavalier seul, ne jouit plus ni de l'intelligence qui relie chaque objet à son modèle divin, ni de la sagesse qui permettrait leur juste gestion.
L'intelligence et la sagesse de l'Homme, en cet état de chute normalisée, n'ont plus aucun critère de référence.
Dans cet « envers » de la juste connaissance, et à partir de cette vision inerte des choses, l'Homme s'est créé un paradigme, qui a structuré sa pensée, et par voie de conséquence, ses institutions. Qu'elles soient d'ordre politique, social, scolaire, voire religieuses .. , qu'elles soient relatives à l'éducation, à l'agriculture, aux données économiques ou à la recherche scientifique, etc., elles ne peuvent dans leur aboutIssement que le conduire P.85 à cette mort-souffrance dont je parlais plus haut et qui s'ouvrira sur une naissance. Mais la souffrance sera d'autant moins grande que nous pourrons prendre une part active à cette mutation ; car aujourd'hui ce n'est plus le peuple juif qui fait la Pâque, mais toute l'Egypte, c'est-à-dire toutes les nations que l'on voit s'embourber de plus en plus dans la vermine qu'elles créent. Et si chaque homme faisait en Iui-même cette mutation, dans sa personne propre, que de souffrances nous pourrions éviter ! Nous somme responsables. .

. absolue nécessité d'émancipation des sciences de leurs entraves religieuses . Mais la philosophie des sciences dans cette attitude négative n'a été que réactionnelle et n'a plus reposé que sur des valeurs humaines coupées de toute transcendance, celle-ci étant alors confondue avec l'infantilisme religieux. Or, dans tous les domaines, les sciences aboutissent aujourd'hui sur des valeurs relevant de la transcendance .
L'expérience est là, de toutes parts ; comme un bélier, elle fonce sur les blocages des vieilles institutions qui résistent comme elles peuvent en abandonnant les éthiques dont elles relèvent et qui ne fonctionnent plus que par habitude ou par peur de remettre en question leurs axiomes ; mais en fait, elles sont en voie d'effondrement. Et lorsqu'il s'agit d'entrer dans la réalité quotidienne et brûlante, et de traiter des sujets qui touchent aux profondeurs, il n'y a plus aucune valeur de référence. Les bons sentiments vont alors bon train dans leurs infantiles contradictions et ne font pas le poids.
Qui peut parler aujourd'hui de la « peine de mort » dans le plein éclairage de la question ? Qui, du « droit de guerre », qui, de la « liberté », qui ne soit pas conscient de la présence divine en l'Homme ? Je ne ferai qu'entrouvrir trois dossiers qui révéleront notre vermine ; celui des manipulations génétiques, celui d'un aspect des sciences humaines, et celui d'une idéologie politique.

Le dossier des manipulations génétiques est terrifiant. . la pression de ceux, femmes et parfois hommes, qui désirent avoir un enfant « à tout prix ». Il est vrai que cette dimension d'enfantement d'ordre animal .. est nécessaire, belle, donatrice d'équilibre et d'épanouissement d'un premier temps de la vie. Mais il est vrai aussi que l'Homme P.87 est ontologiquement créé pour un autre ordre d'enfantement, celui de son intériorité. Mettre au monde un « fils» nouveau, dans cet ordre, c'est se construire soi-même dans une verticalisation qui est la seule voie de sortie du labyrinthe. Peut-être le langage du corps indique-t-il à certams de ces couples stériles d'aller plus directement vers cette qualité de fécondité qui parfois d'ailleurs donne ouverture à la fécondité première.
. N'étant plus nés de l'homme et de la femme, ils ne sont plus dans le regard ontologique ( car au moins jusqu'à aujourd'hui, même dans cet état de chute, tout être humain né de la rencontre homme- femme restait en soi dans ce regard ontologique, pouvait à tout instant se placer consciemment en lui, entrer ainsi en résonance avec le noyau divin de son être et prendre le chemin des mutations).
Ces nouveaux êtres robotisés au plus bas ou au plus haut niveau d'efficacité ne seront même plus des produits du labyrinthe mais ceux d'un enfer diabolique également peuplé d'animaux obtenus par ces mêmes manipulations. (cf.Matrix)
Il s'agit de l'ouverture d'un nouvel espace par le bas, antithèse des espaces conquis dans la verticalisation de l'être vers un devenir Verbe. C'est l'anti-évolution, l'anti-verbe que dénonce l'apôtre «au secret divin»,
Sans même arriver jusqu'au clonage, les manipulations .. impliquent une robotisation de l'enfant qui devient alors objet de désir plus que d'amour. Sa conception en éprouvette .. risque d'exclure la transfusion d'énergies parentales aimantes et préparatrices de l'émergence de sa secrète transcendance.
Des comités d'éthique se forment pour mettre bon ordre à ce qui est ressenti comme un danger .. s'efforcent de faire la lecture de ces événements derrière les grilles de la morale, car ils n'en ont pas d'autres. Est-ce bien, est-ce mal ? se demandent-ils puisque le cour ne s'est pas ouvert à l'ontologique .
Il y a là plus que de la vermine, un drame que la miséricorde divine arrêtera avant qu'il ne soit trop tard :

« Voici l'Homme est devenu comme Un à cause de celui-là pour la connaissance de l'accompli et de l'inaccompli. Empêchons-le maintenant d'avancer la main et de prendre aussi de l' Arbre de Vie, d'en manger, et de vivre continuellement dans les temps.»

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Les sciences humaines de leur ccoté ont développé l'esprit d'analyse. En soi, cela me paraît un énorme progrès : aller P.89 vers les épousailles de nos profondeurs et gagner ainsi les hauteurs dans de nouveaux champs de conscience est la vocation même de l'Homme ; celui-ci créé à l'Image de Dieu ne peut atteindre à la ressemblance que par cette conquête. Mais si cela se fait hors des normes ontologiqyes, hors des lois qui y président, sans conscience du noyau divin qui fonde nos profondeurs, et sans Dieu, l'analyse conduit alors au jugement qui ne connaît ni l'amour ni le pardon, dans des enfers dont on ne ressort pas. C'est alors l'éclatement de la personnalité : cela pelt être celui de la famille et coextensivement la désagrégation de bien des structures sociales qui avaient encore caracrère traditionnel. Et c'est aussi l'enfer, la vermine.

Quant à l'idéologie philosophique désinsérée des archétypes fondateurs, nous venons d'en vivre l'échec dans son application politique à travers le marxisme -mais ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres,
Toute idéologie qui ne repose pas sur une antbropologie juste est une utopie chimérique absolue. Je veux dire par là qu'il y a dans ce cas un «non-lieu» d'être en soi ( « non-lieu » étant le sens étymologique du substantif « utopie » ) ; car il y a aussi des valeurs qui peuvent paraître utopiques et connaître un «non-lieu» d'être pour un temps donné, le temps de murîssement nécessaire à l'Homme pour qu'il accède à ces valeurs, mais celles-ci sont en elles-mêmes ontologiques.
Une anthropologie juste devra tenir compte de l'Homme image de Dieu, relié à Lui dans une respiration créatrice constante, de chaque « instant », de chaque « JE SUIS ». Une dans son essence, multiple dans ses personnes, l'humanité est faite d'êtres dont chacun la contient toute ; ce qui veut dire que toute société qui privilégie le groupe par rapport l'individu qu'alors elle sacrifie est voué à la mort ; et que toute société qui privilégie l'individu par rapport à la masse qu' elle exclut est elle aussi vouée à la mort.
. Nous n'avons dressé jusqu'à aujourd'hui que des données anrhropologiques répondant à des observations extérieures, mais coupées de l'expérience intérieure, et nous générons de la vermine.

Un autre aspect du nom de la vermine va nous permettre d'affiner la réalité de cette troisième plaie.
Le mot hébreu Kinim qui la désigne contient la racine du verbe Kanoh, lequel signifie « honorer, vénérer ».
Il donne à ses connaissances et aux applications qu'il en fait valeurs absolues, c'est-à-dire valeur d'idoles.
Du plus petit au plus grand, nous ne pouvons remettre en question nos certitudes, nous idolâtrons. Nos pensees et refusons de nous dé sécuriser par rapport à elles et aux fruits savoureux - mais souvent amers aussi - qu'elles nous procurent.
Pour l' « Hébreu », aucune « poussière » ne devient objet de vénération. Redonnée à sa vocation ontologique, , la poussière connart l'immense fécondité qu'elle promettait : P.91

« Que verdure la verdure. Que l'arbre à fruit fasse fruit»

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Et la connaissance née de son mariage intérieur fructifie chez l'« Hébreu » dans l'intimité retrouvée avec Dieu, Lui seul vénéré, contemplé, et révélant alors, avec les mystères divins, les mystères du monde. Le cour de l' « Hébreu » se remplit d'allégresse.
Mais les lois ontologiques exigent de lui que les valeurs d'une terre intégrée laissent place à celles d'une autre terre qui naîtra d'un nouveau mariage intérieur. il ne pourra jamais s'installer ni donner force d'absolu à ce qui doit s'effacer pour aller vers l'Absolu.

« Le Fils de l'Homme n'a pas d'endroit pour reposer sa tête. »

La joie cependant ne le quitte plus car dans cette transhumance incessante, une permanence se dessine.
Parce qu'il est poussière, l' «Hébreu » se retourne vers la poussière en se retournant vers sa terre intérieure ; il est alors sur le chemin de sortie de l'esclavage ; car telle fut la promesse divine faite à Adam, rappelons-le :

« Tu mangeras ton pain à la sueur de tes narines jusqu'à ce que tu te retournes vers ta Adamah (terre-mère intérieure) d'où tu as été tiré, car poussière, toi, et vers la poussière, retourne-toi! »

L' « Égyptien » ne connaît pas encore le retournement! Il construit les royaumes extérieurs qui seront alors réduits en poussière, y compris les temples qui couvrent ses idolâtries!
Le Christ a rencontré et renvoyé le Satan. Il construit le Royaume intérieur. Il en est la « Pierre d'Angle ».
Comme Il sortait du temple, un des disciples lui dit : - Maître regarde, quelles pierres ! et quelles constructions !
Jésus lui répondit :
- Tu vois ce grand édifice ? Il n'y sera laissé pierre sur pierre qui ne soit détruit. P.93


7 « La quatrième plaie : l'insecte »

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En cette quatrième plaie, l' « insecte » qui envahit la terre d'Egypte est le mot hébreu Arob.
Son nom clignote de multiples feux dont le premier éclaire une homonymie parfaite, le verbe « s'obscurcir », le deuxleme est Ereb, fait des mêmes lettres-énergies que Arob. Ereb est « le soir », ce moment de la Genèse où tout s'obscurcit, par rapport au jour précédent, mais où tout commence car il introduit dans la nuit matricielle d'un jour nouveau

« Il est un soir, il est un matin, jour Un. Puis deuxième jour ,. troisième jour, etc. »

La lumière ne peut venir que des ténèbres assumées. Nos journées elles-mêmes dépendent de la qualité de nos nuits, temps où chacun de nos organes se recharge et où nous alIons puiser dans les profondeurs de l'inconscient des inormations dont nos rêves sont lourds ; leur contenu tissera la lumière du jour suivant, la conscience.

« Dieu nous parle d'une manière ou d'une autre [.]par des songes, des visions nocturnes, quand un profond sommeil pèse sur les humains [.]. Alors, Il ouvre l'oreille de l'Homme.»

Le temps du soir est celui du retournement vers la Adamah, mère des profondeurs, que nous avons déjà approchée avec la grenouille. Mais cette quatrième épreuve .. focalise l'expérience .. sur ce temps du soir et sur le mouvement de retournement intérieur auquel il convie. Le quatrième jour de la Genèse structure le temps de l'Homme. Le grand luminaire éclaire son parours pendant le jour ; le petit luminaire, pendant la nuit. Or il est un autre personnage, qui porte le même nom que Arob, mais alors prononcé Oreb ; et qui, dans un autre mythe biblique - celui de Noé -, joue le rôle de « petit luminaire » ; il s'agit du « corbeau ». Il n'est pas possible de séparer les différents éléments : l'obscurcissement, le soir, le petit luminaire du quatrième jour de la Genèse, le corbeau, sans compter le nombre « quatre », Areba, en hébreu, qui joue avec notre racine Arob ; leur totalité fait scintiller le secret de l' « insecte » et doit nous conduire vers son ouverture. Comme un jongleur je lance chacun d'eux pour qu'il nous dise son nom.
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Dans le mythe biblique, au temps de Noé, les hommes se multipliaient sur la terre et ne mettaient au monde qu'une humanité femelle, c'est-à-dire des êtres qui ne faisalent pas ouvre mâle en eux-mêmes ( au sens intérieur du terme ..) ; ces êtres qui ne « se souvenaient » pas de leur potentiel divin se trouvaient alors totalement identifiés avec lui - mais dans cette confusion, les énergies potentielles restent animales, psychiques et ne construisent rien de caractère divin ! L'humanité est aujourd'hui encore composée d'une grande part de ce type d'hommes ; les deux fils aînés du roi de notre conte précédent et l' « Egyptien » .. Mais au temps de Noé, les hommes dans leur totalité semblaient n'être que cela. Parmi eux, Noé était un homme juste (semblable, lui, au troisième fils du roi) ; il ne faisait aucun mal alors que la violence partout sévissait. Dieu le visita et lui donna l'information qu'un déluge d' eau allait inonder la terre, épreuve qui allait mobiliser P.97 l'Esprit en l'Homme « car toute chair devait maintetant s'accomplir ». .
L'entrée de Noé dans l'arche avec tous ceux qui l'accompagnaient ne fut pas autre chose que l'entrée de son être intégral ( non dispersé à l'extérieur ), dans la matrice de sa Adamah, dont le nombre quatre symbolise le temps d'épreuve et de structuratIon qu'elle exige.
On peut facilement comprendre que les eaux jouent sur deux plans : ou bien l'Homme, avec Noé, assume ses eaux intérieures, son inconscient, et, dans un travail de retournement, elles deviennent du sec, de la conscience. Ou bien, avec les hommes de violence, il n'assume pas son inconscient qui bientôt le submerge (la violence), et les eaux du déluge en sont l'objectivation extérieure. Car s'il ne voit pas l'horreur de sa violence, il est obligé de voir l'eau dans laquelle il se noie ! Cette objectivation a force de loi : nous avons vu les grenouilles non épousées envahir l'Égypte comme un déluge. Le déluge de l'« insecte », en cette quatrième plaie, est celui dont le corbeau va nous donner la clef. Car une fois arrivé dans l'arche, dans les profondeurs de lui-même, Noé commença le travail de retournement. Les « eaux» intérieures de Noé devinrent du « sec » ; l'inconscient, du conscient ; ses « démons », de la lumière. L'histoire nous en donne la description .. : sous le prétexte de prendre la tempéraure extérieure et de savoir où en était la crue des eaux, Noé envoya par la fenêtre de l'arche le corbeau qui sortit, alla et revint jusqu'à ce que tout fût sec. Puis il lâcha la colombe qui fit de même, jusqu'à ce qu'elle revint un «soir» avec un rameau d'olivier dans le bec - signe du sec qui avait dû apparaître - et puis une autre fois elle ne revint plus.
Le corbeau et la colombe sont tous deux symboles de l'Esprit de Dieu ; le corbeau, en ce que l'Esprit conduit l'Homme dans ses ténèbres - il est le « petit luminaire» qui éclaire la nuit -, la colombe, en ce que l'Esprit arrache l'Homme à ses ténèbres et le conduit dans la lumière - elle est le « grand luminaire » qui éclaire le jour. Cette alternance du vol des oiseaux nous signifie le mariage de la lumière et des ténèbres en Noé. Le « soir » où la « colombe » revint avec le rameau d'olivier, symbole de paix et d'accomplissement, est la partie du texte qui nous fait entrer dans le secret des noces totalement célébrées de la lumière et des ténèbres, de la colombe et du « soir-corbeau ». Nous devinons alors qu'en Noé bientôt tout sera accompli. C'est pourquoi les Pères des premiers siècles chrétiens voient en lui les prémices du Messie, de Celui qui, sur la croix, dira « tout est accompli », et ce sera la Résurrection. Lorsque Noé sortit de l'arche, il était devenu fruit de l'Arbre de la Connaissance, ivre de ce fruit lourd de l'Esprit saint de Dieu.
Dans cet éclairage, nous pouvons commencer de discerner qui est Arob, cet insecte qui se répand sur la terre d'Egypte : Il est l'Esprit de Dieu qui souffle pour inviter l'Homme à assumer un «soir», la fin d'un jour, afin qu'une nuit de ténèbres féconde un jour nouveau. L'Homme qui refuse le soir refuse aussi le jour nouveau qui en est le fruit. Refusant le soir et s'opposant à l'Esprit de Dieu, il s'oppose à son propre Esprit Arob, qui symbolise l'Esprit de Dieu, désorganise celui qui n'entre pas dans son souffle et qui subsiste pas devant Lui, l'esprit de l' «Égyptien», mais P.99 il structure l'esprit de l'«Hébreu » en terre de Goshen où , « Hébreu » dresse sa demeure.
Il n'était pas question de cette terre pendant les trois premières épreuves ; on avait l'impression qu'Hébreux et Égyptiens étaient mêlés. Et voici que le texte nous laisse pressentir qu'un processus de différenciation s'amorce : les Egyptlens sont d'un côté, les Hébreux d'un autre, et ceux-ci dans une terre que l'on peut considérer comme le symbole d'une terre intérieure en voie de formation en eux. Cette terre est appelée Goshen ; le mot hébreu se profile comme un jardin - Gan - au bout duquel est la lettre Shin qui symbolise le noyau divin des profondeurs, la « pierre » fondatrice.
(HWH, le Shem, le NOM. Cette terre n'est d'ailleurs pas celle où « habitent » les Hébreux, mais celle sur laquelle « ils dressent leur demeure » : non seulement un processus de différenciation se fait, mais aussi celui d'une verticalisation à partir d'un ancrage dans le NOM. Visité par l'Esprit de Dieu qui mobilise son propre esprit dans le souffle d'une transmutation essentielle, le peuple hébreu devient le creuset du « Grand Ouvre » - j'emploie ce terme alchimique qui exprime si bien la grandiose aventure de ce trarail intérieur !
Le peuple égyptien, lui, est envahi par l'Esprit de Dieu que son esprit rejetant ne peut supporter.

L'Esprit de Dieu dont nous refusons l'opération en nous aujourd'hui envahit nos maisons. Face à Lui, l'esprit de l'Homme se désorganise il crée des maladies et je crois d'une façon plus particulière les maladies psychiques ; je devrais les appeler «maladies noétiques» (de nous, l'«esprit » en grec) car la psyché ne se désintègre que par irréductibiIité à l'Esprit alors qu'elle a pour vocation d'être épousée de lui ! Mais lui, coupé de ses archétypes fondateurs, rendu inopérant hors du souffle divin, est alors absorbé dans un psychisme destructeur. Au lieu d'aller vers l'extase de sa réalisation par un « mariage» avec la mère des profondeurs, l'Homme recherche inconsciemment une sorte de béatitude fusionnelle avec elle dans une régression quasi fotale et mortelle. L'angoisse de vivre est à son comble. Et nos hôpitaux psychiatrique capables de diagnostiquer l'« insecte », faute d'ouverture à la dimension de l'Esprit, cachent leur ignorance derrière une chimiothérapie qui feutre les effets malfaisants de l'esprit de l'Homme désorganisé devant l'Esprit de Dieu qu'il refuse.
D'une façon plus générale, chacun mâchonne comme un chewing-gum ses soucis, ses problèmes, ses peurs, ses ténèbres qu'il épaissit et auxquelles il donne une telle consistance qu'il les actualise et que lui-même s'en nourrissant se détruIt. Cet homme se situe aux antipodes de celui qui a fait ancrage en YHWH, « JE SUIS », qui donne poids à la force de l'Esprit de Dieu en lui et qui s'en nourrit dans tous les instants du temps.
Sur le plan collectif, aujourd'hui même, Ereb, le « soir» de ce que sera le jour nouveau qu'il nous est demandé de tisser dans notre intériorité, est là. Il est là dans la présence de ce que l'Occidental inconscient ressent comme une plaie, alors qu'il n'est que le face-à-face de ce «soir» qu'il refuse, de cet Esprit de Dieu qu'il nie et qui cependant le sollicite à chaque pas.
Je veux parler du monde arabe, Ereb, le même nom ! Le nom des Hébreux, fils de Eber, est lui aussi fait des mêmes lettres, P.101 donc des mêmes énergies qui sont une puissance-verbe nous interpellant avec une Intensité à laquelle nous ne pouvons plus rester sourds. Ereb et Eber sont en face à face.
La situation entérique, densifiée au Moyen-Orient, est celle que nous portons tous en nous et que nous ne pouvons plus éluder. Historiquement il y a eu la « guerre des Six Jours», mais symboliquement, nous avons maintenant a passer au « sept » ! Et la « guerre du Golfe » ( du grec kolpos qui veut dire le « sein », le « repli intérieur » ) a été celle de l'affrontement de deux frères ennemis dans un sein maternel. Car au-delà de l'intervention des nations, il s'agisait, en profondeur, du face-à-face Babylone-Jérusalem.
Tout être humain est convoqué à ce même rendez-vous. De Babylone à Jérusalem, s'inscrit l'Histoire de l'humanité, du babillage au Verbe.
Hors de cette dynamique, nous ne pouvons quitter Babel (même mot que Babylone).
Dans cette dynamique, nous postulons la dimension de Verbe dont la force nous permet d'actualiser notre potentiel divin. Le monde judéo-chrétien ne peut passer au septième mois de son accomplissement sans « épouser » le frère arabe.
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C'est la femme qui porte l'enfant biologique, et c'est elle, l'initiée au mystère de la vie, qui invitera l'homme à l'urgente nécessité de son enfantement intérieur.
Car l'urgence est là, un choix s'impose : le processus de différenciation est maintenant mis en ouvre ; il consiste en ce que nous avons à nous situer en tant qu'Hébreux spirituels et à devoir épouser notre Adamah intérieure et donc accueillir l'Esprit de Dieu, et l'Arabe qui en est l'expression à l'extérieur. Si nous refusons cette descente dans le « soir » de nos profondeurs, les conséquences de ce choix ne se feront pas attendre.
Ce sera le refus de l'Esprit de Dieu, et la violence d'un déluge qui se prépare s'effectuera.
La qualité d'amour que demande cet accueil n'a rien à voir avec celle à laquelle nous réduisons l'amour dans les catégories du labyrinthe. Elle est celle .. que connaît l'Homme dont le cour s'est ouvert dans les trois premières épreuves. Celui-là n'est pas un naïf, mais un opératif, à un niveau opérationnel inconnu pour les autres qui l'appelleront celui du miracle. Il faudra pourtant bien arriver un jour à ce que, sorti de la « normose », nou émergions à ce champ de conscience où les lois sont différentes. où tout est possible.
L ' « Hébreu » peut reconnaître et accueillir le corbeau ; il prend avec l'Esprit saint le chemin de ses profondeurs ; il va à la rencontre de ses ténèbres et des démons qu'il devra « épouser », pénétrer, pour que dans cette mort se fasse le retournement et que jaillisse la lumière.
L' « Égyptien » est confondu avec ses ténèbres ; ses démons le possèdent, le meurtrissent mais il ne les voit pas et projette sur l'autre qu'il accuse, à l'extérieur de lui, la source de ses souffrances. P.103

Depuis son baptême d'eau et sa rencontre avec le Satan, le Christ parcourt l'Égypte intérieure du « Fils de l'Homme ». Il rencontre tous les démons et les chasse en même temps qu'il enrichit l'Homme de la lumière de leur retournement.

« De quoi te mêles-tu, Jésus de Nazareth ? » s'écria l'un d'eux qui possédait un homme, « Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es, le Saint de Dieu. »
Mais Jésus le gourmanda :
« Tais-toi, dit-il, et sors de cet homme. »
Alors le démon l'agita convulsivement et il sortit en hurlant. .

La connaissance-amour est l'envers des ténèbres.


8 « La cinquième plaie »