Pour être à l'écoute de nos enfants, être à l'écoute de l'enfant en nous
Jacques Salomé


Titre cassette audio ; Livre « Papa, maman, écoutez-moi vraiment »

Il n'existe pas de bonnes relations, il existe des relations vivantes.
C'est la communication vivante qui donne des relations en santé.

Problème de la relation « klaxon » : « Tu vas arrêter de. Tu vas aller au lit. »
Elle fonctionne à base d'injonctions.
C'est parler SUR l'autre au lieu de parler A l'autre.
Appliquer le « JE » : « Je te demande d'arrêter de . Je te demande d'aller au lit. Je souhaite. »

Réactivation et réactualisation par les enfants des blessures des adultes : par identification et fidélité de l'enfant à l'adulte.
C'est alors 2 enfants qui sont en présence et le plus petit des 2 n'est pas toujours celui que l'on pense.

L'enfant, par rapport à l'adulte, est en dépendance physiologique, d'où en dépendance relationnelle, affective, émotionnelle et sociale.

Il y a un fossé entre le ressenti de l'enfant et ce qu'il peut en dire à son entourage immédiat.
L'adulte doit essayer de le rejoindre dans sa tentative de se dire.

Parallèle entre l'écologie et le relationnel : l'accumulation de déchets, de pollutions est une accumulation de malentendus, de non-dits, de silences, de refus de se mettre en cause.
C'est le Sahel relationnel.
Etre entendu ne veut pas dire être comblé.

L'enfant est dépossédé de sa parole.

L'adulte a à témoigner de ses valeurs, de ses priorités au lieu d'imposer ses croyances.

Le silence des mots engendre la violence des MAUX.

Sortir des relations de soins pour développer des relations enfants-adultes de COLLABORATION : échanger, partager, confronter.
Sortir de la relation à influence à sens unique qui amène l'écrasement de l'enfant ou sa révolte et son refus.

L'adulte a peur de l'affrontement ; est dans l'excès et le besoin impérieux de comprendre, d'analyser, d'expliquer, de « doltoniser », de psychologiser. En général c'est pour mieux contrôler, mieux orienter l'enfant en fonction du désir de l'adulte.
Cela empêche de COMMUNIQUER, de mettre en commun.
L'adulte en cherchant à comprendre le pourquoi se concentre sur le comportement et non sur la personne.

L'enfant utilise un langage métaphorique, symbolique pour se dire ou ne pas se dire.
Quand l'adulte ramène trop à lui-même la réaction de l'enfant, il se l'approprie et il y a un manque de différenciation.

Chez l'enfant le besoin d'être compris est assimilé au besoin d'être approuvé, au besoin d'approbation.

A l'adolescence, il y a inversion des rapports de force : avant c'était la demande des parents qui étaient dans l'exigence, la contrainte, la tentative d'imposer leur point de vue, par injonctions ou certitudes. Ce sont les ados qui imposent alors aux parents leur façon de voir, de vivre.
Les sentiments ne suffisent pas pour s'entendre, il faut une bonne communication.

Règles d'hygiène relationnelle
1° Prendre le risque d'utiliser le « Je » en renonçant au « Tu » ; pour parler A l'autre et non SUR l'autre ou DE l'autre. La communication « klaxon » est une communication à base de dictats et d'injonctions.
Le risque du « je » est d'être taxé d'égoïste par l'entourage.
2° La relation est à l'image d'une écharpe : elle a toujours 2 extrémités et je ne suis responsable que de mon extrémité. Voir, à mon bout, ce que j'envoie dans ma relation : accusations, auto-accusations ou prise de responsabilité.
3° Favoriser les dialogues en « apposition » et non en « opposition » ou en disqualification.
L'« apposition », c'est confirmer le désir de l'autre, ce qu'il dit, ce qu'il ressent et le différencier du sien.
Pouvoir positif de confirmer autrui dans son ressenti, son existence ; c'est le reconnaître là où il est, dans notre différence. (Ex. dans l'envie de sortir)
« Apposition » n'est pas « affirmation » !
4° Entendre et accepter l'imaginaire (de l'enfant et de l'adulte)
L'Activité de l'imaginaire chez l'enfant permet de combler la réalité extérieure à lui et le réel à l'intérieur de lui.
Les enfants ne découpent pas la réalité comme les adultes. (Ex. du ballon dans la fenêtre de la voisine) mais selon un SENS pour eux ; ce qui amènent des distorsions dans la communication parents-enfants.
Ex. du père : « perdu » n'a pas nécessairement le sens de « décédé » chez l'enfant.
Ex. « J'ai arrêté de le nourrir »
Ne jamais disqualifier, rejeter l'imaginaire mais essayer de l'entendre.
5° Ne pas confondre sujet et objet : s'occuper de celui qui parle et non de ce dont il parle (la soupe, l'école)
6° Renoncer aux prédictions qui enferment, clôturent et coupent l'enfant des possibilités d'échanges
7° Eviter les comparaisons directes et indirectes qui nient l'unicité de chaque être et les différences
8° Ne jamais entrer dans un chantage ; ne pas utiliser « j'aimerais.. » : donne l'impression que s'il le fait il sera plus aimé.
9° Veiller au non jugement de valeur sur la personne ou le comportement.
10° Pas d'affront ni de louanges inappropriées. L'humour et l'ironie peuvent être pris, par l'enfant, comme une agression.
11° Etre ni despote ni pote
Pour ne pas être despote, refuser sans se sentir coupable en tant que parents en précisant « je te dis non pour moi, pour mes peurs » au lieu de « pour ton bien ».
12° Ne pas forcer le silence ; il y a des registres, des terrains privilégiés de discussion.
Apprendre à faire des invitations ouvertes, des propositions.
Respecter le besoin de jardin secret, d'intimité.
13° Ne pas se cacher, s'abriter derrière les sacrifices.
14° Vivifier les différentes facettes ; ex ; du père, du papa, du professionnel.

Outils pour favoriser la communication entre parents-enfants et autres

1° L'écharpe :
Me sentir responsable de mon coté
Apprendre à me positionner
Inviter l'autre à mieux se positionner, tant au niveau du partage, de l'amplification, de la clarification que du conflit.
Demander. Si on impose, nommer la relation qui se vit.
2° Une relation vivante repose sur 4 démarches :
Oser demander, Oser donner, oser recevoir, oser refuser.
Quand l'un manque, la relation est malade, douloureuse et entraînera des malentendus.
Attention à l'inflation, l'asymétrie d'un pôle.
3° Ne pas s'emparer tout de suite de la parole de son enfant.
Ex. « Aujourd'hui j'ai 10 ans »
4° Accepter de se responsabiliser dans son ressenti : « C'est ma peur à moi »
5° Se rappeler que derrière toute peur il y a un désir et proposer nos désirs plutôt que nos peurs ; qui sinon sont imposées, injectées.
6° Apprendre à nous définir, nous positionner, dire nos limites, nos intolérances.
7° Se rappeler qu'il y a 3 grands langages :
Réaliste (20°/°), Imaginaire et Symbolique (80°/°)
Rôle positif des contes comme métaphores s'adressant directement à l'inconscient.
8° 3 registres d'entente :
Les faits : « J'ai cassé mon vélo »
Le ressenti
Le retentissement : par réactivation de la mémoire de nos oublis.
9° Accepter d'entrer dans la différenciation : au niveau du point de vue, des croyances, du vécu, etc.
10° Se définir aussi au niveau du ressenti.
11° Le rôle du parent est de répondre au besoin de l'enfant ; ce qui est différent de répondre à son désir. Il est important que l'enfant puisse se confronter à son désir.
12° Prendre le risque de se montrer démuni.
13° Accéder au ressenti de l'autre sans le faire notre.
14° Accepter d'entendre tous les autres langages par lesquels l'enfant essaye de se dire.
Chez un enfant, tout est langage ; ex. le comportement.
15° Les différents langages :
Le langage des mots : Pour être entendu comment utilisons-nous les mots ? Pour inquiéter ? Menacer ? Culpabiliser ? Sanctionner ?
Le langage du corps, de la somatisation. (ex. otite : « vous ne m'entendez pas » ; appendice : conflit interne)
Les maladies sont aussi des rituels de passage à un autre état, entraînant aussi un changement dans la relation aux parents.
La maladie peut être une loyauté invisible aux parents.
Les 6 origines relationnelles aux somatisations : situation inachevée (différente de ce que j'attendais) ; perte et séparation ; conflits de désir et de fidélité ; message de fidélité, somatisations de filiation ; rituels de passage.
Le langage du passage à l'acte.
Le langage des peurs, important et favori chez l'enfant.
Les peurs sont des langages indirects ou masqués, ambivalents.
Inviter l'enfant à parler sur sa peur ; peut lui permettre de trouver les moyens d'affronter ses peurs. Tous ont des solutions pour les peurs qui les habitent.
En tant qu'adulte, proposer à l'enfant mon désir plutôt que ma peur.
Langage des rêves, des cauchemars
Le questionnement des enfants est un langage de déplacement, métaphorique. Il tente de dire quelque chose d'important ; il a quelque chose à dire.

Conclusions :
Les relations se développent trop sur un mode réactionnel.
Invitation à passer du réactionnel au relationnel.
Il n'existe que des relations vivantes : celles que nous sommes capables de proposer à partir d'oser demander, d'oser donner, d'oser recevoir, d'oser refuser.
Chacun de nous est seul responsable de la façon dont il nourrit, alimente ou maltraite la relation.
Je suis responsable du sens que je donne à ce qui me vient de l'autre. C'est celui qui reçoit le message qui lui donne un sens.
Je suis partie prenante de mon extrémité ; l'autre est partie prenante de la sienne.