A propos de la symbolique des mandalas .


Fig.25
Ce dessin est l'ouvre d'une autre malade d'âge moyen. Il représente diverses phases du processus d'individuation. En bas, elle est engagée dans le lacis chthonien des racines. Au milieu, elle étudie un livre, c'est-à-dire elle cultive son esprit et augmente son savoir et sa conscience. En haut, dans une nouvelle naissance ( « renata » ), elle reçoit l'illumination sous la forme d'une sphère céleste qui dilate et affranchit sa personnalité, et cette sphère avec sa forme ronde représente à son tour le mandala, mais sous son aspect de « royaume de Dieu », tandis que le mandala du bas, en forme de roue, est de nature chthonienne. Il s'agit d'une confrontation de la totalité naturelle et de la totalité spirituelle. Ce mandala se distingue par sa structure à six branches (six cimes de montagnes, six oiseaux, trois personnages humains). En outre, il est placé entre un « en-haut » et un « en-bas » bien distincts, qui sont pareillement reproduits à l'intérieur du mandala lui-même. La sphère supérieure, lumineuse, est sur le point de descendre dans le domaine des six éléments ou dans celui des trois éléments, et elle a déjà franchi la partie supérieure du bord extérieur de la roue. Selon l'ancienne tradition, le chiffre six signifie création et devenir, car il représente une conjonction de deux et de trois (2 x 3). (Pair et impair = féminin et masculin). Philon le Juif appelle pour cette raison le six ( « senarius » ) le « nombre le plus apte à la génération » «( « numerus generationi aptissimus »). Selon la conception ancienne, le nombre trois signifie P.85 l'horizontalité, le quatre par contre signifie la hauteur ou encore la profondeur. Le quatre « montre la nature de ce qui est solide » ( « quaternarius solidi naturam ostendit » ), tandis que les trois premiers nombres qualifient ou ont pour résultat les éléments incorporels « accessibles au seul entendement » ( « intelligibilia » ). Le nombre quatre apparaît comme une pyramide à trois côtés. La structure à six éléments ( « hexas » ) montre que le mandala se compose de deux groupes de trois dans lesquels celui du haut se complète pour accéder à la structure quaternaire, à l'état d'équité et de justice, comme dit Philon. En bas, de sombres nuages menaçants, non encore intégrés. Ce dessin montre un fait assez habituel qui est l'aspiration de la personnalité à se développer vers le haut et vers le bas.