Avant-propos
 
La programmation neuro-linguistique (PNL) est une nouvelle approche de la communication et du changement qui part de l'analyse d'autres pratiques antérieures.
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L'approche est précise. Elle propose des concepts et des outils pratiques accompagnés de leur mode d'emploi : que faire et comment pour communiquer plus efficacement avec un individu ou un groupe ? comment favoriser son évolution personnelle, ou celle de ses clients si l'on en fait profession ? Puissante aussi, car un nombre réduit d'éléments de base suffisent pour qu'elle soit applicable à de multiples situations. Elégante enfin, car elle enseigne l'art de la simplicité efficace.
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LE CADRE DE LA PNL
 
1 L'approche et ses auteurs
Précision, économie de moyens et quasi absence d'efforts : la maîtrise est sour de l'élégance. JEAN-LOUIS SERVAN-SCHREIBER
 
2 Les fondements de la PNL
Les hommes jugent les choses suivant la disposition de leur cerveau. SPINOZA
 
La carte et le territoire
 
Nous ne sommes pas en contact direct avec le monde. . Bien que le monde soit réel, nous n'opérons pas directement sur cette réalité. De celle-ci, chacun a son idée propre.
Cette construction du réel met en jeu des processus biologiques et neurologiques complexes aussi bien que des facteurs environnementaux, culturels et familiaux. Elle nous fournit une représentation, un modèle du monde qui va constituer le centre de notre univers vécu et nous permettre de nous orienter dans la vie. C'est ce modèle qui favorisera notre accomplissement et dictera nos limites. Tout comme la carte n'est pas le territoire, l'idée que nous nous faisons du monde n'est pas le monde. Elle en diffère pour au moins trois séries de raisons : nos limitations neurologiques, socio-génétiques et personnelles. 29
 
Les limitations neurologiques
L'univers physique tel qu'il nous apparaît par l'intermédiaire de nos sens, la vue, l'ouïe, le toucher, le goût et l'odorat, résulte des structures propres à notre cerveau et à notre système nerveux. Cette organisation est déterminée génétiquement, et particulière à chaque espèce.
. ex. bande sonore humain, chien.
S'il ne capte qu'une partie de la réalité physique, notre système nerveux a également la propriété d'organiser de façon particulière ce qu'il sélectionne, en nous donnant par exemple l'impression que les rails de chemin de fer se rejoignent à l'horizon, bien que nous sachions qu'il n'en est rien.
La réalité du monde telle que nous la percevons est déjà une création humaine : notre monde n'est pas celui de la mouche, du poisson ou du chien. Cette première série de limitations, les limitations neurologiques, est commune à tous les membres de notre espèce.
 
Les limitations socio-génétiques
Sous ce terme, nous regroupons toutes les catégories de pensée et de perception « a priori » auxquelles nous sommes soumis en tant que membres d'une communauté culturelle donnée. Le vaste groupe auquel nous appartenons exerce sur nous des influences modelantes évidentes sur nos attitudes, nos conceptions de la vie et du monde et, de manière générale, sur les certitudes existentielles les plus profondes.
Le langage et les mythes définissent un certain type de réalité partagée par le groupe et assurent la cohésion de celui-ci. Le présupposés sur lesquels repose cette vision du monde sont la plupart du temps hors de notre conscience, et la réalité telle qu'elle nous apparaît, en tout cas le plus souvent, semble simplement aller de soi.
. Les personnes qui ont l'occasion de séjourner dans des pays à la culture et aux coutumes différentes du leur ont l'expérience de cette période de flottement et parfois de malaise qui précède leur adaptation aux mours locales. Cet ajustement s'avère souvent difficile ou même impossible pour certaines d'entre elles lorsque ce nouveau milieu diffère par trop de leur milieu d'origine. Les ethnologues connaissent bien cette difficulté de passage d'un cadre de référence culturel à un autre, ainsi que l'ébranlement - ou dissonance cognitive - qui en résulte.
Le langage se situe au premier rang de ces influences structurantes. « Chaque structure linguistique, de par la nature même du langage, ordonne d'une certaine manière notre perception du monde. Autrement dit, nous ne lisons le monde qu'au moyen de la structure linguistique qui est la nôtres. »
Le langage agit en effet sur la manière dont nous pensons. Par exemple, le français est une langue qui utilise beaucoup les substantifs. Pour la personne dont c'est la langue natale, le monde apparaît plus comme un ensemble de choses que de processus et d'interrelations.
En outre, il détermine ce que nous pouvons penser ou percevoir. Ex. : trois mots pour décrire le spectre des couleurs dans le Maidu . Trente termes chez les Esquimaux pour nommer les variétés de neige.
 
Les limitations personnelles
La troisième série de limitations en fonction desquelles notre expérience du monde diffère du monde lui-même est d'ordre personnel.
L'histoire de la vie d'un individu est unique. Le milieu dans lequel il a vécu, l'influence qu'ont exercée sur lui ses parents et les figures d'autorité qui étaient - ou sont encore - imp Jrtantes à ses yeux, l'ambiance familiale et l'éducation reçue, les traumatismes aussi bien que les routines quotidiennes, puis plus tard les mille et une péripéties de la vie ont façonné sa vision de la réalité de façon caractéristique.
La plupart des expériences accumulées depuis notre naissance sont stockées dans notre cerveau et nos tissus nerveux. Parmi celles-ci, les premiers événements vécus par l'enfant ainsi que ses réactions par rapport à ceux-ci ont un impact puissant. A moins d'un changement imprévu, ils constitueront son point de référence pour le futur. Dès l'âge de cinq ans, un enfant a déjà enregistré des milliers d'informations et connu suffisamment d'expériences importantes pour se faire une idée de ce qu'est la vie en général et de ce que sera la sienne en particulier. Il a déjà une idée de sa valeur, de ce qu'il peut attendre des autres et de ce qui lui sera accessible plus tard.
Bien que l'on retrouve, d'un individu à l'autre, de nombreux points communs, il n'y a pas deux vies qui soient exactement identiques et, comme chacun de nous construit sa représentation du monde principalement à partir de sa propre expérience, il n'existe pas non plus deux modèles qui soient tout à fait semblables : le modèle du monde d'une personne est aussi unique que le sont ses empreintes digitales.
Cette troisième série de limitations, les limitations personnelles, est caractéristique de chaque individu. C'est d'elles que proviennent les différences les plus notables entre les êtres humains.
 
Une distinction fondamentale - dictée par nos limitations neurologiques, socio-génétiques et personnelles - s'établit donc entre le monde et l'expérience que nous en avons. De notre naissance à notre mort, en passant par les stades successifs de notre évolution, chacun de nous construit et organise sa vision de la réalité. Ce modèle propre à une personne constitue le centre de son univers vécu et lui fournit une représentation de son milieu interne (ce qui se passe en elle) et externe (son environnement). Il se compose des perceptions présentes ainsi que de l'ensemble des divers processus de pensée, systèmes de croyances, décisions de vie et sentiments spécifiques à cette personne.
 
Nous pouvons résumer ce qui précède par deux postulats :
  1. Postulat de construction : nous construisons des répliques internes/des cartes/des représentations des événements que nous vivons.
  2. Postulat de variance : la construction de ces cartes varie d'un individu à l'autre.
 
Nous sommes les architectes de notre réalité, et c'est dans une large mesure l'idée que nous nous faisons du monde qui détermine notre perception et notre expérience de celui-ci, ainsi que les choix qui seront à notre portée au cours de notre vie.
La plupart de nos comportements, sinon tous, en dépendent, qu'il s'agisse d'ouvrir une porte, de tomber amoureux, d'apprendre à se décider - ou plus largement de réussir notre vie ou de la gâcher.
 
L'impression et l'utilisation des cartes
 
Pour imprimer les cartes à partir desquelles nous nous orientons dans le monde, nous disposons de trois facultés humaines de modélisation (fabrication de modèles) : la généralisation, la sélection et la distorsion. Celles-ci nous servent de guides dans la vie lorsque nous les utilisons pour fabriquer des cartes exactes. « Bien que la carte ne soit pas le territoire qu'elle représente, si celle-ci est correcte, elle possède une structure similaire à celle du territoire, ce qui la rend bien utile.» Mais elles peuvent aussi agir comme autant de limites dès lors que nous les employons pour appauvrir notre expérience du monde. P.33
 
La généralisation
« La généralisation est le processus par lequel des éléments ou des parties du modèle du monde d'une personne sont détachés de l'expérience d'origine et en viennent à représenter la catégorie entière dont l'expérience en question n'était qu'un exemple »
C'est cette capacité qui rend possibles nos expériences d'apprentissage. L'enfant qui réussit à ouvrir une fois une porte en tournant la poignée pourra appliquer cette découverte aux autres portes qu'il rencontrera plus tard. Sans cette faculté, nous serions obligés de réapprendre comment ouvrir une porte ou conduire une voiture chaque fois que nous sommes en présence d'une nouvelle porte ou d'une nouvelle voiture. Généraliser nous permet d'utiliser notre expérience passée pour faire face aux situations présentes similaires. . Cette aptitude peut être vitale ; à la suite d'une seule expérience, Alain a décidé à l'âge de trois ans qu'il ne remettrait plus jamais les doigts dans une prise de courant.
Toutefois, c'est une faculté à double tranchant. Tout comme un comportement utile peut être généralisé à de nouvelles situations, des comportements ou des sentiments pénibles et inappropriés mis en place dans notre passé peuvent persister dans notre vie actuelle.
A partir de relations difficiles avec sa mère, Christian a décidé au cours de son enfance qu'exprimer à une femme ce qu'il ressentait était dangereux, et qu'il valait mieux se méfier d'elle. Il fonctionne encore aujourd'hui sur la base de cette règle personnelle qui régit ses relations avec les femmes. . Les généralisations peuvent être faites à tout âge de la vie, et le point important est que la même généralisation peut être profitable ou non, en fonction du contexte. Une grande partie de la psychopathologie et des préjugés reposent sur ce mécanisme.
 
La sélection
« C'est le processus par lequel nous ne prêtons attention qu'à certains aspects de notre expérience et en excluons d'autres. »
Cette capacité nous permet de nous concentrer sur un aspect de notre expérience plutôt que sur un autre. C'est le cas de la mère qui perçoit sélectivement la voix de son bébé dans une pièce bruyante à l'exclusion de tout autre son.
Grâce à cette faculté, nous pouvons nous orienter dans le monde et résoudre des problèmes en sélectionnant les informations qui nous sont utiles ; nous évitons ainsi d'être submergés par la masse des stimulus externes non pertinents qui sont captés en permanence par nos sens.
Cependant, le même processus peut représenter lui aussi une limite si nous laissons de côté des aspects de notre expérience dont la prise en compte serait nécessaire.
Pierre se définit comme malchanceux. Il estime qu'il est né sous une mauvaise étoile. . En se remémorant sa journée, Pierre retient ce qui le confirme dans sa vision des choses et gomme ce qui va à l'encontre.
C'est aussi ce que fait la personne qui se plaint de vivre des relations humaines décevantes et qui, en même temps, ne veut pas reconnaître sa participation dans la création de telles situations. Elle ne dispose pas en fait d'une représentation aidante dans ce domaine et, en mettant en ouvre ce mécanisme P.35 de sélection à ses dépens, elle s'empêche d'accéder à une pJsition de résolution de problème.
 
La distorsion
« C'est le processus qui nous permet d'introduire des changements dans notre expérience sensorielle. »
En imagination, nous pouvons par exemple nous évader du lieu où nous sommes pour repenser à ce que nous avons fait hier ou pour envisager notre intervention professionnelle de la semaine prochaine.
Cette faculté de distorsion de la réalité présente est manifeste dans tout acte créatif. .Les grandes inventions et découvertes scientifiques sont elles aussi le fruit d'une distorsion et d'une extrapolation de notre perception.
Toutefois, là encore, en utilisant ce mécanisme, nous pouvons construire une expérience négative qui n'existe pas dans la réalité.
.une distorsion assez courante ; un grand nombre de personnes ont tendance à prendre une critique de leur comportement pour un rejet de leur personnalité. On peut également illustrer la distorsion par la réaction heureusement plus rare du paranoïaque .
Pour Grinder et Bandler, l'un des paradoxes de la condition humaine est que les capacités qui nous permettent de survivre, d'évoluer et de mener une vie heureuse - à savoir notre aptitude à créer des modèles/des représentations - sont aussi celles que nous pouvons employer à notre détriment pour nous maintenir dans une vision appauvrie du monde.
Si nous construisons notre modèle expérientiel de la réalité à partir de ces trois facultés - la généralisation, la sélection et la distorsion - celles-ci nous servent également à le perpétuer et à en maintenir la stabilité.
. elles agissent en tant que mécanismes psychohoméostatiques par rapport à notre environnement psychique interne en lui conférant sa cohérence et en rendant le monde prévisible.
. il nous arrive d'être désorientés face à des situations qui ne cadrent pas avec notre image de la réalité. En utilisant la généralisation, la sélection ou la distorsion, nous pouvons redéfinir le contexte en l'alignant sur notre modèle interne et ainsi éviter ou supprimer le malaise. La situation inquiétante est alors écartée, et nous sommes à nouveau en terrain connu. Comme l'indiquent de nombreuses expérimentations réalisées en psychologie sociale, le recours à ce mécanismes a pour conséquence que la plupart des gens connaissent peu d'expériences nouvelles. Si . l'individu a conclu à la suite d'expériences malheureuses qu'il n'était ni important ni digne d'être aimé (généralisation), il risque fort de ne pas remarquer aujourd'hui les marques d'attention positives qu'on lui adresse (sélection) ou bien va les interpréter comme n'étant pas sincères (distorsion). En bloquant ou en déformant les informations qui contrediraient ses croyances, il s'enferme alors dans un système plus ou moins clos. Puisqu'il ne vit plus d'expériences allant à l'encontre de ses généralisations, il perpétue les comportements négatifs associés à celles-ci et s'attire les mêmes réactions de la part de son environnement, ce qui, en retour, prouve et justifie ses généralisations : « Décidément, je savais bien que. »
Dès lors, la boucle est bouclée, et le cycle se répète selon le mécanisme décrit diversement sous les noms de « boucle de rétroaction positive », « scénario de vie » ou encore « prophétie qui s'auto-accomplit ». C'est ainsi que tout être humain peut se maintenir dans une vision appauvrie du monde. P.37
 
Implications pour le changement
 
Les gens viennent en thérapie parce qu'ils rencontrent des difficultés dans leur vie et qu'ils en souffrent. La liste en est longue : elle va de la solitude au manque de confiance en soi, aux problèmes de couples ou aux dysfonctionnements sexuels, en passant par la gamme des sentiments pénibles chroniques - tristesse, colère, ennui, anxiété, dépression- ou des psychosomatisations en tout genre, pour ne citer que quelques exemples.
Quel que soit le cas, la personne tourne en rond dans une difficulté qu'elle ne sait pas comment résoudre.
Généralement, les limites contre lesquelles elle bute ne sont pas situées dans le monde - en effet, d'autres n'ont pas le même problème ou y ont trouvé une solution - mais dans son modèle du monde qui, dans le domaine en question, est trop limité, quelles qu'en soient les raisons.
Nous pensons que les personnes qui répondent créativement aux défis et aux stress de la vie sont celles qui ont une représentation/une carte de leur situation assez riche pJur accéder à des options satisfaisantes, ce qu'une vision rétrécie de la réalité ne permet pas toujours.
 
Changer le modèle du monde
La carte n'est pas le territoire. Bien que cette idée ne date pas d'aujourd'hui, nous ne commençons qu'à peine à en tirer les conséquences pratiques. De par ses interventions, le thérapeute ne change pas le monde, mais l'expérience qu'en a son client. .Dès lors que la personne modifie favorablement sa perception d'elle-même et de son environnement, ce qu'elle croyait hors de sa portée peut lui devenir accessible.
Tout travail psychothérapeutique est un travail de réorganisation du modèle du monde, c'est-à-dire un travail sur des systèmes de représentations, qu'ils soient linguistiques ou sensoriels.
La compréhension de la distinction entre changer le monde et changer 1'idée que nous nous en faisons est fondamentale .
 
Chacun de nous fait le meilleur choix possible
Comportement et modèle du monde sont liés. Aussi bizarre ou problématique qu'il soit, le comportement humain prend un sens dès lors qu'il est placé dans le contexte du modèle qui le génère. De plus, étant donné l'ensemble des généralisations à partir desquelles une personne opère, elle fait, selon nous, le meilleur choix parmi ceux qui lui paraissent possibles. « Pour réussir à comprendre pourquoi certains individus continuent à souffrir ou à être angoissés, il est important que nous réalisions qu'. Ils font le meilleur choix parmi ceux dont ils sont conscients, c'est-à-dire les meilleurs choix disponibles dans leur modèle du monde. La difficulté n'est pas qu'ils font le mauvais choix, mais qu'ils n'ont pas suffisamment de
choix. »
.nous ne pensons pas que les difficultés qu'une personne peut rencontrer dans sa vie soient le reflet d'un investissement dans des comportements d'échec ou d'une quelconque volonté inconsciente et morbide de gâcher sa vie, mais simplement la conséquence la plus logique de l'utilisation de cartes mentales appauvries. Qu'on lui en propose d'autres plus satisfaisantes, et elle les acceptera, à la condition clé que l'on sache comment les P.39 lui présenter de manière convaincante et respectueuse de son équilibre global.
. comprendre que les actes d'une personne sont cohérents avec sa vision du monde n'implique pas pour autant que tout comportement soit moralement acceptable.
 
Plus on a de choix, mieux ça vaut
L'idée de choix est une des notions essentielles de la PNL. . « Quel est votre modèle de la personnalité ? » , « Le modèle du choix » (Brandler) Avoir le choix c'est disposer de plusieurs réponses possibles dans une situation donnée. Dans cette optique, une alternative à l' étiquetage des comportements consiste à se demander combien d'options sont à la portée de la personne. Qu'elle en soit consciente ou non, les choix auxquels elle accède orientent sa vie dans une direction particulière. Nous aimons y penser en termes de flexibilité/ manque de flexibilité, entendant par flexibilité la capacité qu'a une personne d'envisager une situation à partir de points de vue différents et d'avoir une fourchette de possibilités face à un même stimulus.
Les difficultés que rencontre un individu dans sa vie présentent la plupart du temps un aspect rigide du type « ne pas pouvoir faire autrement que. (rester en retrait, se mettre en colère, être angoissé ou indécis, avoir une éjaculation prématurée, etc.)
. La tâche du thérapeute est alors de leur permettre d'élargir leur répertoire de comportements pour leur offrir plusieurs options face aux stimulus décrits, et non plus une seule réponse automatique (ex. mutisme et larmes) Le travail revient donc à ajouter des comportements et non à en retrancher. Mutisme et tristesse peuvent être des réponses appropriées dans certains contextes.
. nous retrouvons là un des principes logiques de la cybernétique (loi de la variété requise) selon lequel, dans tout système quel qu'il soit, c'est l'élément le plus souple qui prend le contrôle. C'est vrai de la ville qui en possédant le plus de voies d'accès et de médias de communications, devient la capitale de sa région. C'est vrai aussi de la famille où le membre qui possède le répertoire comportemental le plus large devient l'élément contrôlant. Y compris lorsque cette souplesse consiste à attirer sur lui l'attention du reste de la famille en s'évanouissant au milieu du supermarché ou en vivant brusquement un épisode psychotique.
Le principe vaut également pour l'intervenant qui, dans le domaine du problème qu'on lui soumet, a besoin d'être lui-même dans une zone de plus grande flexibilité que son client. S'il veut pouvoir l'aider. Il s'agit en fait d'avoir plus de cordes à son arc.
Pour résumer, notre modèle du monde n'est pas le monde. T rois séries de filtres - neurologiques, sociogénétiques, personnels - font que pour nous, êtres humains, la réalité, c'est avant tout l'expérience que nous en avons. Celle-ci varie d'un individu à l'autre. Pour construire notre univers personnel et en maintenir la stabilité, nous utilisons trois facultés humaines de modélisation qui sont la généralisation, la sélection et la distorsion.
Lorsqu'il intervient, le thérapeute ne change pas le monde. Mais il cherche à enrichir l'expérience qu'en a son client pour le P.41 faire accéder au plus de choix possibles dans sa vie. . les comportements qu'il observe sont cohérents dès lors qu'ils sont replacés dans le contexte du modèle qui les génère et dans chaque situation, un être humain fait le meilleur choix parmi ceux dont il est conscient.
 
3 L'expérience sensorielle « Tout ce qui est moi m'appartient : mon corps, mon esprit, y compris toutes ses pensées et ses idées, mes yeux et toutes les images qu'ils perçoivent, mes sentiments, quels qu'ils soient. ma bouche et tous les mots qui en sortent. et tous mes actes, qu'ils concernent les autres ou moi-même. » VIRGINIA SATIR
 
Systèmes de perception
 
Pour entrer en contact avec la réalité extérieure, nous disposons de cinq sens. Nous voyons, nous entendons et nous ressentons - c'est-à-dire que nous éprouvons des sensations corporelles ( ou kinesthésiques) ; nous nous servons aussi de notre odorat et de notre goût. Par ces cinq sens, nous recevons les informations provenant de notre environnement.
Les trois premiers sont les plus utilisés : nous voyons, entendons et ressentons en permanence, même si nous ne sommes pas toujours conscients des diverses stimulations qui nous parviennent en même temps par ces canaux. Notre sens olfactif, le plus archaïque, est moins employé par l'adulte, sauf dans des cas précis. De même, le sens du goût ne donne à la grande personne qu'un nombre de renseignements restreint, limité à un champ précis. .P.45 . Nous identifions donc la réalité grâce à une combinaison d'informations variées appréhendées par des canaux différents.
Percevoir est un processus actif. Nous n'absorbons pas telle quelle, en vrac, la multitude d'informations qui nous parviennent, mais nous sélectionnons ce que nous percevons de notre environnement.
 
Systèmes de représentation
 
De même que nous entrons en contact avec le monde au moyen de nos cinq sens, nous nous représentons celui-ci à partir d'eux. . 
L'information perçue par un canal donné peut être enregistrée dans la mémoire dans le même système. mais vous pouvez aussi utiliser un système de représentation différent du canal de perception. Tous les processus mentaux, ce que nous appelons penser, mémoriser, imaginer, apprendre, sont autant d'aspects divers de cette activité interne.
 
Les quadruplés
 
Pour représenter l'expérience d'une personne à un moment donné, nous utilisons les quatre symboles suivants : V pour visuel, A pour auditif, K pour kinesthésique, 0 pour olfactif ou gustatif. Le terme « kinesthésique » désigne ce que nous ressentons : d'une part notre expérience tactile ou sJmatosensorielle comme la douleur, la sensation de pression ou la température, d'autre part notre expérience viscérale, émotionnelle et proprioceptive, c'est-à-dire l'ensemble de nos sensations internes, émotions et sentiments, comme la sensation d'étouffement ou le sentiment de peur, de tristesse, ou de joie.
A l'aide de ce quadruplé - < VAKO > - nous pouvons noter simplement l'expérience vécue par une personne à Un instant précis. .
Lorsque nous ne captons rien dans J'un de ces systèmes, nous le notons : ~. Si le lieu dans lequel vous vous trouvez est silencieux, nous obtiendrons : < v~ Ka> ou s'il n 'y a pas d'odeurs : <VAK~>.
Pour être plus exacts, nous distinguons aussi entre la perception externe comme contempler la mer (visuel externe loté Ve) et une expérience interne telle que le souvenir visuel de la même situation (visuel interne noté V). L' ,'expérience d'une >ersonne entièrement tournée vers l'extériel1r sera donc à un moment donné < VeA eKeoe > : voit la mer, entend le bruit des vagues, sent la chaleur du soleil sur s~ peau et respire l'odeur du varech. Inversement, on notera : < VaiKiQi > si la personne est absorbée par son expérience interne 'la même scène imaginée ou remémorée ).
La plupart du temps, nous vivons dans un état de conscience mixte dans lequel certains de nos sens sont attentifs aux stimulations extérieures alors que l'autre partie de notre expérience se compose de représentations internes (souvenirs ou imagination).
 
EXPÉRIENCE D'ÉTAT DE CONSCIENCE MIXTE
. Il s'agit de porter son attention sur le flot incessant des stimulus à la fois internes et externes dont nous pouvons prendre conscience : « En ce moment, je suis conscient que mon dos est raide, mes mains sont chaudes et touchent le bois de la chaise (Ke) ; je vois le mur blanc (Ve), j'entends un bruit de moteurs dans la rue (Ae) et j'imagine une file de voitures (Vi), etc. »
 
Avec un peu d'habitude, nous pouvons entrer en contact avec une multitude de stimulus variés dans chacun des différents systèmes. En fait, dans le quotidien, nous ne prenons pas toutes ces informations en compte, et d'ailleurs nous n'en avons pas toutes besoin. . P.49
 
Modèle du monde : contenu et structure
 
Le modèle du monde d'une personne se compose de ses perceptions présentes ainsi que de la totalité de ses représentations analogiques et digitales concernant le passé, le présent et le futur : sentiments, pensées, décisions de vie, convictions diverses, souvenirs et anticipations.  
Cet ensemble d'informations constitue le contenu de son modèle du monde. Ces informations sont codées sous forme visuelle, auditive, kinesthésique ou olfactive et gustative et peuvent être décomposées en ces termes. Ce niveau est celui des structures du modèle expérientiel du monde de cette personne, soit :
 V : les images présentes ou concernant le passé ou le futur ;
 A : les divers sons, voix et dialogues présents ou mémorisés ;
 K : les sentiments ou sensations présents ou mémorisés ;
 O : les saveurs et odeurs présentes ou stockées dans sa mémoire.
Nous postulons que le modèle du monde d'un être humain résulte du processus interne de combinaison de ces diverses informations sensorielles.
. la PNL ne s'intéresse pas beaucoup aux contenus et à l'analyse de leur signification. Pour intervenir directement à un niveau logique différent : celui qui traite de la façon dont ces contenus sont codés et organisés.
Pour cette raison, ses créateurs définissent la PNL comme l'approche se consacrant à l'étude des structures de l'expérience subjective.
En PNL, le fait qu'une personne crée à un moment donné son expérience sous forme d'images ou de dialogues internes est plus important que le contenu même de ces représentations.
 
ANALOGIQUE ET DIGITAL
Les termes « analogique» et « digital » appartiennent à l'origine au langage de l'informatique. Bateson les ayant utilisés pour parler de la communication, . Lorsqu'une information est transmise au moyen d'un code arbitraire, et qu'il n'existe pas de lien direct entre ce code et la chose communiquée, ce mode de transmission est dit digital. C'est le cas du langage. I1n'y a par exemple pas de lien direct entre le mot chaise et ce qu'il désigne.
On distingue un autre code de communication dans lequel il existe un rapport entre la chose communiquée et la façon dont on la communique. Ce mode de communication est dit analogique : le dessin ou la photo d'une chaise par exemple. L'homme est la seule créature vivante capable d'utiliser ces deux modes de communication : nous communiquons et nous nous représentons notre expérience sur ces deux registres. Nous faisons appel au même système de notation « V A K O » pour présenter ces deux modes. Lorsque c'est nécessaire, nous spécifions a pour analogique et d pour digital.
L' expérience que vit une personne occupée par un dialogue interne se notera A i/d (i pour interne et d pour digital), ou relisant mentalement un rapport : V i/d. Si elle écoute de la musique, on regarde un tableau : Ve/a. 
Soulignons que le langage peut être codé dans les trois systèmes suivants :
V : les mots écrits
A : les mots parlés
K : le langage brai1.
 
Dans ce cadre, nous nous attachons à comprendre ce que sont les séquences d'événements sensoriels internes qu'elle traverse dans une situation spécifique, qu'il s'agisse d'un problème ou d'une ressource, ainsi que la manière dont cette séquence interagit avec ce qu'elle perçoit de son environnement externe. P.51
 
Système de représentation principal
 
Bien que nos cinq sens soient actifs en permanence, chacun de nous, par habitude ou sous stress, a tendance à privilégier un sens pour organiser sa représentation des événements ou pour communiquer avec les autres.
Le système de représentation principal d'un individu est celui dans lequel il fait preuve de la plus grande finesse de perception et qu'il utilise le plus souvent. C'est également celui dont il est le plus conscient. L'un portera une attention particulière à ce qu'il voit et sera également capable d'avoir des images nettes de ses souvenirs ou de se créer facilement un tableau imaginaire. Un autre sera plutôt conscient de ce qu'il ressent . Chacun enregistre donc la réalité à sa manière, et la carte mentale qu'il construit n'est pas semblable à celle de son voisin.
Dès que ce système est identifié, il peut servir de premier canal pour communiquer avec la personne.
Si deux individus n'ont pas le même système de représentation principal, leur expérience d'un même événement sera très différente. C'est ce qui explique en partie les surprenantes divergences des récits de témoins d'une scène donnée ou encore certaines difficultés conjugales. . les partenaires expérimentent différemment une situation qu'ils vivent en commun. Lui parle en termes d'images, elle en termes de sensations et de sentiments. On retrouve en fait ce phénomène dans bon nombre de problèmes de communication. D'après Grinder et Bandler, 40 % des gens environ seraient d'abord des visuels, 40 % des auditifs, et 20 % des kinesthésiques. 
Quels sont les facteurs qui déterminent le choix d'un système de représentation principal ? Ils sont très variés, certains sont peut-être d'ordre génétique, les autres sont culturels, familiaux et personnels.
L'enfant qui naît à une certaine époque, dans une culture et une famille déterminées et qui va vivre une histoire unique, n'aura pas la même expérience qu'un autre, né dans un contexte différent.
En outre, les apprentissages de l'enfance ayant valeur de modèle et de référence, le système de représentation que nous avons le plus utilisé dans certaines circonstances de notre passé reste celui que nous employons le plus facilement tout au long de notre vie, qu'il soit approprié ou non.
Ainsi, dans la mesure où nous privilégions des informations au détriment d'autres, nous sélectionnons notre propre tableau de la réalité et agissons en fonction de lui comme s'il était le monde même, et partagé par tous.
 
                                      ----------------------- LA CONSCIENCE ---------------------
 
Lorsqu'on parle de l'expérience humaine ou des processus de conscience, il est important de faire la distinction entre ce qui est conscient et ce qui ne l'est pas ; nous employons le terme « inconscient »  dans le sens uniquement opérationnel de « tout ce dont une personne n'est pas consciente », c'est-à-dire toute l'activité mentale - perception et représentation - qui prend place hors de son attention.
1. La conscience est la partie apparente d'une activité interne permanente beaucoup plus large. 
En PNL, la conscience n'est pas conçue comme une sorte d'entité séparée ou de force autonome, mais simplement comme une propriété émergeante de notre système nerveux, dont le fonctionnement se déroule pour la plus grande part en deçà de notre seuil de conscience.
(cf. schéma Iceberg)
                                                 |                     . Expérience consciente
                                                 |
Intensité de l'activité interne : | ________________________ seuil de conscience
                                                 |
                                                 |_________________________ expérience inconsciente
 
C'est l'intensité de cette activité interne qui ferait qu'elle franchit ou non la barre de notre seuil de conscience. ..
. les différents systèmes de représentation sont actifs en permanence bien que nous ne soyons conscients que par moments de ce que nous voyons, entendons et ressentons. P.53
 
                                                 |
                                                 |      .        .    .    .         .                      conscient
Intensité des représentations    |________________________  
                                                 |   .           .          .                 V
                                                 |        .              .          .                A
                                                 |                                                    K    inconscient
                                                 |________________________    temps
 
2. La conscience est limitée.
Nos capacités de perception consciente sont limitées. . Le chiffre magique 7+2, (G. Miller) a mis en lumière les limite de l'expérience consciente. Il ressort de ses recherches qu'un être humain est capable de prendre en compte consciemment en une seule fois sept informations ou ensembles d'information, avec une marge possible de plus ou moins deux. Au-delà de ce chiffre ou bien certains éléments ne sont plus perçus, ou bien les erreurs de perception augmentent considérablement.
Du flot de stimulations internes et externes auxquelles nous sommes soumis à chaque instant, nous ne pouvons capter à un instant donné que 7+2 éléments (d'où l'importance du mécanisme de sélection).
 
3. Notre inconscient est un réservoir d'automatismes.
La majeure partie de notre fonctionnement est automatique, et tout ce qui est automatique est inconscient. C'est le propre de tout apprentissage : une fois qu'il est intégré, il devient disponible automatiquement. Ex. apprendre à rouler à vélo. 
Ces programmes ne concernent pas seulement notre motricité. Nos façons de ressentir et de penser sont, elles aussi, largement automatisées, et tous ces programmes moteurs et cognitifs sont stockés dans notre inconscient. Si, à ces apprentissages, nous ajoutons les programmes qui sont donnés génétiquement, et qui permettent par exemple le fonctionnement et la régulation de nos organes, de notre respiration ou la pousse de nos cheveux, on s'aperçoit que, sans automatismes, nous ne poumons pas faire grand-chose, et que l'intervention de la conscience ne touche qu'une sphère réduite de notre existence.
Nos capacités ne se limitent pas à celles dont nous sommes conscients, .. « nous savons plus que nous ne savons que nous savons ». (Erickson)
L'inconscient tel que nous le concevons ici est donc dépositaire d'une quantité considérable de connaissances et de ressources actuelles ou potentielles, sur lesquelles nous prenons appui dans notre travail.
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 Les prédicats
 
Il est possible d'identifier le système de représentation qu'utilise une personne a un moment donné en prêtant P.55 simplement attention aux prédicats ( verbes, substantifs, adjectifs, adverbes) qui apparaissent lorsqu'elle parle.
La personne en contact avec la portion visuelle de son expérience emploie des prédicats à base sensorielle comme « c'est clair », « j'ai une image en tête ». Celle qui privilégie la partie auditive de son expérience s'exprimera plutôt ainsi : « je me dis que », « j'entends que », « ça me parle ». Quant à celle qui se construit une représentation kinesthésique, elle « sent que » ou elle est « en contact avec ».
Une faible partie seulement de la communication verbale est d'ordre métaphorique. La personne qui vous répond qu'elle voit clairement de quoi il s'agit est réellement en train de se représenter ce que vous venez de dire sous forme d'images. Celle à qui « ça parle » ou pour qui « ça résonne » vous informe littéralement qu'elle se construit auditivement la signification de vos propos. La sélection de ces prédicats s'opère bien sûr à un niveau inconscient.
La liste ci-dessous donne quelques exemples des prédicats les plus couramment utilisés dans chacun des trois principaux systèmes.
 
          Visuel                                 Auditif                                     Kinesthésique
Voir, regarder, montrer,        Entendre, parler, dire,                  Sentir, toucher, pression,
cacher, clarifier, éclairer,      écouter, questionner, sonner,       en contact avec, relaxé,
visualiser, perspective,          dialogue, accord, désaccord,       concret, ferme, sensible,
image, clair, lumineux,          bruit, rythme, tonalité,                insensible, tendre, solide, mou,
sombre, brillant, coloré,         mélodieux, musical,                   blessé, chaleureux, froid,
vague, flou, net,                     discordant, bruyamment             sensiblement
clairement, vaguement                                                                                             
 
Le système principal d'une personne étant celui dans lequel elle s'exprime le plus souvent, la fréquence d'emploi des prédicats appartenant à chacun des trois systèmes les plus usités - V A K - permet de le repérer facilement.
. L'une des applications intéressantes que vous pouvez en faire consiste à assortir vos prédicats avec ceux de votre client ( ou conjoint, collègue, élève.) afin de communiquer avec lui dans le même système de représentation, ce qui vous permet alors littéralement de « parler son propre langage ».
.
Certains prédicats sont non spécifiques en ce sens qu'ils n'indiquent aucun des paramètres sensoriels de l'expérience. C'est le cas de mots comme :
penser   comprendre changer croire savoir apprendre se souvenir considérer
Vous pouvez alors obtenir une spécification de la part de votre interlocuteur en posant la question : « Comment sais-tu (penses-tu, crois-tu) cela ? », ce qui amène généralement une réponse du type : « Eh bien, je me dis que/je vois que/je sens que. »
En assortissant vos prédicats à ceux de votre interlocuteur, vous communiquez à celui-ci, à un niveau inconscient, que vous êtes en contact avec la même portion d'expérience que lui, en même temps que lui, et vous lui conférez le sentiment puissant d'être véritablement écouté et compris.
Inversement, le non-assortisse ment des prédicats complique bien souvent la communication inutilement : . P.57.
La traduction est une application du repérage du système de représentation principal. Elle consiste à reformuler ce que dit une personne en utilisant des prédicats choisis dans un autre système que le sien. La traduction est utile lorsque deux personnes ont des difficultés à se comprendre parce qu'elles ont des systèmes de représentation principaux différents et attachent à certains aspects de leur expérience beaucoup plus d'importance qu'aux autres. Le désordre peut être désagréable au visuel, le silence ou la cacophonie désagréables à l'auditif. Si cet état de choses est source de différends, il est possible d aider quelqu'un à comprendre l'expérience de l'autre en la traduisant en des termes qui lui sont plus accessibles. Au kinesthésique nous dirons par exemple que face au désordre qu'il laisse dans la maison, son conjoint éprouverait, lui, en entrant dans un lit plein de miettes de pain.
. l'assortiment des prédicats ou leur traduction d'un système dans un autre concerne la forme de la communication, indépendamment de son contenu. Ce procédé est donc applicable dans n'importe quel contexte de communication verbale, chaque fois qu'il est important d'établir un rapport satisfaisant avec une autre personne.
 
 
4 L'observation   
Aviez-vous remarqué que chaque brin d'herbe est d'un vert différent ? MILTON ERICKSON
 
La pleine utilisation de ses capacités sensorielles ainsi que la richesse des informations auxquelles l'intervenant peut accéder grâce à une observation attentive font partie des thèmes . Un professionnel de la communication a tout intérêt à s'appuyer sur trois points clés pour faciliter son travail :
Un objectif clair : dans la pratique de la PNL, le résultat recherché, c'est le but que veut atteindre le client, tel qu'il a été défini et accepté par les deux parties, client et praticien.
Un comportement souple qui lui permette de réajuster ses interventions chaque fois que c'est nécessaire pour parvenir à son but. . si ce que fait l'intervenant ne marche pas, il vaut mieux qu'il fasse quelque chose de différent. Faire « plus de la même chose» conduit généralement à obtenir plus du même résultat, et le communicateur efficace est le plus souvent celui qui possède une flexibilité de comportement et un répertoire d'options assez large pour s'adapter à chaque situation. P.59
Un sens aigu de l'observation, pour évaluer d'instant en instant l'impact qu'il a sur son interlocuteur. En restant attentif à sa propre expérience sensorielle, ce qu'il voit, entend et ressent, il peut apprécier si son intervention est bonne ou pas, ainsi que savoir quand il est arrivé à son résultat,
Ce dernier atout est nécessaire pour mettre à profit les deux points précédents. La PNL repose principalement sur l'observation sensorielle et le feedback que peut donner celle-ci. Apprendre à voir et à entendre est la première qualité à développer pour exploiter les procédures de travail de cette approche.
 
Apprendre à percevoir
 
. La plupart d'entre nous, au cours de nos apprentissages, n'avons guère développé nos programmes perceptifs au-delà d'un niveau d'utilisation courante, c'est-à-dire celui nécessaire à notre survie et notre orientation dans le monde N . ec un esprit curieux et l'entraînement appro :Jrié, nous pouvons améliorer notre acuité sensorielle.
Un bon moyen de s'entraîner à une meilleure utilisation de ses sens consiste à décomposer l'expérience sensorielle en ses différents paramètres - visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif - et à porter successivement son attention sur chacun d'eux. Ces modalités sensorielles peuvent à leur (Dur être décomposées en leurs caractéristiques spécifiques, app lées submodaIités en PNL. F
          Visuel                                    Auditif                                       Kinesthésique
Forme, taille, couleur,      Volume, timbre, tonalité, durée,     Forme, taille, poids, texture,
contraste, ombre,                    tempo, direction                              consistance, pression,
distance, proportion,                                                                    mouvement, direction,
mouvement, localisation,                                                              température
perspective, net/flou
 
. ce que nous ne nommons pas émerge rarement à notre conscience. .
Lorsqu'un individu est capable d'inclure davantage de distinctions sensorielles dans son expérience du présent, celui-ci prend un relief tout à fait neuf et, comme tout apprentissage, après un certain temps de pratique, cette nouvelle aptitude devient inconsciente et disponible automatiquement.
 
Observer le comportement humain
 
Les macro et les micro-comportements
Lorsque nous observons le comportement d'une personne . nous prenons en considération un certain P.61 nombre d'éléments visuels spécifiques, en plus de ceux cités précédemment : posture, mouvements du corps entier, gestes, modifications du tonus musculaire, respiration, changements de la coloration de la peau, modification de la taille des pupilles et des lèvres, mouvements des muscles du visage, mouvements oculaires.
Nous portons notre attention sur deux catégories de comportements, les macro et les micro-comportements. Tout en parlant, une personne fait les cent pas dans la pièce, puis elle s'assied et croise sa jambe gauche sur la droite. Ensuite, elle se relève et marche à nouveau en se grattant la tête. Dans cet exemple, nous appelons macro-comportements sa posture et ses mouvements (marche, s'assied, croise les jambes, se gratte la tête). Dans le même temps, elle serre parfois les mâchoires, la taille de ses pupilles varie, elle respire d'abord dans le haut de sa poitrine puis dans le milieu, sa peau devient légèrement plus colorée, ses yeux se déplacent dans certaines directions, etc. Ce sont ces comportements minimaux que nous nommons microcomportements.
Alors que la personne est souvent consciente d'une grande partie de ses macro-comportements, elle ne l'est généralement pas des micro-comportements, qui sont automatiques et mis en ouvre à un niveau inconscient. Or, toute cette micro-dynamique est riche d'enseignements pour l'observateur attentif.
 
Le comportement humain est organisé en automatismes
Lorsque nous observons le comportement d'une personne, nous constatons tout d'abord qu'il est organisé en séquences automatiques. Dans un second temps, il est possible de repérer, parmi ces automatismes, ceux dont elle n'est pas consciente.
« Les êtres humains tendent à réagir selon des structures déterminées. Une fois qu'un individu a mis en place un schéma de comportement, il est porté à le suivre. Vous n'avez pas idée à quel point nous sommes tous rigidement organisés. » 
. Le rituel de la poignée de main est un exemple de comportement structuré largement automatique. .
Cette organisation est évidente dans des comportements simples comme serrer la main, allumer une cigarette ou conduire une voiture. On la retrouve également dans les habitudes quotidiennes communes à la plupart d'entre nous. (s'habiller, se raser etc.)
. comportement structuré : un comportement qui est toujours identique dans un contexte donné, et dont le déroulement suit toujours à peu près le même schéma.
Le fait que la plupart de nos comportements soient organisés en séquences automatiques nous permet de nous concentrer sur des activités plus intéressantes que par exemple se demander à chaque fois comment lacer nos chaussures .
Si nous devions diriger consciemment notre attention sur chacun de nos gestes et réfléchir à toutes les variantes possibles dans l'exécution de nos actes les plus simples, nous serions submergés par la quantité d'informations à prendre en compte.
Lorsqu'on passe au domaine plus psychologique des situations qui concernent le thérapeute, on retrouve cette organisation dans les comportements observés. Les attitudes qui débouchent sur des résultats positifs ou négatifs se présentent, elles aussi, en séquences dont les caractéristiques - macro et micro - sont observables. En parlant avec un proche, vous avez P.63 . déjà eu ce type de discussion avant, et telle qu'elle se déroule, elle va se terminer presque inévitablement, et une fois de plus, par un malaise chez l'un des partenaires et peut-être les deux Les mêmes expressions sont prononcées avec les mêmes intonations de voix souvent accompagnées de la même attitude corporelle. Le sujet abordé peut se répéter ou varier. Si le contenu diffère . ce qui est commun, c'est le processus selon lequel la conversation se déroule. Les étapes successives sont semblables et aboutissent au même résultat. .
La plupart des problèmes dans le domaine des relations humaines sont répétitifs, que les séquences impliquées durent quelques secondes ou plusieurs jours. Cette constatation simplifie la tâche du thérapeute qui, lorsqu'il a identifié l'un de ces schémas, peut être assuré qu'il se répétera. En observant le déroulement, il peut repérer les étapes successives et construire une stratégie d'intervention.
Cette organisation se retrouve aux différents niveaux de l'expérience humaine, qu'il s'agisse du maniérisme et des habitudes d'une personne ou de la façon dont elle installe et perpétue un état dépressif ou bien encore de celle dont elle entre en relation avec les autres.
Lorsqu'on observe les micro-comportements, on peut constater que ce qui est vrai au niveau macro l'est encore davantage au niveau micro. . A moins d'un changement thérapeutique ou spontané dû à un événement de leur vie, l'une et l'autre (personne) continueront à présenter cette même micro-dynamique en réaction à la même situation. .
 
La calibration
 
A tout instant, nous pensons, nous ressentons et nous nous comportons. Le comportement est la partie apparente d'un ensemble plus complet dont l'autre partie est constituée par l'expérience interne du sujet, pensées et sensations. Comportements externes et représentations internes sont liés, et tout comportement suppose et reflète une activité neurologique -V A K O- qui le sous-tend.
... Tout comportement suppose une activité neurologique correspondante et, inversement, s'il n'y a pas d'activité neurologique il n'y pas de comportement.
Puisque l'état interne dans lequel se trouve une personne est reflété d'une façon ou d'une autre par son comportement, lorsqu'un individu expérimente un état quelconque, l' observation permet de détecter les comportements associés à cet état. Calibrer consiste à repérer les indicateurs comportementaux associés à un état interne afin de pouvoir utiliser plus tard cette observation. Lorsqu'en thérapie une personne parle d'un état de découragement ou de confusion ou encore lorsqu'elle évoque une situation où elle a été particulièrement brillante, il est possible de détecter les indicateurs comportementaux même minimes associés à cette expérience : sa posture, la position de sa tête, les traits de son visage, la coloration de sa peau, sa respiration, etc. Cette connaissance peut être utilisée ultérieure ment P.65 pour, par exemple, interrompre rapidement ces comportements dès qu'on repère leur première manifestation s'ils correspondent à un état interne pénible, ou au contraire pour déclencher à nouveau chez la personne un état interne positif en conduisant chez elle les comportements associés à celui-ci. La manière de l'amener à reproduire ces comportements peut être directe, ou beaucoup plus discrète si nécessaire ( notions de synchronisation et de conduite chapitre suivant)
 
-----------------------------EXPÉRIENCE DE CALIBRATION------------------------------------
Tout d'abord, demandez à un partenaire de penser à une expérience désagréable pour lui - par exemple à quelqu'un qu'il n'aime pas. Observez bien ses réactions non verbales pour les calibrer. Ensuite, demandez-lui de penser à une expérience neutre - par exemple à quelqu'un qui l'indiffère - et calibrez. Enfin, demandez-lui de penser à une expérience agréable - par -exemple à quelqu'un qu'il aime - et calibrez de nouveau. Si vous n'êtes pas certain de posséder suffisamment d'éléments pour identifier chacune de ces situations, invitez la personne à répéter celle que vous désirez observer à nouveau en lui demandant au besoin d'intensifier cette expérience.
Dans le second temps de l'exercice, votre partenaire va se remémorer cinq ou six fois de suite les différentes situations, mais dans n'importe quel ordre. Votre tâche consiste alors à pouvoir les identifier.
Vous pouvez inventer d'autres exemples en augmentant la difficulté jusqu'à parvenir à des distinctions de plus en plus fines, comme demander à votre partenaire de penser à une fleur puis à une autre ou au coin droit de l'un de ses meubles, puis au coin gauche, et deviner à chaque fois de quoi il s'agit.
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En thérapie, la calibration peut également être utilisée pour évaluer le résultat d'un travail qu'on vient d'effectuer. En proposant au client d'évoquer à nouveau le problème traité, nous pouvons observer les micro-comportements qui y sont associés. S'ils sont différents de ceux que nous avons calibrés avant de commencer le travail, l'expérience interne que vit maintenant la personne a vraisemblablement changé elle aussi. Si ce sont les mêmes, le problème n'est pas réglé, quelles que soient par ailleurs les déclarations verbales du client. En plus de la calibration « avant/après », un autre moyen de tester la validité du changement consiste à demander à l'intéressé de se projeter dans le futur, dans les jours ou les semaines à venir, et à s'imaginer dans le contexte correspondant au problème. A nouveau, on peut repérer les indicateurs externes associés à cette expérience, et voir s'ils sont concluants.
Il arrive parfois qu'une personne annonce verbalement une modification de son état pour se faire plaisir ou satisfaire son thérapeute, tout en méconnaissant la persistance du problème, et elle peut contrôler certains de ses comportements pour aller dans ce sens. Dans ce cas, l'observation des microcomportements, dont elle n'est pas consciente, apporte un feedback précieux à l'observateur.
 
Les mouvements oculaires
 
. certains micro-comportements vont de pair avec certains systèmes de représentation. C'est le cas des mouvements des yeux.
« Chacun de nous a développé des mouvements corporels spécifiques qui indiquent à l'observateur astucieux quel système de représentation nous utilisons. Particulièrement riches sont les schémas de nos mouvements oculaires. Pensez par exemple au nombre de fois où vous avez posé une question à une personne et où elle a marqué un temps d'arrêt en disant : « Hum, voyons un peu », tout en accompagnant sa verbalisation d'un mouvement des yeux en haut à gauche. Le mouvement des yeux en haut et à gauche stimule ( chez les droitiers) des images eidétiques (images dont la personne se souvient) localisées dans l'hémisphère non dominant.
. Inversement, les mouvements d'yeux en haut et à droite stimulent l'hémisphère cérébral gauche et les images construites, c'est-à-dire des représentations visuelles de choses que la personne n'avait jamais vues avant.
Développer votre capacité à détecter le système de représentation qu'une personne valorise le plus vous donnera accès à un outil extrêmement puissant dans le domaine de la communication hypnotique efficace ( ou non hypnotique ). »
La détection des prédicats employés par une personne fournit une première indication sur le système de représentation auquel elle accède à un moment précis. L'observation de ses mouvements des yeux en constitue une seconde. Le tableau ci-dessous, ainsi que les illustrations donnent les correspondances entre mouvements oculaires et représentations, pour un droitier, du point de vue de l'observateur.
 
   Position des yeux                                     Type de représentation
En haut à gauche                       Image construite : voit quelque chose qui n'a pas été vu avant. 
En haut à droite                          Mémoire visuelle : se souvient de quelque chose de déjà vu. Au milieu dans le vague            Image mémorisée ou construite 
Au milieu, à droite ou              Auditive : entend des sons extérieurs ou internes, mémorisés                                             
à gauche                                                      ou imaginés
En bas à gauche                        Kinesthésique : sensations, émotions.
En bas à droite                         Auditive (dialogue interne)
 
L'observation des mouvements oculaires offre l'un des moyens les plus rapides que nous connaissions pour déterminer comment une personne construit son expérience d'instant en instant. Cette information est exploitable même quand les prédicats ne sont pas spécifiques.
« Quand je repense aux changements (yeux haut gauche, haut droit, haut gauche) que j'ai faits dans ma vie cette année, je me rends compte que j'ai enfin atteint mes objectifs (yeux bas droite), et croyez-moi, ça fait une sacrée différence ( yeux bas gauche) »
L'homme dans cet exemple accède d'abord à une image construite, puis à une image du passé, puis à nouveau à une image construite : sans doute se voit-il tel qu'il est aujourd'hui, puis tel qu'il était et à nouveau tel qu'il est. Il compare ces images et commente la différence auditivement (dialogue interne), puis enfin évalue cette différence kinesthésiquement (il se sent bien).
. cette observation des mouvements oculaires permet de suivre la façon dont la personne pense, même quand elle ne parle pas.
. toute règle a ses exceptions, et cette organisation diffère chez certaines personnes. Chez des gauchers ou même quelques droitiers, tous ces schémas ou seulement quelques-uns d'entre eux peuvent être latéralement inversés. . Chez d'autres, images construites et images souvenirs semblent être accessibles au même endroit. Ici, comme ailleurs, nous vous engageons à vous fier d'abord à vos propres capacités d'observation. Il faut simplement savoir que chaque fois qu'une personne est en contact avec un système de représentation, elle dirige ses yeux dans une direction définie, qui reste constante chez un même individu. Une fois cette relation identifiée, l'information qu'elle véhicule est disponible à tout instant, que la personne parle ou qu'elle se taise. Lorsque vous êtes familiarisés avec ce type d'observation, vous pouvez alors vraiment « regarder les gens penser »
 
Système conducteur et système de représentation
 
. Il se peut que l'une d'elles (personnes), pour imaginer la sensation du soleil sur P.71 sa peau, déplace d'abord ses yeux en haut à droite (image souvenir) puis seulement ensuite en bas à gauche (kinesthésique) ou encore, si vous lui demandez d'entendre le bruit de sa porte d'entrée qui claque, elle déplacera d'abord ses veux en haut à droite (image souvenir) puis au milieu à droite ou gauche (auditif).
Dans le premier cas, elle a sans doute vu d'abord une image d'elle-même allongée sur une plage (visuel), puis, en s'aidant de cette image, elle a retrouvé la sensation du soleil sur sa peau (kinesthésique). De même, dans le second cas, elle a vu la porte d'entrée (visuel), puis en la regardant se fermer, a entendu le bruit (auditif).
Le second système utilisé par la personne est celui qui lui permet de se représenter l'expérience sur laquelle vous l'avez questionnée. Nous l'appelons système de représentation. Le premier système lui sert de guide pour aller à la recherche interne de 1'information ; c'est le système conducteur.
De même qu'un être humain privilégie un certain système de représentation, il favorise un système conducteur particulier. .
Lorsque les systèmes ne sont pas les mêmes, nous traduisons une information d'un système dans un autre. = synesthésie.
« Je vois du sang ( réellement : Ve ou en imagination : Vi) et je me sens mal (K). » V~ K
« J'entends la voix d'un chanteur (Ae ou Ai) et je revois son visage (V). » A ~ V
« Je sens une crampe dans mon estomac (K) et je me dis que j'ai faim (A). » K ~ A
Cette distinction entre ce que l'on peut observer et le système qu'utilise une personne à un moment donné se retrouve également lors de l'écoute des prédicats qui ne correspondent pas toujours aux mouvements oculaires.
« Je ne me sens pas bien dans cette situation. » (Prédicat K accompagné d'un mouvement d'yeux en haut à gauche : V)
Lorsque prédicats et mouvements oculaires ne vont pas de pair, les prédicats indiquent le système de représentation, c'est-à-dire la partie de l'ensemble complexe des processus cognitifs internes dont la personne est le plus consciente. Les mouvements d'yeux indiquent le système conducteur dont elle se sert pour parvenir à cette représentation.
 
Système conscient et système inconscient
 
La première distinction introduite dans les systèmes de représentation est celle entre système de représentation et système conducteur. La seconde se situe entre système conscient et système inconscient.
Il est fréquent de constater en thérapie qu'une personne est consciente d'un système de représentation alors que le système conducteur qui mène à cette représentation intervient en deçà de son seuil de conscience. La personne n'est alors consciente que d'une partie de son expérience, l'autre partie restant hors de son attention. .
Thérapeute : Et quelles sont les raisons pour lesquelles tu te sens déprimée ?
Cliente : (Silence, yeux V~ K) . si seulement je le savais ( yeux V ~ K). je me sens abattue, c'est tout ce que je sais.
Cette femme se représente son expérience kinesthésiquement : elle sait qu'elle ne se sent pas bien. Ce dont elle n'est pas consciente, c'est du système visuel qui conduit à ce malaise (probablement l'image d'une situation pénible remémorée ou construite).
. nous ne pensons pas qu'il existe un état tel que l'anxiété « flottante » ou n'importe quelle autre émotion « flottante ». . l'expérience K douloureuse que vit une personne est toujours précédée d'autres représentations dont P.73 elle n'a souvent pas la moindre idée. L'information que l'observation des mouvements oculaires permet d'obtenir est alors d'un grand intérêt pour le thérapeute qui peut ainsi déterminer rapidement le type d'expérience interne que traverse la personne pour perpétuer son problème.
Ex.: second entretien de Claire. Son objectif : « Exprimer ce que je ressens à mon mari, notamment quand je suis triste. »
C.: . C'est toujours pareil, je retrouve le problème : ne pas montrer ses sentiments, surtout quand on est triste.
A.: Et que se passerait-il si tu montrais à ton mari que tu es triste ?
C.: (Yeux haut droite : Vs - visuel souvenir - puis bas gauche : K). Je ne sais pas. J'aurais l'impression d'être complètement démunie.
A. : C'est-à-dire ?
C. : (Yeux haut droite, puis bas gauche). Risquer d'être ridicule. En fait, c'est curieux, parce que Jean-Claude est à l'aise avec l'expression des sentiments, et si je lui disais que je suis triste, il en tiendrait compte. J'ai beau me dire (yeux milieux :A) que ce n'est pas logique (yeux haut droite : Vs), ça ne m'empêche pas de me sentir mal dans ces cas-là.
A. : Quelle image as-tu en tête ?
C. :. Je ne sais pas.
A. : (Dirige avec son doigt le mouvement des yeux en haut à droite). Quelle image vois-tu ?
C. : (Yeux haut droite). Ah oui, c'est curieux, je pense à ma mère.
A. : Que vois-tu dans cette scène ?
C. : Non, ce n'est pas vraiment une scène.
A. : Une image ?
C. : Oui, une image d'elle. C'est curieux, comme si rien que l'idée. comme si sa simple image agissait comme une espèce de repoussoir dès que je veux montrer ce que je ressens. Comme si c'était la barrière, l'obstacle. 
A. : Quand tu veux exprimer ce que tu ressens, tu vois cette image de ta mère sans même t'en rendre compte, et alors tu te sens démunie et tu t'arrêtes là.
C. : Ah oui, exactement !
Cet exemple illustre ce qui se passe également dans les approches orientées vers l'insight -le Haha ! de compréhension soudaine- lorsque la personne saisit tout à coup ce qui causait son malaise et le dépasse éventuellement.
Cette orientation, de l'inconscient vers le conscient, n'est qu'un choix parmi d'autres
Dans cet exemple, au cours de la même séance, nous avons poursuivi notre investigation en obtenant des informations sur cette image - une scène du passé où sa mère la ridiculisait parce qu'elle pleurait. Puis nous lui avons demandé, à partir de la position de sécurité où elle se trouve aujourd'hui, de retourner dans cette situation nantie de toutes les ressources qui lui auraient été nécessaires pour mieux s'en sortir, et de transformer cette scène jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite (technique de changement d'histoire de vie, voir « Anatomie du changement »).
A partir de cette expérience transformée, nous remontons la chaîne des principales expériences semblables jusqu'au présent. Notre calibration, avant et après, nous indique un changement qui nous paraît concluant. Nous terminons en lui demandant de s'imaginer dans le futur en train de s'adresser comme elle le veut à son mari. Elle s'y voit bien et détendue.
Lorsqu'une personne vient en thérapie, il est fréquent P.75 d'observer qu'un ou plusieurs de ses systèmes V A K 0 opèrent comme systèmes conducteurs à un niveau inconscient. Tout ce dont elle est alors consciente, c'est de la partie de son expérience - système de représentation - avec laquelle elle est en contact. . C'est aussi le cas du jaloux qui l'est sans raisons fondées. Ce qu'il fait vraisemblablement, c'est construire une image de sa partenaire en train de parler ou de vivre une situation d'intimité avec un autre homme, puis à la vue de cette image, il réagit par un sentiment de jalousie (Vi ~ Ki-). Lorsque ce système conducteur visuel est inconscient, tout ce que sait la personne, c'est qu'elle se sent jalouse sans en comprendre les raisons et, tant que ce système demeure hors de son attention, elle n'a pas le choix des sentiments qu'elle éprouve, puisque ceux-ci sont le résultat de processus qui lui échappent. ( J'ai beau me raisonner, ça ne change rien. )
Ce problème interne peut se doubler de complications relationnelles dès lors que le jaloux accueille son conjoint comme si les images qu'il a construites dans la journée étaient la réalité. Ces processus sont fréquents. On les retrouve en action dans les cas de dépressions. Toutes les personnes dépressives que nous avons observées se déprimaient elles-mêmes en voyant régulièrement les mêmes images internes, généralement des souvenirs pénibles ou parfois des anticipations catastrophiques, ou en se parlant à elles-mêmes, le tout le plus souvent à leu insu. Elles réagissaient alors à ces images et à ces voix par des sentiments négatifs.
Ces mécanismes sont semblables aux injonctions hypnotiques qui, en opérant à un niveau inconscient, permettent d'induire un état particulier chez un sujet. Le dépressif se plonge lui-même, quels que soient ses motifs, dans cet état de conscience particulier nommé dépression et s'y enfonce jour après jour en générant à un niveau inconscient des images ou des dialogues qui l'y maintiennent.
. nous sommes d'abord attentifs à comprendre concrètement ce que sont les systèmes V A K qu'une personne utilise pour créer cet état. Nous repérons les séquences de représentation qu'elle traverse ainsi que les portions de ces séquences qui sont conscientes ou non. Nous observons également avec soin les comportements macro et micro connexes à ces représentations internes. Lorsque nous sommes en possession de ces informations, nous pouvons alors choisir la stratégie d'intervention la plus intéressante.
Comme moyens de détection des systèmes de représentation, nous avons présenté jusqu'ici les prédicats et les mouvements oculaires ; ils sont en effet faciles à enseigner. Toutefois, il faut noter que ce ne sont pas les seuls éléments porteurs d'information. D'autres, tels que les mouvements de tête, les modifications dans la respiration, la tonalité ou le rythme de la voix permettent de dégager des structures semblables.
En prêtant attention aux comportements systématiques et récurrents que les gens adoptent lorsqu'ils communiquent et agissent, nous pouvons découvrir un grand nombre d'indices en rapport avec les représentations internes qu'ils traversent lorsqu'ils s'engagent dans ces activités.
Cette méthode qui consiste à établir des recoupements entre comportements observés et processus internes est l'une des principales procédures de travail de la PNL. « Si, à partir d'une perception X, il est possible de faire un rapprochement supérieur au simple hasard à propos d'une chose Y, il y a redondance entre X et Y, et X est un message à propos de Y ou encore Y est une manifestation de X ou X une transformation de Y. » « Quand un observateur perçoit seulement certaines parties d'une séquence ou d'une configuration de phénomènes, il est très souvent capable de faire certaines suppositions avec une chance supérieure à un simple hasard quant aux parties qu'il ne peut pas percevoir directement, tout comme nous nous doutons qu'un arbre a des racines, par exemple. » Bateson
Si l'on considère que chaque approche a sa voie royale pour conduire au changement, pour nous, cette voie est l'observation, et nous pensons qu'il n'existe pas de substitut à la capacité qu'a chacun de voir, d'entendre et de sentir.
A partir de votre sens de d'observation, vous pouvez obtenir P.77 rapidement de vos interlocuteurs les informations dont vous avez besoin. Leurs macro et micro-comportements reflètent leurs processus de pensée et vous permettent de comprendre comment ils construisent leur expérience, ainsi que de vérifier l'impact de vos interventions sur eux.
En outre, vos facultés d'observation vous aideront à ajuster votre style de communication en fonction de vos interlocuteurs, dans le but de créer et maintenir le contact que vous recherchez avec eux.
 
 
5 La communication réactive Je ne comprends vraiment ce que j'ai voulu dire que lorsqu'on m'a répondu. NORBERT WIENER
 
A défaut d'être ce que nous faisons le mieux, communiquer est ce que nous faisons le plus souvent. Nous vivons dans l'univers de la communication comme le poisson vit dans l'eau ; comme lui, nous y sommes immergés en permanence.
Dès que deux ou plusieurs personnes sont en présence, elles communiquent verbalement et/ou non verbalement et . on ne peut pas ne pas communiquer. Discours ou silence, action ou inaction, calme ou agitation, tout comportement a valeur de message. Ces messages verbaux et non verbaux que nous émettons révèlent quelque chose de nous-mêmes et de la façon dont nous vivons la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ils sont captés consciemment ou inconsciemment par nos interlocuteurs et exercent une influence sur eux.
Nous communiquons beaucoup plus de choses que nous n'en sommes conscients. De même, dans tout échange, nous captons plus d'informations que nous ne nous en rendons compte. C'est ce niveau inconscient de P.79 la communication qui influe de manière déterminante sur le tour que peut prendre un échange.
Communiquer, c'est plus que transmettre un message d'un émetteur vers un récepteur. Lorsque nous communiquons, nous exerçons nécessairement une influence sur l'expérience de l'autre personne. Votre expérience intérieure n'est plus celle que vous viviez quelques instants auparavant. une réaction est provoquée chez vous quelle qu'elle soit. Par réaction, nous entendons n'importe quelle réponse verbale ou non verbale (macro ou micro-comportements). .. nous agissonssur l'expérience interne d'une personne. Que l'influence que nous avons les uns sur les autres soit voulue ou non est secondaire par rapport au fait qu'elle est belle et bien réelle, et nous considérons que d'un point de vue pragmatique, communiquer et influencer sont pratiquement synonymes.
Nous ne pouvons pas ne pas communiquer, simplement parce que nous sommes vivants. Le tout est de savoir comment nous le raisons et à quelle fin.
 
L'utilisation du feedback
 
Professionnel de la communication ou non, chacun a déjà pu constater l'écart fréquent entre l'intention d'une personne lorsqu'elle communique et la façon dont son message est reçu. Cette constatation a donné lieu à de nombreuses théories psychologiques et pédagogiques qui déterminent le rôle et la responsabilité de chacun dans ce processus, incluant éventuellement l'idée que, si la personne n'a pas réagi comme elle était supposée le faire, c'est qu'elle n'était pas prête à entendre, qu'elle était résistante ou tout simplement incapable de comprendre.
Dans l'optique de la PNL, la responsabilité de se faire comprendre incombe à l'émetteur, à plus forte raison si c'est sa profession, et l'attitude de base en la matière est que la signification d'un message est donnée par la réponse qu'il suscite. Ce n'est pas l'intention qui compte, aussi bonne soit-elle, mais la réaction obtenue, seul critère d'évaluation probant. C'est la réponse verbale et non verbale de notre interlocuteur qui nous éclaire sur l'impact réel que notre façon de communiquer a sur lui. . P.81
. deux possibilités : soit ne pas tenir compte du feed-back (ds ex non-verbal) que fournit l'interlocuteur, soit en tenir compte. C'est la communication réactive.
 
Rencontrer la personne dans son modèle du monde
 
Un des éléments souvent cités comme nécessaires à toute bonne communication est la confiance mutuelle. .
Si nous nous plaçons du point de vue du thérapeute, il ne s'agit pas pour lui d'aimer son client, de le trouver sympathique, ni même d'être en empathie avec lui. La sympathie est souvent considérée à tort comme le signe que le contact est établi. En fait, créer le rapport, c'est rencontrer la personne dans son modèle du monde, sur son propre terrain. C'est lui montrer qu'on l'accepte telle qu'elle est et établir un climat d'ouverture et de confiance. Néanmoins, si la confiance réciproque est reconnue comme la condition sine qua non de toute communication efficace, il reste que la manière de la susciter et de la maintenir est généralement passée sous silence.
La croyance la plus répandue est que le « courant » passe ou ne passe pas entre deux personnes en fonction des diverses composantes de leur personnalité. Bien que ce soit en partie exact, et que l'expérience d'un bon contact avec quelqu'un puisse provenir d'une conjonction fortuite de différents traits de P.83 personnalité, il faut souligner qu'il existe des moyens spécifiques de créer le contact, qu'ils peuvent être décrits précisément et qu'ils permettent à tout un chacun de communiquer de façon satisfaisante avec la personne de son choix.
 
a)La synchronisation
Application de la notion de communication réactive, la synchronisation est le processus par lequel on peut établir et maintenir le contact avec une personne, à la fois au niveau conscient et au niveau inconscient. Elle peut être non verbale ou verbale.
 
La synchronisation non verbale
.. il est possible de choisir nos prédicats (verbes, adverbes, noms, adjectifs.) dans le même système de représentation que celui de notre interlocuteur. En fait, si une partie de la communication est véhiculée par des mots, l'information communiquée non verbalement est aussi importante, sinon plus. « Je suis très content de vous voir », prononcé du bout des lèvres, les sourcils froncés, a peu de chances d'être entendu comme une chaleureuse manifestation d'accueil en dépit des mots eux-mêmes.
La PNL tient largement compte de cette dimension non verbale et propose plusieurs moyens de rencontrer un interlocuteur sur son propre terrain sans pour autant avoir recours à la parole.
 
- La synchronisation non verbale directe : L'un de ces moyens consiste à synchroniser son comportement sur le comportement analogique du partenaire, c'est-à-dire sur tout ce qui n'est pas verbal : gestes, respiration, posture du corps, tonus musculaire, expression du visage, ton et rythme de la voix, etc. Lorsqu'on observe deux ou plusieurs personnes dans un lieu public, on peut aisément savoir qui est en contact avec qui en regardant les attitudes corporelles de chacun. Si elles sont très dissemblables, on peut supposer que le rapport n'est pas très bon. Par contre, des postures, des attitudes, des expressions similaires seront la manifestation d'une synchronisation inconsciente des partenaires.
Ce que nous faisons inconsciemment, nous pouvons apprendre à le faire consciemment.
Cependant, synchroniser ne signifie pas pour autant singer, et il est important d'agir avec discrétion et respect de l'autre afin de ne pas faire maladroitement irruption dans son champ de conscience. Il ne s'agit donc pas d'imiter les comportements les plus évidents ( ou macro-comportements) dans lesquels la personne s'engage et qui sont généralement conscients - par exemple arpenter la pièce ou pianoter sur le bras de son fauteuil mais d'observer et de se synchroniser sur les comportements qui échappent à son attention (ou micro-comportements) tels que postures, clignements de paupières ou rythme respiratoire.
Tous ces comportements ( micro et macro) sont caractéristiques d'une personne donnée, de son système nerveux et de son expérience du monde. C'est pour cette raison que la synchronisation a pour effet d'établir un contact puissant. Elle permet de refléter l'expérience de l'autre, de le reconnaître tel qu'il est. Nous pouvons ainsi créer une affinité inconsciente plus efficacement et plus rapidement qu'en laissant au hasard le soin d'établir un bon contact.
Cette façon d'entrer en relation est en fait une communication au cerveau droit de l'autre (voir encadré ci-contre). L'hémisphère droit est celui qui permet à chacun de nous de sentir intuitivement si le « courant passe » avec quelqu'un.
Il est inutile de se synchroniser sur un grand nombre de paramètres pour obtenir ce résultat. Apparier les prédicats, adopter une posture corporelle sensiblement analogue, le même rythme respiratoire et/ou le même ton de voix peut être largement suffisant. C'est là un exemple parmi d'autres. Les possibilités de synchronisation sont aussi diverses que notre sens de l'observation le permet.
Pendant de nombreuses années, les psychologues et les pédagogues ont cru que l'imitation était seulement pour l'enfant une manière d'apprendre le comportement des adultes ou des autres enfants. On sait aujourd'hui qu'elle joue aussi un rôle essentiel dans la création et l' entretien du lien émotionnel à autrui. La mère qui nourrit son enfant et qui ouvre la bouche en P.85 même temps que lui ne lui apprend pas seulement comment se nourrir, elle lui communique avant tout qu'elle est avec lui. Le processus n'est d'ailleurs pas à sens unique. Parfois, lorsque nous examinons l'interaction entre la mère et son bébé, il est difficile de déterminer lequel imite l'autre.
Il est probable que si la synchronisation est efficace, c'est parce qu'elle fait appel à de tels modes d'adaptation archaïques et automatiques.
La synchronisation sur les mouvements peut se faire soit en reprenant la même latéralisation - par exemple reproduire avec sa main droite ce que fait la main droite de =' autre - ou en reflet ; dans ce cas, l'intervenant renvoie en miroir ce que fait son partenaire.
-La synchronisation non verbale croisée : Il convient bien entendu de varier les techniques en fonction de la situation. L'effet produit n'étant pas à sens unique, nous vous déconseillons de respirer au même rythme qu'un asthmatique ou de vous synchroniser sur une posture effondrée ou des tics nerveux (tout au moins pendant un temps trop long).
Dans des cas comme ceux-ci, nous pratiquons la synchronisation P.87 croisée qui est indirecte. Nous pouvons ainsi synchroniser nos clignements de paupières sur la respiration de notre interlocuteur ou encore ponctuer ses hochements de tête d'un mouvement du doigt ou de la main. Ici, la synchronisation se fait dans le même système (K). Mais nous pouvons aussi croiser les système de représentation en parlant (A) au rythme de la respiration de l'autre (K).
 
La synchronisation verbale :
Il est également possible de créer une synchronisation sur le discours.
-La forme du discours : Les phrases que nous employons ont certaines caractéristiques repérables : courte, longues, elliptiques, parenthèses, usage excessif ou limité des adjectifs, expression toutes faites (tu vois, tu sais, c'est clair, super.)
Synchroniser son discours sur celui de son partenaire, c'est utiliser une structure de phrase et des expressions similaires aux siennes. Elle inclut la synchronisation des prédicats.
Dans le quotidien nous nous synchronisons de manière inconsciente quand nous parlons à un de nos pairs, un enfant de 6 ans ou notre supérieur hiérarchique.
-Le contenu du discours : nous nous formons sur nous même, les autres et le monde un ensemble de croyance ; exprimées directement « je suis.. , la vie n'est pas plaisir.. » parfois implicitement. Elles reflètent un modèle du monde auquel la personne est souvent attachée.
Confronter directement le modèle du monde de quelqu'un . renforce la croyance d'être incompris.
 
Tout l'art de la synchronisation consiste à détecter les éléments dont la personne n'est pas consciente et à les renvoyer discrètement en miroir.
La personne qui, à la fin d'un entretien se sent fatiguée, vidée, s'est s'en doute alignée, à son insu, sur le faible niveau d'énergie de son partenaire. Cf dans un groupe où on s'ajuste sur le niveau minimum. Savoir qui se synchronise sur qui et comment, pour ne pas entrer à ses dépens dans un processus.
Si la synchronisation favorise le rapport entre deux personnes, la désynchronisation peut l'interrompre ou orienter la communication dans un sens différent. Par ex quand elle prend un tour qui ne nous convient pas.
 
La conduite :
Une fois que le contact est établi par la synchronisation, nous pouvons conduire l'autre dans une direction appropriée en prenant progressivement l'initiative de la suite de l'entretien. P.93 . vers d'autres expériences. Séquence répétitive synchroniser/ conduire
Avec la synchronisation nous montrons à la personne que nous la reconnaissons telle qu'elle est et compris l'état présent dans lequel elle se trouve ; dans un second temps nous pouvons la conduire vers le but à atteindre.
 
Susciter une attitude
 
Susciter une attitude repose sur l'aptitude qu'a le communicateur à ajuster son propre comportement afin d'obtenir l'impact qu'il souhaite. Les possibilités sont fonction de notre créativité. On peut aussi faire jouer les mécanismes d'imitation.
 
Le fondu enchaîné
 
Procédé qui consiste à aider une personne à passer successivement du système qu'elle utilise le plus à ceux qu'elle n'utilise pas, pour lui faire accéder à une expérience complète, incluant la vue, l'ouïe, les sensations et éventuellement l'odorat et le goût.
Nous stockons notre expérience dans nos divers systèmes ; réintroduire le plus possible de distinctions sensorielles contribue à élargir notre tableau de la réalité, à parvenir à davantage d'informations et de ressources et à enrichir sa vision du monde. (ex voir un paysage, entendre le bruit du vent, sentir le vent sur le corps et respirer l'odeur)
Il est utile lorsque les éléments qui permettraient de débloquer une situation sont stockés dans le système le moins utilisé. . P.97
 
Résistance et réaction polaire
 
En restant synchronisés sur nos patients, nous évitons de la susciter.
Ensemble d'attitudes, observables, manifestées par un individu en réponse à une intervention du thérapeute.
Dans une situation de résistance, se demander comment la personne réagit spécifiquement (V,A,K) et en réponse à quoi dans notre comportement. Cette attitude est une indication que nous sommes en train de perdre le contact et qu'il est temps de réajuster le mode sur lequel nous communiquons avec elle pour parvenir à une meilleure synchronisation.
Les moyens utilisés pour créer le contact et établir la relation ne sont pas ceux qui conviennent à ce moment précis, et le thérapeute doit exploiter sa souplesse de fonctionnement et sa créativité pour en trouver d'autres.
Un des comportements résistants consiste à réagir à l'inverse de ce qui est attendu : la réaction polaire. .P.99
Se conformer à ce que l'autre veut et prendre systématiquement le contre-pied de la demande sont des comportements très similaires. Dans les deux cas la réponse est en fonction de ce que l'autre attend.
 
 
6 L'ancrage Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul. Proust
 
Une ancre peut être définie comme tout stimulus qui provoque un schéma constant de réponse chez une personne.
 
Un phénomène naturel
 
Nous accumulons un grand nombre d'expériences que nous pouvons nous remémorer par la suite. Elles sont constituées d'image, de sons, parfois d'une odeur ou d'un goût spécifiques ainsi que certaines sensations. Lorsque nous sommes en contact aujourd'hui avec l'un des paramètres sensoriels qui composent l'expérience passée ou avec l'étiquette linguistique associée (le mot), l'expérience entière est susceptible d'émerger. La madeleine était une ancre pour Proust.
Les ancres potentielles sont en nombre infini. Une chanson (ancre auditive) peut nous faire revivre les sentiments P.101 ressentis lors de la première écoute ; la vue de son père fronçant les sourcils (ancre visuelle) peut être associée à l'idée de punition. Les ancres existent dans tous les systèmes de représentations : visuel, auditif, gustatif et olfactif. Le mot est une ancre qui renvoie à une signification reliée à une ou des expériences du passé et au VAKO qui la constituent.
 
Utilisation en thérapie
 
On se sert de l'ancrage pour associer délibérément un stimulus à une expérience déterminée, en partant du postulat que chaque être humain possède les ressources dont il aurait besoin pour effectuer les changements qui lui paraissent souhaitables.
Même si certaines qualités semblent lui faire défaut au moment où elles lui seraient précieuses - être compétent, créatif, détendu - une personne se rappelle probablement l'avoir été à des moments bien définis de sa vie. Chacun de ces souvenirs peut être exploité comme une ressource et une des tâches du thérapeute consiste à les rendre disponibles à volonté au moment opportun.
Il est possible d'associer volontairement un stimulus à une expérience donnée. Une fois le lien établi, l'expérience peut être déclenchée aussi souvent qu'on le désire au moyen d'un même stimulus et servir de ressource.
Il n'est pas nécessaire d'ancrer plusieurs fois une expérience pour obtenir une association bien qu'il soit parfois utile de le faire.
Si l'on insère un stimulus V (un geste), A (un mot) ou K (toucher l'épaule..) à l'instant précis où une personne est pleinement en contact avec une expérience, ce stimulus sera associé à l'expérience et le restera. . P.103
L'efficacité de l'ancrage dépend de plusieurs paramètres.
1) Il est nécessaire que le sujet ait accès à l'expérience choisie avec suffisamment d'intensité. On peut l'aider en demandant des détails des images, des sons, des odeurs, en s'assurant qu'il est dans la scène, ce qui est différent de se voir de l'extérieur en train de vivre la scène. Il est important qu'il éprouve les sensations liées à l'expérience et de ne pas créer une dissociation qui coupe de ce qu'il ressent.
Cette dissociation V/K représente un atout précieux par contre lorsqu'il s'agit de revivre un souvenir pénible.
2) Il faut ancrer l'expérience au moment où les sentiments sont les plus intenses. (fin du versant ascendant de la courbe de Gauss)
3) Il est nécessaire de pouvoir reproduire l'ancre fidèlement.
 
Ancrage discret
 
Nous pouvons ancrer certaines expériences hors du champ de conscience.. en ancrant dans le système de perception qu'elle utilise le moins, le canal sensoriel (V,A,K) le moins conscient.
Observer les indicateurs externes -coloration du visage, tonus musculaire, respiration et autres- lors d'une prise de contact avec une expérience « d'oubli ». Un raclement de la gorge, tousser, sont des ancrages auditifs externes ; une position ou un mouvement particulier du corps, une façon de regarder la personne, modifier un ton de voix.
 
Applications
 
On se sert de cette technique pour ajouter de nouveaux programmes au répertoire comportemental. En effet, si nous possédons tous les ressources nécessaires pour faire face aux différentes situations de notre existence, nous ne savons pas toujours les exploiter au moment où elles nous seraient le plus utile.
Avec l'ancrage, nous créons le lien entre un contexte donné et les ressources qui seraient nécessaires dans ce contexte. Ce dernier devient alors le déclencheur de l'état interne souhaité et la réponse intègre les ressources qui faisaient auparavant défaut.
 
-Voir ce qui pose problème (ex difficulté d'endormissement) et ce qui est souhaité( ex s'endormir sans appréhension et rapidement)
-quelles sont les ressources nécessaires pour arriver au positif ( ex mettre ses problèmes de coté)
-souvenir où accès à cet état (ex vacances)
-Contact avec le souvenir ; stimulation des canaux V,A,K et amplifier la sensation de bien-être, de relaxation.
-Ancrer au moment de l'expiration suivant inspiration profonde de détente (ex toucher le poignet)
-Installer la ressource dans le contexte approprié : retrouver un comportement dans la situation 1 qui se répète et s'imaginer entrain de le faire et faire signe quand ok
-Stimuler l'ancre en touchant son poignet : ce comportement répétitif est devenu le stimulus pour déclencher l'état désiré (la ressource) afin de résoudre la situation 1 (trouver le sommeil)
-S'imaginer dans l'avenir dans la situation 1 ; l'ancre n'est pas stimulée.
 
 
 
------------------------LE CHANGEMENT D'HISTOIRE DE VIE ----------------------
 
  1. Ancrer le sentiment désagréable/pénible/problématique. Utiliser une ancre kinesthésique : P ( problème ).
  2. Stimuler l'ancre P pour aider la personne à trouver une expérience récente au cours de laquelle elle a ressenti le sentiment en question.
  3. Utiliser à nouveau P pour l'aider à trouver trois à six expériences de plus en plus anciennes au cours desquelles elle a connu le même sentiment. Pour chaque expérience :
a) Demander à la personne quel était son âge.
b) Ancrer (ancre auditive ou kinesthésique) : El, E2, E3, E4, etc.
  1. Ramener la personne à l'ici et maintenant.
  2. Utiliser l'ancre correspondant à l'expérience la plus ancienne (par exemple E6) et demander de quelle(s) ressource(s) elle aurait eu besoin pour que les choses se passent de façon satisfaisante pour elle. Mettre la personne en contact avec cette ou ces ressource(s) et ancrer (empiler s'il y en a plusieurs) : ancre R (ressources).
  3. Stimuler l'ancre R et l'ancre correspondant à l'expérience spécifique (E6) pour lui permettre de revivre l'expérience en utilisant la ou les ressource(s) et en changeant l'histoire de façon à ce qu'elle devienne satisfaisante pour elle.
   Si la personne a du mal à changer l'histoire, la ramener à l'ici et maintenant, et la       mettre en contact avec une ou des ressource(s) supplémentaire(s) (ancrer cette/ces nouvelle(s) ressource(s) en la/les empilant sur R). Retourner à E6 et changer l' histoire.
  1. Procéder pareillement pour les expériences successives (E5, E4, E3, etc.) P.179
  2. Ayant changé toutes les expériences passées, tester le travail en demandant à la personne de se les remémorer les unes après les autres sans utiliser les ancres, vérifiant ainsi que les souvenirs ont bien été changés (qu'ils ne sont plus attachés au sentiment pénible ).
  3. Généraliser le changement en demandant à la personne d'imaginer une situation future ressemblant à El, E2, etc. , sans utiliser d'ancre.
                                                                  -------------------------------------
 
10 Le recadrage  Les choses ne changent pas. Tu changes ta façon de regarder, c'est tout. Castaneda
 
Le sens que nous accordons à un événement dépend essentiellement du cadre dans lequel nous le percevons. Lorsque nous changeons le cadre, nous changeons le sens. .
Les faits sont les mêmes, pourtant leur signification s'est transformée. Un axiome de base de la communication est qu'un signal n'a de sens qu'en fonction du cadre ou du contexte dans lequel il se situe. .
Le recadrage est aussi à la base du processus de créativité. Le créatif est celui qui est capable de prendre un élément, de l'isoler et de l'installer dans un autre contexte.
En thérapie, le recadrage est une intervention qui a pour but de changer la réponse interne d'une personne devant un comportement ou une situation, en modifiant le sens qu'elle lui accorde. Alors que le travail d'ancrage .. vise à transformer les représentations sensorielles construites par un individu, et constitue donc, en ce sens, un changement de premier ordre, le recadrage ne touche pas à l'expérience sensorielle elle-même, mais à sa signification. Ce qu'on modifie là, ce sont les étiquettes linguistiques qui donnent son sens à une expérience : il s'agit donc d'un changement de second ordre.
Jean-Paul se considérait comme un mauvais père parce qu'en rentrant le soir du travail, il avait l'habitude de crier pour faire taire ses enfants. Nous lui avons proposé un recadrage tenant compte de son cadre de référence : « J'imagine que ce que tu veux, c'est te reposer et retrouver de l'énergie pour repartir le lendemain et, si tu travailles si dur, c'est pour leur assurer une existence meilleure que celle que tu as eue quand tu étais petit. Est-ce que je me trompe ? » . Jean-Paul a cessé de se considérer comme un mauvais père et il a trouvé, sans l'avoir cherché consciemment, de meilleurs moyens de faire régner le calme dans la maison lorsqu'il était fatigué.
Le recadrage fait partie des interventions de base de toutes les thérapies brèves .
« Recadrer veut dire changer le point de vue conceptuel et/ou le vécu émotionnel qui est attaché à une situation donnée en la plaçant dans un autre cadre qui convient aussi bien ou même mieux. Elle prend ainsi une toute autre signification. » La conséquence en est que, bien souvent, le comportement considéré auparavant comme problématique disparaît.
. Si on transforme le comportement dont quelqu'un veut se débarrasser en un comportement qu'il s'engage à accomplir, la signification donnée à ce comportement s'en trouve profondément modifiée. D'autres techniques, .. proposent de changer effectivement le contexte matériel dans lequel les comportements inappropriés prennent place. Erickson, par exemple, pouvait demander à un couple venu le consulter pour mésentente de continuer à se disputer comme avant, mais dans un autre lieu ou à un autre moment de la journée.
Dans la mesure où, dans le domaine psychologique, ce n'est pas la réalité qui change, mais la manière dont nous l'envisageons, le recadrage est le prototype même de l'action thérapeutique. Pour reprendre les paroles d'Epictète, « ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui nous gênent, mais les opinions que nous en avons. » Amener un client à concevoir une situation sous un autre angle ou à prendre d'autres facteurs en considération revient à recadrer les événements pour qu'il y réponde autrement.
 
Le recadrage du contenu
 
Cette forme de recadrage ..suppose que l'intervenant possède des informations sur la personne et sur le problème P.183 qu'elle lui soumet. On peut recadrer le contenu de deux manières : soit en donnant un sens nouveau au comportement présenté comme problématique, c'est le recadrage du sens, soit en trouvant un contexte dans lequel il serait approprié, c'est le recadrage du contexte.
 
Le recadrage du sens
Il a pour but d'attacher une nouvelle réponse à une expérience sensorielle donnée en redéfinissant le sens de cette expérience.
.. Michel se plaint d'avoir des images qu'il qualifie de malsaines et de morbides lorsqu'il se sert d'un objet dangereux, par exemple sa tondeuse à gazon. Il imagine un de ses enfants avec un bras coupé ou n'importe quelle autre catastrophe. Il attribue ces images à l'influence de sa mère qui était une personne anxieuse, et veut s'en débarrasser.
Josiane lui demande s'il a déjà eu un accident avec une machine dangereuse. Ce n'est pas le cas. Elle lui dit alors qu'elle pourrait l'aider à ne plus avoir ces images, mais qu'elle a des scrupules à le faire car il est bien possible qu'elles constituent précisément le système de sécurité qui le prévient des accidents éventuels et lui permet d'utiliser ces objets avec prudence. .Michel déclare qu'il pense qu'effectivement elles peuvent lui être utiles, et qu'il préfère les garder. Elles disparaissent d'elles-mêmes quelque temps plus tard, sans qu'il sache pourquoi.
. En attribuant une valeur positive à toutes les facettes d'un même individu, elle (V. Satir) change la façon dont il les perçoit. Si une personne se dit autoritaire, Virginia lui propose d'apprécier cette partie d'elle-même qui est capable de faire prévaloir son point de vue lorsqu'elle le juge nécessaire. Si elle se croit machiavélique, V. l'engage à se réjouir de pouvoir faire des plans élaborés pour le futur. Le défaut devient ainsi une qualité que le sujet peut exploiter à bon escient.
Contrairement à l'assertion selon laquelle « les faits sont têtus », nous pensons qu'ils sont d'une grande plasticité et que, dans la plupart des cas, ils ont d'abord la signification qu'on veut bien leur donner. Aucun comportement n'a de sens en soi, on peut lui en attribuer une multitude. Les informations les plus objectives n'échappent pas à cette constatation.
Recadrer le sens d'un comportement revient donc à changer l'équivalence complexe « X prouve Y », établie par la personne. Si le recadrage est accepté, « X prouve Z ».
.. une « ménagère compulsive » passe son temps à astiquer la maison et particulièrement à aspirer son tapis pour qu'il n'y ait aucune trace de pas. Dès que les poils ne sont plus dans le même sens, elle expérimente une sensation extrêmement désagréable et se précipite sur l'aspirateur. Bien entendu, le tapis est un élément de discorde primordial dans la famille.
Leslie Brandler lui propose de fermer les yeux et de voir le tapis parfaitement propre et moelleux avec ses poils bien en place. Au moment où la cliente montre les signes de la plus grande satisfaction, elle poursuit : « Et réalisez que cela signifie que vous êtes seule, complètement seule, ceux que vous aimez sont loin de vous. » Les signes de satisfaction disparaissent immédiatement pour laisser place à une expression d'anxiété. Leslie reprend alors : « Maintenant, mettez quelques traces de pas sur ce tapis. Cela signifie que les vôtres sont près de vous.»
Dans cet exemple, Leslie a effectué un double recadrage en changeant deux équivalences complexes :
  1. Tapis propre = Tout va bien (la cliente se sent bien) devient Tapis propre = Je suis toute seule. P.185
  2. Tapis avec marques = Quelque chose n'est pas en ordre (la cliente se sent mal). devient Tapis avec marques = Ceux que j'aime sont avec moi
. la phrase : « Et réalisez que cela signifie que vous êtes seule. » à l'instant où la cliente voit le tapis propre et expérimente une sensation agréable constitue une désactivation d'ancrage.
La publicité et le marketing mettent eux aussi à profit ce type de recadrage qui consiste à donner un sens différent à un fait.
.. le principe de base du recadrage : trouver l'éclairage opportun qui permettra de transformer en un atout ce qui peut être perçu comme une limitation. Le communicateur efficace a besoin de savoir placer des cadres différents autour d'une situation et de savoir comment passer de 1'un à l'autre.
 
Recadrage du contexte
Aucun comportement n'est utile ou inutile en soi, et chacun peut avoir sa place quelque part. Trouver où, c'est faire un recadrage de contexte.
. le père, un homme qui a acquis une position sociale enviable à la force du poignet, est furieux ; il se plaint que sa femme, une personne timide et effacée, a bien mal élevé leur fille de treize ans. Elle est têtue comme une mule. En fait, .. bien que la jeune fille donne raison à sa mère, elle se conduit comme son père.
Après avoir congratulé ce dernier pour sa réussite professionnelle et souligné qu'il la doit sans aucun doute à sa ténacité (ce à quoi il acquiesce sans réserve), elle (V. S.) le félicite d'avoir su transmettre cette capacité à sa fille : « C'est un cadeau sans prix que vous avez fait à votre fille, vous lui avez appris comment se tenir sur ses deux jambes et comment se montrer têtue. Cela peut lui être très utile. Imaginez l'intérêt de ce cadeau quand elle se trouvera face à un homme nourrissant de mauvaises intentions à son égard. »
Dans cet exemple, Virginia part du modèle du monde du père de famille, un modèle où la vie est dure et où il faut lutter pour parvenir à quelque chose. Dans un tel monde, la ténacité est une qualité bien utile ; or, il a su la transmettre à sa fille . V. tient compte aussi des convictions du père qui n'est sans doute pas homme à plaisanter avec les bonnes mours. Elle a ainsi trouvé où le comportement a sa valeur. Elle a commencé par se synchroniser sur son attitude et sur son point de vue, obtenant son accord sur le fait qu'il est un homme tenace et que c'est grâce à cela qu'il a réussi dans la vie. Ensuite, elle a pu procéder à un recadrage du contexte qui tienne compte, lui aussi, de son modèle du monde. On remarquera qu'elle a effectué au passage un recadrage du sens de « têtu » puisque, désormais, il s'agit d'une qualité précieuse transmise par le père et non d'un défaut agaçant dû à une mauvaise éducation de la mère.
De manière générale, on emploie le recadrage de sens lorsqu'une personne affirme qu'un certain comportement prouve quelque chose de négatif sur elle, les autres ou la vie dans son ensemble. D'un point de vue linguistique, elle formule une équivalence complexe.
« Quand mes enfants font leurs devoirs à la va-vite, je vois bien qu'ils vont rater leurs études.»
Dans ce cas, nous proposons une autre équivalence, en amenant par exemple la personne à réaliser que, si ses enfants se dépêchent de faire leurs devoirs, ils acquièrent la faculté de travailler rapidement, ce qui leur rendra service dans leurs études à venir.
Nous avons recours au recadrage de contexte lorsque quelqu'un déclare qu'il veut changer quelque chose chez lui ou P.187 chez les autres. . « Ma fille est trop têtue » (généralisation comparative ). Nous repérons alors la suppression : dans quel contexte la fille est-elle trop têtue?, et nous en suggérons un dans lequel le comportement est utile. Face à une situation évaluée comme négative, la question est : Quand, où, en quoi et pour qui ? Quand il s'agit de recadrage de contenu - sens ou contexte - le message doit être présenté avec beaucoup d'attention. Tout d'abord, il est nécessaire de suivre la personne sur son terrain en faisant de la synchronisation verbale et non verbale et, fréquemment, de la synchronisation sur le contenu du discours. C'est seulement lorsqu'elle se sent comprise que le recadrage peut être proposé. Il est alors important de procéder de façon parfaitement congruente (ton, emphase) et d'agir en fonction du cadre de référence du destinataire. En effet, le recadrage ne sera accepté que s'il lui paraît au moins aussi valable et logique que sa croyance initiale. C'est en observant attentivement la réponse non verbale de notre interlocuteur que nous pouvons savoir si le but est atteint. La calibration montre souvent une réaction de surprise suivie d'un moment de détente. Il est bien entendu possible de vérifier en demandant directement à l' intéressé ce qu'il en pense. Dans ce cas, nous regardons tout de même les indicateurs non verbaux qui accompagnent la réponse. C'est la calibration qui prouve si le recadrage a été accepté, plus que le contenu du discours.
 
Le modèle des parties
 
« D'un côté, une partie de moi a envie de cela, alors qu'une autre se dit que je ferais mieux de. »
Chacun de nous a déjà vécu cette expérience, et c'est à partir de ce genre de constatation que certaines approches considèrent la personnalité humaine comme étant constituée de plusieurs parties qui peuvent coopérer pour servir au mieux les intérêts de la personne ou entrer en conflit les unes avec les autres au détriment de l'individu qui se sent alors tiré dans des directions opposées. L'intervention thérapeutique consiste à travailler à l'harmonisation de ces différentes facettes internes, tout comme le thérapeute familial apprend aux membres d'une famille vivant sous le même toit à communiquer entre eux, à régler les désaccords et à apprendre à négocier au bénéfice de la famille entière.
On trouve cette notion de parties dans le courant d'approches orientées vers la psychologie du moi. . Pour Paul Feldern, un état du moi se compose d'un ensemble de comportements, d'expériences et de perceptions liés entre eux par un principe commun et séparés des autres états du moi par une frontière.
Eric Berne (analyse transactionnelle) a fait de ce concept une des pierres angulaires de son approche. L'originalité de son apport est d'avoir posé une division de la personnalité en trois états, le Parent, l'Adulte et l'Enfant, qui peuvent travailler à l'unisson ou entrer en conflit. Le point d'opposition se situe alors généralement entre le Parent et l'Enfant, et c'est l'Adulte qui servira de médiateur. 
. « thérapie des états du moi » (Watkins) : Le sujet est placé en état d'hypnose, et le thérapeute appelle la ou les partie(s) du client responsable(s) du problème et dialogue avec elle(s)pour trouver des solutions.
Au rang des approches employant le modèle des parties, citons encore la Gestalt-thérapie - pour qui les différentes instances de la personnalité entretiennent souvent entre elles une relation de polarité .
En ce qui nous concerne, nous ne croyons pas qu'un être humain soit réellement composé de parties. Pour nous, il n'a pas plus de Parent, d'Adulte ou d'Enfant qu'il n'a de surmoi, de moi, de ça ou de n'importe quoi d'autre du même ordre, quel que soit le nom que l'on donne à ces parties. Nous prenons ces concepts dans leur acceptation métaphorique, c'est-à-dire comme des façons de parler, des constructions permettant de rendre compte de certains phénomènes et d'avoir un impact sur eux. Nous travaillons dans un cadre dans lequel nous ne pouvons que dire : « Tout se passe comme si. » P.189 .
Dans les techniques de recadrage .. décrites.. il était nécessaire, pour intervenir, de connaître le contenu du problème soumis par la personne, et d'avoir quelques informations sur son modèle du monde. Le recadrage peut être également utilisé avec efficacité en tenant compte uniquement de la structure du problème, indépendamment de son contenu. Dans ce cas, nous faisons appel au modèle des parties.
Le recadrage des parties est une technique de base pour traiter les interférences : chaque fois qu'une personne voudrait faire quelque chose et n'y parvient pas, on peut dire qu'une partie d'elle-même interfère avec son intention, qui peut être par exemple de perdre du poids, d'arrêter de fumer ou de travailler régulièrement. Il y a donc deux ou plusieurs parties d'elle-même qui sont en désaccord.
. les deux parties, bien que poursuivant apparemment des buts antagonistes, ont néanmoins un objectif commun qui est d'assurer à la personne un équilibre de vie satisfaisant. A un méta-niveau, elles contribuent à son bien -être.
Dans ces conditions, nous pouvons dire que celle qui interfère, bien qu'elle soit souvent présentée comme négative par la personne, est certainement une partie intéressante qui sert une fonction positive. Mettre à jour la bonne intention et trouver un cadre plus large dans lequel elle va pouvoir se réaliser sans gêner les autres parties est l'essence même de ce type de recadrage.
L'intervention change la façon dont une partie s'intègre dans le système entier, et transforme le blocage en coopération : X et y poursuivent le même but. Nous exposons ici deux procédures de travail : le recadrage en six points et la négociation entre parties.
 
Le recadrage en six points
Le principe en est simple : il existe une différence entre un comportement et la fonction qu'il remplit. Même si le comportement pose problème, l'intention est positive.
La démarche .. consiste à séparer l'intention du comportement, et à trouver d'autres options qui rempliront la même fonction aussi bien, si ce n'est mieux.
Nous l'utilisons lorsqu'une personne veut changer quelque chose et n'y parvient pas. Nous définissons la situation en disant qu'une partie d'elle-même s'y oppose. Bien entendu, c'est cette partie qui a le contrôle de la situation, sinon la personne ferait déjà ce qu'elle a décidé de faire.
Nous considérons que cette partie a une fonction positive pour l'équilibre général de notre client, et nous le lui disons. C'est déjà un recadrage : la partie vue jusque-là comme responsable d'une attitude gênante essaie en fait d'accomplir quelque chose de positif. Il reste alors à trouver comment satisfaire cette fonction par d'autres moyens.
Monique se plaint d'avoir souvent des maux de tête et déclare vouloir s'en débarrasser. Elle a de jeunes enfants et, lorsqu'elle souffre, c'est son mari qui s'en occupe. Josiane propose à Monique d'établir le contact avec cette partie d'elle-même qui occasionne des migraines.
Josiane : Je suis convaincue que cette partie de toi qui provoque les maux de tête a certainement une intention positive à ton égard. C'est pourquoi je ne ferai rien pour provoquer un changement qui ne lui conviendrait pas. Installe-toi confortablement et centre-toi sur toi. Tu vas poser une question à cette partie et être attentive à ce qui se passe en toi, à n'importe quel signal qu'elle pourra t'envoyer : image, son ou sensation quelconque dans ton corps. La question est la suivante : « Est-ce que la partie qui provoque ma migraine accepte de communiquer avec moi ? »
En affirmant, dès le début, que cette partie a une intention P.191 positive, Josiane rend la coopération plus facile. La partie responsable de la manifestation indésirable est plus volontiers prête à communiquer si elle est acceptée d'avance. .
J. : Remercie cette partie qui a accepté d'entrer en communication avec toi, et demande-lui si elle est d'accord pour te dire ce qu'elle essaie de faire pour toi en produisant ces maux de tête.
M. :.
J. : Demande-lui quelle est cette intention positive.
M. : C'est de.
J. : Très bien. Maintenant, tu vas demander à cette partie si elle serait d'accord pour essayer d'autres solutions que le mal de tête, d'autres solutions qui marcheraient aussi bien, ou même mieux.
.
A ce stade, Josiane s'assure qu'elle est consciente d'avoir une partie créative.
J. : Nous possédons tous une partie en nous capable de créer des choses belles ou utiles, d'arranger un bouquet de fleurs, d'inventer une recette de cuisine ou de trouver de nouvelles solutions pour résoudre les différents problèmes de la vie quotidienne.
.
Demande à cette partie de toi qui produit les maux de tête de communiquer sa fonction positive à ta partie créative. De cette façon, elle pourra imaginer plusieurs options qui seraient au moins aussi efficaces pour te permettre de te reposer et ne pas faire ce que tu n'as pas envie de faire. Lorsqu'elle les aura trouvées, demande à la partie qui produit les maux de tête d'en choisir au moins trois qui lui conviennent bien. Peut-être est-ce que tu sauras quelles sont ces solutions, peut-être que non. Et ça n'a aucune importance. Ce qui est important, c'est que la partie qui occasionne les maux de tête ait reçu le message. Demande-lui de produire le signal « oui » lorsque ce sera fait. Et maintenant, tu vas laisser du temps à ta partie créative pour trouver ces différentes solutions.
.
M. : Une des solutions m'est venue à l'esprit, mais je ne sais pas ce que sont les deux autres.
J. : C'est très bien comme ça, fais confiance à ton inconscient.
M. : L'idée qui m'est venue, C'est.
Eh bien, nous allons vérifier si la partie de toi qui produit le mal de tête est d'accord pour essayer ces comportements nouveaux. Demande-lui si elle veut bien prendre la responsabilité de les appliquer à l'essai pendant quatre semaines, lorsqu'elle jugera que c'est approprié. Si ces solutions lui conviennent, elle pourra continuer à les utiliser, sinon elle se manifestera au bout de ce laps de temps.
.
J. : Remercie ces parties de leur collaboration et demande-leur de rester silencieuses pour un moment. Tu vas maintenant demander à toute autre partie de toi qui aurait une objection à l'application de l'une ou l'autre des trois solutions de bien vouloir se manifester. Sois attentive à tout signal qui pourrait être la manifestation d'une objection.
.
Dans le cas où une partie manifeste son désaccord lorsque nous posons cette dernière question, nous prenons contact avec elle, et nous procédons à un nouveau recadrage. Nous P.193 établissons son intention positive et cherchons des moyens de la satisfaire. Le recadrage n'est terminé que lorsqu'il n'y a plus d'objection à l'essai des options alternatives.
Dans la plupart des somatisations, on peut supposer qu'il y a des bénéfices secondaires. .Il est donc nécessaire de prendre soin de ces bénéfices. Si nous ne le faisions pas, le résultat serait sans doute de courte durée.
Lorsque la partie qui produit les maux de tête accepte de communiquer l'intention positive, Josiane prend soin de la reconnaître comme valide : « Très bien, maintenant. »
Un peu plus tard, elle met à profit ce qu'elle sait de la vie de Monique en citant des activités qui lui sont familières, ce qui lui permet d'entrer facilement en contact avec sa partie créative .
Ensuite, lorsqu'elle demande à la partie créative d'imaginer les solutions nouvelles, elle donne la permission à cette partie de ne pas les communiquer consciemment. Ceci permet à Monique de rester disponible ; elle n'a pas de performances à accomplir, et tout va bien même si elle a l'impression de ne rien trouver. .
Pour faire un recadrage de processus en six points, il est important de suivre le modèle formel. Il évite les impasses et, plus particulièrement, il comporte une vérification écologique protectrice. Celle-ci permet de conserver au système sa cohérence globale, en évitant le choix de comportements alternatifs néfastes ou qui ne seraient pas en accord avec l'équilibre général du système.
Il est parfois difficile de reconnaître une fonction positive à certains comportements. . un jeune schizophrène s'était lacéré la peau plusieurs fois à coups de rasoir. Comment trouver une fonction positive à un comportement aussi morbide ? Pourtant, après un temps d'entretien, il nous expliqua que ces moments de mutilation avaient été pour lui les seuls où il éprouvait quelque chose dans son corps et où il se sentait vivant.
.. des comportements aussi bizarres, fous ou préjudiciables qu'ils soient, servent une fonction positive à l'intérieur du cadre qui les génère (ce qui ne les rend pas acceptables pour autant lorsqu'ils compromettent la vie d'un individu).
Dans le cas cité, la fonction positive sous-jacente au comportement du garçon a été reconnue par l'équipe thérapeutique et satisfaite par des moyens non dangereux : chaque jour, lui était proposée une longue séance de stimulations corporelles rigoureuses sous forme de tapotements, pétrissage et massage de tout le corps, en complément de son traitement psychothérapeutique. 
 
LE RECADRAGE EN SIX POINTS
  1. Identifier le comportement à changer : La personne veut faire X et n'y arrive pas ou elle veut arrêter de faire X et n'y arrive pas.
  2. Etablir le contact avec la partie responsable du comportement indésirable. Pour cela :
a) Demander à la personne : De se poser la question : « Est -ce que cette partie de moi qui est responsable de X accepte de communiquer avec moi à un niveau conscient ? »
                                              D'être attentive à tout signal interne V, A, K qui surviendrait en réponse à cette question.
(Tout au long de la procédure, l'intervenant énonce à son client les questions que celui-ci va se poser ensuite à lui-même.)
b) Etablir la signification oui/non du signal en lui demandant d'augmenter pour oui et de diminuer pour non (ou vice versa). P.195
3. Séparer l'intention positive du comportement. (Ce comportement n'est qu'une manière de réaliser cette fonction positive.)
a) « Demande à cette partie qui produit X si elle accepte de te faire savoir à un niveau conscient ce qu'elle essaie de faire pour toi » (ou quelle est son intention positive),
      b) Si la réponse est oui, le client demande à cette partie de communiquer son intention.
    Si la réponse est non, l'intervenant effectuera un recadrage au niveau inconscient, en présupposant une intention positive.
 c) « Demande à la partie X si elle serait d'accord pour essayer d'autres moyens, s'il en existe, qui marchent aussi bien, sinon mieux, pour accomplir cette fonction. »
4. Si oui, prendre contact avec la partie créative de la personne et lui demander de générer des comportements nouveaux qui rempliront la fonction positive.
a) Demander à l'intéressé s'il sait qu'il a une partie créative. Si la réponse est non, ancrer des expériences de créativité.
b) « Demande à cette partie qui est responsable de X de communiquer sa fonction à la partie créative et à ta partie créative de trouver d'autres comportements pour remplir cette fonction, sélectionnes-en trois qui soient au moins aussi bons que X, et donne un signal oui lorsque ce sera fait. »
5. Le client demande à la partie à l'origine de X si elle est d'accord pour prendre la responsabilité d'utiliser ces trois comportements dans le contexte approprié.
6. Vérification écologique : « Y a-t-il une partie de toi (autre que celle à qui on s'est adressé jusque-là, qui a une objection à l'utilisation de l'un ou l'autre des trois nouveaux comportements ? » L'intervenant reste attentif à tout signal oui/non. S'il y a une réponse oui, il reprend au no 2.
 
La négociation entre parties
 
Dans le recadrage en six points, nous partons de la supposition qu'une partie de la personne l'empêche d'agir comme elle le désire ou la pousse à faire ce qu'elle ne veut pas faire.
Dans certains cas, il peut être plus efficace d'envisager la difficulté comme venant du conflit entre deux ou plusieurs parties.
Exemple : une personne qui dépense facilement .D'autre part, elle a envie de s'acheter une maison et désire faire des économies. La première partie peut être appelée « dépensière » et la seconde « économe ». Les deux parties ont chacune une fonction utile, mais elles n'arrivent pas à faire leur travail aussi bien qu'elles le pourraient si elles avaient un accord pour définir leurs prérogatives réciproques.
La négociation entre parties offre la possibilité d'organiser l'expérience d'une personne pour l'aider à résoudre un problème, lorsque deux parties entrent en conflit et se gênent mutuellement pour mener à bien leurs tâches respectives. Dans notre exemple, si la personne avait des remords lorsqu'elle dépense et se sentait en paix lorsqu'elle économise, une seule partie interférerait avec le but de l'autre, et ce modèle ne serait pas adéquat ; nous utiliserions alors le recadrage en six points.
Exemple de Caroline. Une partie d'elle veut qu'elle travaille, l'autre veut lui assurer sa part de loisir, et elle est non moins nécessaire à son équilibre. P.197
Dans la mesure où chacune des deux parties est gênée par l'autre dans son fonctionnement, il est possible de négocier un accord. Nous demandons à la partie travailleuse de Caroline :
« Est-ce que ta fonction est assez importante pour que tu acceptes de laisser la partie insouciante accomplir sa tâche, et ceci bien sûr à condition qu'en échange elle accepte de ne pas t'interrompre ? »
Nous procédons de même avec la partie insouciante.
En formulant ainsi la proposition, c'est en laissant l'autre fonctionner que chaque partie valide sa propre importance. Il y a donc de grandes chances pour qu'elles acceptent. . Les deux parties s'engagent à ne pas se gêner mutuellement, et ceci pour une durée de deux mois.
Dans l'exemple, ce laps de temps est suffisant pour que le problème se pose à nouveau, mais pas assez long pour que les parties se sentent prisonnières de leur accord. Il s'agit d'un essai. S'il est concluant, il pourra être prolongé ou même adopté définitivement, sinon chacune des deux parties pourra revenir à son fonctionnement antérieur.
En PNL, nous ne retirons pas de comportements, nous en ajoutons, et nous faisons l'hypothèse que la personne qui a le choix utilisera celui qui est le plus satisfaisant pour elle.
Nous vérifions ensuite s'il n'y a pas d'autres parties de Caroline qui seraient impliquées dans cette négocia tion. .
Avec ce type de négociation, nous supprimons le conflit. Si nous admettons que ces deux parties servent une fonction positive, elles ont alors un but commun, ne serait-ce qu'au niveau le plus général, le bien de la personne.
Notre présupposition est qu'il est possible qu'elles atteignent leurs objectifs respectifs. Pour beaucoup d'entre nous, travailler et se ménager des moments de loisir, économiser et dépenser ne sont pas vus comme des comportements inconciliables, et nous sommes capables de les mener à bien chacun à leur tour.
Lorsque notre client s'engage dans ce travail, nous pensons également qu'il n'a pas besoin de décider explicitement et consciemment des prérogatives de l'une et l'autre. Cette réorganisation peut se faire à un niveau inconscient.
 
LA NÉGOCIATION ENTRE PARTIES
 
  1. Poser à la partie qui est interrompue dans son fonctionnement (partie X) les questions suivantes :
a) Quelle est ta fonction positive ?
b) Quelle(s) partie(s) t'interromp(ent) ? (Parties Y, etc.)
  1. Poser les mêmes questions à Y :
a) Quelle est ta fonction positive ?
b) Est-ce que X t'empêche parfois de fonctionner ?
  1. Si chaque partie interfère avec le fonctionnement de l'autre, il est possible de négocier un accord. (Si tel n'es pas le cas, utiliser un autre modèle de recadrage.)
      a)Demander à Y si sa fonction est suffisamment importante pour qu'elle accepte de ne pas interrompre X si X accepte de faire de même.
b) Demander à X si elle accepterait de ne pas interrompre Y si Y ne l'interrompait pas.
  1. Demander à chacune des deux parties si elles s'engagent à se conformer à cet accord pendant un certain temps ( spécifier la durée).
Si l'une des deux parties manifeste un désaccord quelconque, il est nécessaire de renégocier.
  1. Vérification écologique : Y a-t -il une ou plusieurs parties impliquées dans ce processus ?
                                                Y a-t-il une ou plusieurs parties qui interrompent ou qui utilisent ces interruption ?
Si oui, renégocier avec elles.
 
Le recadrage dans les systèmes
 
Lorsque nous procédons à un recadrage, quelle que soit sa forme, nous vérifions qu'il est accepté par la personne entière, autrement dit nous vérifions l'écologie interne. L'individu est alors considéré comme un système. Nous nous assurons que les nouveaux comportements et les nouvelles croyances n'interfèrent P.199 pas avec d'autres aspects de son fonctionnement. C'est ce qui rend le recadrage efficace.
Néanmoins, une telle méthode ne garantit pas obligatoirement que le changement soit en accord avec les besoins et les désirs des autres membres du groupe social dont la personne fait partie, par exemple sa famille ou l'organisation dans laquelle elle travaille. Il arrive qu'à la suite d'une thérapie de l'un de ses deux partenaires, certains couples divorcent et, en thérapie familiale, il est courant de voir un autre membre de la famille développer des symptômes lorsque le « patient désigné » va mieux.
Si la personne désire préserver l'existence et la stabilité d'un système auquel elle appartient, il est parfois judicieux d'envisager un recadrage du système lui-même, dans la mesure où c'est possible. Dans cette optique, il faudra prendre en compte chacun des sujets qui le composent.
 
Trouver un cadre commun
Qu'il s'agisse de couples, de familles, d'entreprises ou de services dans une administration, nous avons besoin de déterminer l'objectif commun à tous les membres du système. Chaque fois que nous questionnons quelqu'un à propos du but qu'il poursuit lorsqu'il manifeste le comportement qui pose problème, nous élargissons le contexte dans lequel s'inscrit ce comportement. Nous avons ainsi beaucoup plus de chances de trouver un terrain d'entente. En fait, nous passons d'un cadre à un autre plus large. en cherchant un dénominateur commun aux comportements des partenaires. Si le nouveau cadre dans lequel nous définissons la situation n'est pas encore assez large pour que le consensus soit général, nous montons encore d'un cran .. jusqu'à parvenir au plus grand dénominateur possible.
Le responsable d'un service social harcèle les personnes qui sont sous ses ordres en leur faisant une guerre farouche à propos de la moindre minute de retard. Dans son service, le taux de rotation et d'absentéisme sont très importants.
Interrogé sur le but qu'il poursuit en étant aussi pointilleux, il déclare que la ponctualité est le signe de l'intérêt que les employés portent à leur travail.
Sa déclaration est reformulée ainsi : « Si je comprends bien, ce qui est important pour vous, c'est que les personnes qui travaillent dans votre service s'intéressent à ce qu'elles font. »
Il acquiesce, et les employés eux aussi sont d'accord pour trouver que c'est une exigence acceptable.
Dans ce cadre nouveau, il a été possible de déterminer d'autres moyens de s'assurer de la motivation du personnel.
Pour un couple, le but minimum nécessaire pour arriver à un accord peut être le désir de poursuivre la relation, pour une organisation, la volonté d'augmenter le chiffre d'affaires ou de le maintenir.
L'étape qui consiste à obtenir un accord de tous les membres sur un but défini est essentielle ; elle permet d'établir le méta -cadre dans lequel travailler.
Certains thérapeutes essuient des échecs pour avoir voulu trouver trop vite des solutions ; les membres du système continuent à formuler des objections, et la négociation n'avance pas.
Si, par contre, on a pu déterminer un but qui intéresse tous les membres, il sera possible d'aboutir à des solutions alternatives aux comportements qui posent problème. Nous l'élargissons alors davantage en cherchant « le but du but », en reposant la même question :
« Et quel est ton objectif en poursuivant ce but ? » Nous pouvons demander ceci plusieurs fois jusqu'à ce que l'objectif satisfasse les partenaires impliqués dans la négociation. Voici un exemple en thérapie de couple :
Thérapeute : Quel est ton but en restant silencieux quand ta femme est en colère après toi ?
Mari : Je cherche à rester calme.
Thérapeute : Et quel est ton but quand tu veux rester calme ?
Mari : Je ne veux pas envenimer les choses.
Thérapeute : Pourquoi veux-tu éviter cela ?
Mari : Eh bien, je tiens à elle, je veux une bonne relation avec ma femme.
A ce point, la femme déclare qu'elle aussi veut une bonne relation avec lui. Il est alors possible de poursuivre. P.201
Parfois, l'un des deux partenaires refuse l'idée de solutions alternatives et déclare que seul le comportement problématique peut lui procurer ce qu'il veut. Dans la mesure où il est rare qu'un seul comportement soit susceptible de remplir une fonction donnée, nous serons attentifs aux motivations cachées. Il arrive, en effet, que l'une des personnes n'ait pas réellement envie de trouver un accord : l'un des conjoints a déjà décidé de divorcer et n'ose pas le dire ou l'un des partenaires de l'entreprise a établi des plans ailleurs. Il est alors inutile de continuer.
 
TROUVER UN CADRE COMMUN
  1. Demander à chacun des membres du système ce qu'il veut (son but) et reformuler afin d'obtenir son accord sur la reformulation.
  2. Demander à chacun des membres du système ce que cet objectif lui donnera (son méta-but).
  3. Trouver un but commun à tous les membres de façon à ce que, lorsqu'il est formulé, chacun des membres soit d'accord avec, par exemple : « Alors, ce que vous voulez tous les deux (tous les trois, etc.), c'est X. »
 
Application en thérapie de couple
Lorsqu'un des membres d'un couple envoie un message qui suscite une réaction négative chez son partenaire, il est intéressant de vérifier si le message que l'émetteur désirait envoyer et celui qui a été reçu sont bien identiques.
Pierre rentre chez lui et annonce à sa femme : « Je suis épuisé. » Le visage d'Hélène change, elle tourne le dos et ne répond pas. Interrogé sur la signification de son message, Pierre dit qu'il veut que sa femme sache qu'il a besoin de réconfort et d'attention. Hélène comprend :
« Ne m'approche pas, j'ai envie qu'on me laisse tranquille. » Les malentendus sont courants, et s'ils sont répétitifs, on peut repérer le stimulus qui provoque la réponse négative et interrompre l'interaction.
Dans le cas présent, nous nous adressons d'abord à Hélène : « Est-ce qu'il t'arrive souvent de ressentir la même chose que dans cette situation ? ». La réponse est « Oui ». Nous poursuivons : « Qu'est-ce que tu comprends quand il dit ça ? »
« Je comprends qu'il veut être seul, qu'il veut que je le laisse tranquille. »
Nous demandons ensuite à Pierre si c'était bien ça qu'il voulait qu'Hélène comprenne. La réponse est « Non ». Nous posons alors la question : « Quel était ton but ? » ou « Quelle réaction attendais- tu ? »
« Je voulais au contraire qu'elle s'occupe de moi. »
A ce point, le recadrage est effectué. « Je suis épuisé » ne signifie plus « Laisse-moi tranquille », mais « Occupe-toi de moi »
Si nous voulons que l'effet soit durable, nous allons aider le couple à communiquer plus efficacement à l'avenir.
Nous demandons à Pierre : « Est-ce que ton besoin d'attention est suffisamment important pour que tu sois prêt à faire ce qu'il faut pour te faire comprendre clairement ? »
Pierre acquiesce. Nous lui demandons alors s'il y a des moments où il obtient facilement l'attention d'Hélène.
« Oui, il y a des moments où cela ne pose aucun problème. »
Nous obtenons alors de lui une description de la façon dont il s'y prend dans ces moments-là et nous lui proposons de nous en faire la démonstration en direct.
Pierre, s'approchant de sa femme : « Hélène, je me sens fatigué, je suis content d'être rentré. Ce qui me ferait plaisir, c'est que tu t'occupes un peu de moi, tu veux bien venir t'asseoir ici ? »
Hélène lui sourit et fait ce qu'il lui demande.
Si Pierre n'avait pas su quoi faire, nous aurions pu l'inviter à imaginer ce que ferait quelqu'un qui obtient facilement l'attention de sa femme ( un homme qu'il connaît, un personnage fictif, etc. ) ou bien nous aurions demandé à Hélène quelle attitude de Pierre déclencherait chez elle le comportement qu'il souhaite en lui proposant d'être aussi spécifique que possible : posture, P.203 expression du visage, mots, ton de la voix, etc. Puis, elle nous aurait aidé à modeler ce comportement chez Pierre.
Les choses ne se présentent pas toujours ainsi. . :
Jean-Michel rentre chez lui et s'assied devant la télévision.
Cécile, en criant : C'est toujours la même chose, tu ne m'aides jamais, je fais tout ici.
Jean-Michel se fige et ne desserre plus les dents.
Thérapeute : Que comprends-tu quand elle dit ça ?
Qu'elle est furieuse après moi.
T. à C. : Est-ce que c'est vrai ?
Oui, c'est tout à fait ça.
Cette fois-ci, le message envoyé et le message reçu sont identiques.
T. : Bon, au moins vous communiquez clairement.
T. à C. : Quand tu fais savoir à Jean-Michel que tu es en colère après lui, qu'est-ce que tu veux obtenir ?
Je veux qu'il m'aide, c'est la preuve que je suis importante pour lui et qu'il m'aime.
T. : Alors, si je comprends bien, lorsque tu cries, tu lui dis : « Montre-moi que tu m'aimes parce que c'est très important pour moi »
Oui, c'est vrai.
Comme pour Pierre et Hélène, le recadrage porte sur la signification du comportement.
T. à J.-M. : Même si ce que tu ressens est désagréable et si la forme du message ne te convient pas, est-ce que tu es intéressé par ce qu'elle essaie de te dire ?
J.-M. : Oui.
En cherchant l'intention positive qui est derrière la colère, nous avons recadré le comportement de Cécile. Désormais, pour elle et pour Jean-Michel, la colère a une signification différente, et dans ce cadre nouveau, Jean-Michel est prêt à coopérer. Nous pouvons alors les aider à mettre en place une interaction plus satisfaisante.
T. à C. : Est-ce que tu t'engages à te faire comprendre de façon à obtenir ce qui est important pour toi ?
Oui, je suis d'accord.
Nous les amenons à trouver quels comportements de Cécile déclencheraient la réponse souhaitée chez Jean-Michel.
 
LE RECADRAGE DE COUPLE
  1. Identifier un stimulus (X) provoquant une réponse négative (Y) chez le partenaire. L'interrompre.
  2. Demander au destinataire du message :
a)      Est-ce que ces sentiments (Y) te sont familiers ?
b)      Qu'est-ce que tu comprends quand il (elle) fait (dit) X ?
  1. Demander à la personne qui a initié l'interaction :
            a) Est-ce que c'est Y que tu voulais obtenir en faisant (disant) X ?
            b) Qu'est-ce que tu voulais faire (dire) ?
            c) Est-ce que tu es motivé pour te faire comprendre clairement ?
  1. Trouver un moyen pour que le message reçu soit le même que celui qui est envoyé :
            a) Dans l'expérience de l'émetteur du message : « Est-ce que tu as déjà obtenu la réponse que tu souhaitais ? Qu'est-ce que tu avais fait ? »
            b) Dans l'expérience du destinataire : « Quel comportement provoquerait chez toi la réponse désirée ? »
            c) Dans l'expérience du destinataire : « Quel comportement provoquerait chez toi la réponse désirée ? »
                  d) Dans l'expérience d'un modèle réel ou imaginaire « Trouve un modèle. » P.205
 
Dix idées clés
 
  1. La carte n'est pas le territoire.
Bien que le monde soit réel, nous n'opérons pas directement sur cette réalité. Chacun de nous construit sa vision du monde, et celle-ci diffère d'un individu à l'autre.
  1. Une personne fait le meilleur choix parmi ceux qui lui paraissent possibles.
Le comportement humain est cohérent avec le modèle du monde dont il découle, et une personne fait le meilleur choix parmi ceux dont elle est consciente.
  1. Plus on a de choix, mieux ça vaut.
Dans une situation donnée, c'est la personne qui a la plus grande marge de manouvre qui prend le contrôle. Ayez plusieurs cordes à votre arc !
  1. On ne peut pas ne pas communiquer.
Qu'on parle ou qu'on se taise, et qu'on le veuille ou non, tout comportement est une communication.
  1. Rencontrer l'autre dans son modèle du monde.
Pour établir et maintenir le rapport avec un interlocuteur, commencez par le rencontrer sur son propre terrain.
  1. Le niveau inconscient de la communication est le plus important.
Dans un entretien, c'est le niveau inconscient de la communication qui détermine le tour que prend la relation
  1. La signification d'un message est donnée par la réaction qu'il suscite.
En matière de communication efficace, le résultat compte plus que l'intention. C'est la réaction de votre interlocuteur qui vous renseigne sur l'impact réel que vous avez sur lui.
8.  Les êtres humains sont toujours plus complexes que les théories qui les décrivent. Les théories sont à double tranchant. Ne réduisez pas une personne à une explication
9.   Les ressources sont dans la personne.
Quelque part dans son histoire, un individu possède les ressources dont il aurait besoin aujourd'hui. .
  1. Le cadre dans lequel une situation est perçue détermine le sens qu'on lui accorde. On peut aborder une situation sous des angles différents, changez le cadre pour changer le sens.
 
De nouvelles perspectives
 
Le prince et le magicien
Il était une fois un jeune prince qui croyait en tout, à l'exception de trois choses. Il ne croyait pas aux princesses, il ne croyait pas aux îles, il ne croyait pas en Dieu. Son père, le roi, lui avait dit que tout cela n'existait pas.
Un jour, le prince s'enfuit de son château et partit pour le pays voisin. Là, à sa stupéfaction, de la côte où il se trouvait, il vit des îles, et sur ces îles, d'étranges et troublantes créatures qu'il P.209 hésitait à nommer. Alors qu'il était à la recherche d'un bateau, un homme vêtu d'une grande robe s'approcha de lui sur la grève.
« Est-ce que ces îles sont réelles ? demanda le jeune prince. - Bien sûr que ce sont des îles réelles, répondit l'homme vêtu de la robe.
- Et ces créatures étranges et troublantes ?
- Ce sont toutes d'authentiques princesses bien réelles.
- Alors, Dieu doit aussi exister ! s'écria le jeune prince.
- « Je suis Dieu », répliqua l'homme vêtu de la robe en s'inclinant pour saluer.
- Le jeune homme retourna chez lui aussi rapidement qu'il put. Ainsi, te voilà de retour ? dit le roi son père.
- J'ai vu des îles, j'ai vu des princesses, j'ai vu Dieu », lui dit le prince d'un ton plein de reproches. Le roi demeura impassible. « Il n 'y a pas d'îles réelles, pas plus que de princesses ou de vrai Dieu.
- Je les ai vus.
- Dis-moi comment Dieu était habillé.
- Dieu était vêtu d'une grande robe.
- Est-ce que ses manches étaient retroussées ? »
Le prince se souvint qu'elles l'étaient. Le roi sourit. « C'est la tenue d'un magicien. Tu as été trompé. » A ces mots, le prince repartit dans le pays voisin, revint sur la même plage où, de nouveau, il trouva l'homme vêtu de sa longue robe.
-          « Mon père le roi m'a dit qui vous êtes, dit le prince avec indignation. Vous m'avez trompé la première mais, mais vous ne m'aurez pas cette fois-ci. Maintenant, je sais que ces îles que l'on voit ne sont pas réelles et ces princesses non plus, car vous êtes un magicien. »
L'homme de la plage sourit.
-          « C'est toi qui as été trompé, mon garçon. Dans le royaume de ton père, il y a de nombreuses îles et de nombreuses princesses, mais tu es sous l'influence d'un sort qu'il t'a jeté, et tu ne peux pas les voir. »
Pensif, le prince retourna chez lui. Quand il vit son père, il le regarda dans les yeux.
« Père, est-ce vrai que vous n'êtes pas un vrai roi, mais seulement un magicien ? »
Le roi sourit et retroussa ses manches. « Oui, mon fils, je ne suis qu'un magicien.
- Alors, l'homme sur l'autre rivage était Dieu !
- L' homme de l'autre rivage était un autre magicien.
- Je dois connaître la vérité, la vérité qui est derrière la magie.
- Il n'y a pas de vérité au-delà de la magie », dit le roi. Le prince était plein de tristesse. Il dit : « Je vais me tuer. » Usant de magie, le roi fit apparaître la mort. Elle se tenait dans l'embrasure de la porte et fit signe au prince. Le prince frissonna. Il se souvint de ces îles superbes bien qu'irréelles, et de ces princesses, irréelles peut-être mais superbes.
« Très bien, dit-il, je crois que j'ai compris la leçon.
- Tu vois, mon fils, dit le roi, toi aussi maintenant tu es en train de devenir un magicien. »