Je vais vous parler aujourd'hui de la libido, de l'inconscient et des archétypes tels que Jung l'envisage.
Les ouvrages qui m'ont servi de base à ce travail sont : Dialectique du moi et de l'inconscient; Métamorphoses de l'âme; Energétique psychique; Racines de la conscience; Types psychologiques; Ma vie; Psychologie de l'inconscient ;

Introduction :

Tout ce dont je vais vous parler Jung l'a écrit ,élaboré à partir de sa propre expérience, de son vécu.
Jung est un clinicien et en tant que psychiatre s'est vu confronté à la psychose et aux délires psychotiques ; alors que Freud à élaborer la psychanalyse à partir de la névrose.
Ces approches apportent, avec tant d'autres, un aspect différent de la psyché mais complémentaire et non pas opposé.
Freud cherche à saisir chez l'autre la cause de ses actes ; Jung à en saisir le but, la finalité.
Arriver à alterner ces deux mouvements de manière harmonieuse au cours d'une analyse n'est pour moi pas utopique.

Après sa séparation avec Freud, Jung eu une longue période difficile .. Il sentait bien que pour lui certaines conceptions freudiennes (comme la libido et l'inconscient ) étaient insuffisantes , limitées ( ce qui n'enlève pas l'importance des découvertes de Freud car elles étaient nécessaires et ont permis à Jung d'aller plus loin) et puis à partir de là, il était face à l'inconnu... face à lui-même... plongée qu'il fit et qu'il décrit dans "Ma vie".

"Il s'agissait, pour lui, de savoir si l'inconscient n'était qu'un phénomène psychique secondaire et le résultat de refoulements ou s'il constituait le sol.. autonome et créateur de la vie psychique normale. " (M. L. von Franz)"

Toute son oeuvre fut consacrée à explorer le mystère de la qualité créatrice (et réparatrice) de l' inconscient.

Voici trois rëves dont l'interprétation sera faite dans cette optique:
-je rêve d'un homme ayant une cave ou un silo tout noir dans lequel sont conservées des graines. Tout est possible. Petit à petit il faudra oser descendre dans ce silo et ramener ces graines par les planter. Elles seront heureuses de voir la lumière.

-naissance, accouchement comme l'éclosion d'un oeuf; le bébé est si petit qu'il tient dans ma main. Pourtant quanq j'essaye de me souvenir les nouveau-nés sont déjà bien grands et lourds, toniques.

-Un arbre se déchire en 4 par le milieu; tout doucement; c'est dur; douloureux. De là sort un oeuf lumineux.
(l'arbre qui se déchire c'est elle-même; la créativité (l'oeuf) est à rechercher dans l'inconscient et n'est pas de l'ordre du moi, qui lui vit le déchirement)

Dans une analyse Jungienne les plans freudiens sont aussi travaillés -car il est évident qu'ils font partie de notre vie - mais il est des cas où on ne peut rester éternellement au niveau causal car l'être humain n'est pas qu'un passé, il est aussi un sujet en mouvement vers la vie, vers l'individualité et capable de créativité..

Partez avec l'idée que ce que je vais déveloper est hypothèse de travail et que
c'est vraiment à partir de votre propre expérience vécue, individuellement, que cette "théorie" deviendra ou non porteuse de signification.
Et n'oubliez pas que pour pouvoir accompagner l'autre dans ce chemin il faut l'avoir parcouru soi-même.

Parce que notre société base sa sécurité sur l'intellectualisation, le rationnel, dès qu'on parle de Jung on prend peur et pour ne pas prendre de risque on l'enferme dans le mysticisme et le religieux..
Et c'est vrai que quand on ouvre ses oeuvres il y parle de mythes, d'alchimie, de démons... mais parce qu'il a observé ces images chez l'humain et qu'il s'est posé la question "à quoi correpondent-elles? Quest-ce-que ça peut bien vouloir dire pour l'homme?
Car nous avons beau essayer de le renier, de le refouler, de l'inférioriser nous avons aussi un moi imaginal et une fonction psychique irrationnelle.
Et aujourd'hui nous avons perdu notre capacité à créer et à vivre l'image....
Aborder la psychologie analytique jungienne, c'est redonner vie à cette part
irrationnelle de nous même.. que nous avons tendance à perçevoir comme magique...

Une femme consulte avec ce rêve:
-la machine à laver le linge a tourné ; le linge est propre mais le bébé est mort.
Elle l'interprète elle-même et l'associe à quatre années d'analyse (freudienne) où les contenus, les complexes ont été analysés, la lessive nettoyée , tout est propre mais son bébé est mort.
Le bébé, c'est sa possibilité d'évolution, sa créativité, ce qui l'anime, ce qui fait que sa vie à un sens. Cette interprétation peut s'arrêter là.
Mais par la conception énergétiste de la psyché une dynamique peut-être donnée à ce rêve; sachant que l'énergie se transforme, se déplace mais reste toujours quelque part elle peut, donc, redevenir disponible.
Ainsi ce bébé mort peut être ramené à la vie et nous le verrons réapparaître progressivement dans les rêves; éventuellement sous un autre forme.
Dans la symbolique jungienne le bébé représente le Soi; c'est une image de libido centrale, d'évolution.

concept de la libido:

La libido, pour Jung, est l'intensité du processus psychique, sa valeur psychologique.
Une "valeur" étant une possibilité par laquelle l'énergie se manifeste et s'épanouit. C'est pourquoi il emploie l' expression d'" énergie psychique" ... concept qu'il étendra à celui d'"énergie vitale".

Cette valeur énergétique peut se communiquer à n'importe quel domaine (puissance, haine, faim, sexualité, religion, etc.) sans être une tendance spécifique .. (Qantitatif et non qualitatif)

Le terme "Iibido" exprime un désir, une impulsion, un " appetitus " dans son état naturel.
(Ce qu'il y a au fond de lui, nous ne le savons pas plus que nous ne savons ce qu'est en elle-même la psyché.)
A l'intérieur de nous-mêmes nous la perçevons comme vouloir, désir, ou envie et à l'extérieur nous voyons son mouvement.

Ce sont les besoins corporels, comme la faim, la soif, le sommeil, la sexualité, les états émotionnels, les affects, qui constituent l'essence de la libido.

Dans la nature , la distinction entre les instincts n' existant pas , nous ne voyons qu' un instinct continu de vie.
Cette volonté d'être nous conduit à un concept de libido s' élargissant à la notion de "tendre vers". (d'avantage une aspiration qu'un apetitus )

Eros (qui pour Freud est l'ensemble des pulsions de vie), Priape, Dyonysos... sont des images mythologiques pour formuler cette force que l'homme connaît parce qu'il la vit.
Dans ce rêve l'image mythique apparait telle qu'elle :
-est-ce à l'homme des marais à qui nous allons rendre visite ? ... Image de cet homme qui serait assis sur un trône ... À travers le léger écartement du rideau j'aperçois un grand sexe en érection. Je me retourne vers mon ami et je lui dis: "tu as vu Priape-Pan?
(dieu de la nature, du Tout; chez Lacan le phallus est le signifiant premier; chez Jung il est principe de vie et symbole du soi)

La libido est en partie à la disposition du moi, mais en partie se comporte avec une certaine autonomie.
Par exemple la libido investie dans les instincts n'est disponible que selon la mesure de la volonté dont dispose le moi.

Dans ces deux rêves où la libido est symbolisée par un cheval ( donc déjà domestiquée) on voit bien qu'elle n'est pas totalement disponible pour le moi:
-j'ai reçu -en son temps? en héritage? -un magnifique pur-sang appelé "Monseigneur".
En sortant d'une réunion de famille ? Monseigneur a disparu, volé et a été remplacé par un ongre dans un carcan en bois (qu'il porte sur son dos). Avec quelques personnes je pars à sa recherche. Bus, chemins, bifurcation, entrée dans un terrain sombre ...
Deux mois plus tard, jour pour jour nous aurons cet autre rêve:
-je suis le fils -et pourtant c'est moi- de l'homme à qui appartient "Monseigneur". Je suis en amazone, a cru sur son dos et à la fois je marche devant pour guider l'enfant que je suis. Il a été blessé et il faut être prudent. Je ne sais pas très bien comment me tenir car je le sens fringant et prêt à galoper. Je m'accroche à sa crinière. J'essaye de me détendre et d'avoir confiance car dans le fond je sais qu'il est gentil.

La libido est moralement indifférente ; en effet l'énergie en elle-même n'est ni bonne ni mauvaise, ni utile, ni nuisible ; tout va dépendre de la forme qu'elle revêtira.
C'est la forme qui donne à l'énergie sa qualité.

Dans les rêves les lions, taureaux, serpents et autres animaux sauvages... représentent une libido dans sa forme indifférenciée, pas encore domestiquée.

Voici quelques rêves:
-je suis dans une maison en pierres brutes. Un énorme lézard fonce droit sur moi, il devient un crocodile puis un Jaguar, enfin un chien affectueux qui me lêche de façon débordante.
(Ainsi le menacant se révèle familier; Ce rêve montre la capacité de transformation et de domestication de la libido. C'est le pole évolutif de la pulsion.)

-chaque pièce contient un crocodile. Les premiers sont "gérables" mais celui-ci dans la dernière chambre est immense, une pieuvre se surajoute à l'épreuve car elle est sur son dos. Je préviens mon ami qu'il ne faut pas qu'il aille là car la bête est gigantesque et que si elle bouge il devra la tuer et que ce n'est pas sur qu' il y arrive. Il me demande de sortir et de l'attendre dehors. Au bout d'un certain temps il me rejoint. Je ne sais pas ce qui s'est passé, si la bête est morte ou pas. Je sais seulement qu'ils se sont quand même confrontés. Ont-ils posé un pacte ? J'ai l'impression que oui car il est serein et quand il me prend dans ses bras je sens sa force juste. Je me dis que "je suis en sécurité".
( l'ami est le héros médiateur dont le moi a besoin pour négocier ces forces pulsionnelles, archaïques, prégénitales. )

Un dernier:
-Un chien, poursuivi par deux loups parce qu'il essaye de sauver quelque chôse s'échappe par deux fois en escaladant un grand mur blanc, vertical. Les loups ne suivent pas ce chemin, ressortent pour tenter de l'attraper à l'extérieur. Je ne sais pas s'ils y réussissent.
(le chien est une libido plus domesticée que le loup; il semblerait que cette acquisition précieuse soit fragile ou susceptible de se faire rattrapée... Le mur blanc est le lieu de la clarté, la lumière, de la conscience ; lieu où les loups non domestiqués, n'ont pas accès. Ainsi la domestication de la libido permet -sens + de la domestication-)

Dans la dynamique psychique nous allons voir quelles sont les mouvements de la libido et ses capacités de transformation .


Conception énergétiste en psychologie:

Tout déroulement énergétique a une direction et va vers un but.
C'est pourquoi la conception énergétiste de la psyché est finale.. au contraire de la conception mécaniste causale, Ses fondements sont les relations de mouvement (et non les substances).

Aussi dans cette optique, nous ne nous arrêteront pas tant sur les causes qui ont engendré les complexes mais nous essayerons de voir quelle dynamique psychique ils engendrent et quelle est leur possibilité ou leur capacité de transformation.
C'est là toute la richesse de la conception énergétiste dans la pratique clinique.

rêve :
-Je souffre d'une affection du pénis. Je fais appel au secours public et plus particulièrement via mes relations professionnelles du moment. Or je ne travaille pas.
Considérer du point de vue freudien, ce rêve sera analysé à partir du complexe de castration. Ce qui est juste, mais insuffisant pour ce patient maniaco-dépressif qui a fait un travail analytique pendant 8 ans déjà et sort d'une hospitalisation de trois mois; il m'apporte ce rêve à la troisième scéance et dira lui-même, avec beaucoup de finesse "c'est ma force masculine en mauvais état" (c'est effectivement l'énergie vitale qui a besoin de soins car elle n'est pas génitalisée et qu'elle est infériorisée) . Le rêve suivant confirmera qu'il s'agit de son énergie vitale, dans sa forme dyonisiaque
-J'évolue dans des grandes caves à vin qui se vident de leur contenu. Je suis en affaire car il va falloir les remplir : de quoi ; avec qui ?
Un autre rêve nous permettra de polariser la possibilité de dévelopement d'une énergie encore endormie:
-Je suis à vélo avec un garçon la nuit sur un sentier; il y a des lièvres endormis sur le bord de la route. On s'arrête chez lui pour bavarder.
Le lièvre peut avoir une signification sexuelle. Dans la symbolique, c'est un animal lié à la lune, à la Terre -Mère, au renouvellement perpétuel de la vie. Il peut être héros civilisateur ou animal faible qui lutte et est prêt à sacrifier son caractère enfantin à une évolution future.

Les lois régissant l'énergie et donc applicables à la psyché sont

-principe de polarisation (il n'est d'énergie que là où existe une tension entre des contraires )
Le courant s'établit toujours de la plus haute vers la plus basse tension.
Il en est de même de la libido (pôle instinctuel -pôle évolutif de la pulsion)

Ce principe se retrouve dans la compensation ainsi que dans l'énantiodromie (=renversement dans le contraire -Héraclite-)

En appliquant le principe de polarisation dans la dynamique psychique, on va chercher ce qui face à l'attitude dominante unilatérale constitue le contraire et l'opposé . (par ex. l'ombre)
Positionner les contrastes permet alors de trouver une pente d'écoulement à l'énergie excédentaire
C'est pourquoi dans les séances on polarise les choses et face au coté destructeur on va guetter l'autre pôle.
Le fait de polariser ne fait pas le passage mais en permet la possibilité.

cf. rêves de cette jeune femme, dépressive et suicidaire:
-Je tue une femme; elle est petite avec une robe argentée de fête; je la mets dans un sac poubelle et j'essaie de la camoufler avec les ordures. Je monte dans un appartement ; je vois un chat. J'ai peur que l'on retrouve le sac. Je veux aller aux toilettes; il y en a trois très hautes, sales, pseudotoilettes; il n'est pas possible d'aller là.
-Je suis en voiture avec ma mère, c'est elle qui conduit; nous sommes sur une grande chaussée. Ma mère regarde une vitrine et n'arrive pas à détacher son regard: un homme habillé tout de blanc comme un marié montre la direction d'un doigt. Au carrefour suivant, le même homme en noir fait le même geste. Nous descendons, devant nous il y a une boite électrique et deux tombes, ouvertes et vides pour deux personnes (nous). Mais l'homme ne nous indique pas la direction des tombes mais celle de trois jeunes gens qui rient.

et ce rêve d'une autre femme dans la négociation et l'intégration des opposés :
-comme un message ou une leçon de vie : c'est un jeu de cartes, altèrnance de rouge et de noir. Capacité de retournement comme les images du jeu.

-principe de conservation : Il nous faut distinguer le principe d'équivalence et le principe de constance.
Pour chaque énergie utilisée apparaît ailleurs une énergie de même grandeur, de même ou d'une autre, forme et la somme d'énergie est toujours égale à elle-même.

Le principe d'équivalance se retrouve entre autre dans les refoulements et les formations de remplacement. cf. Freud
Il a une grande importance dans le traitement : La formation de remplacement est facile à voir quand elle est consciente.
Mais il arrive souvent qu'une certaine masse de libido disparaisse sans être, semble-t-il, remplacée.
C'est qu'alors le produit de remplacement est inconscient (ou bien que nous ignorons la formation de remplacement ).
Selon le principe d'équivalence nous pourrons constater des indices d'une activité inconsciente comme les rêves , les fantasmes, ainsi que l'accentuation de certains symptômes....
Car il existe une relation d'équivalence entre l'énergie physique et l'énergie psychique. Ce qui explique la psychosomatique.

C'est cette équivalence entre l'énergie psychique et physique qui a permis à Jung d'étendre son concept de libido à celui d'énergie vitale.

-principe de transformation : Une des particularité du processus de transformation
est que l'énergie transfère dans sa nouvelle forme des caractères de la forme antérieure.
Ainsi la libido passant d'une forme à l'autre transfère dans la nouvelle fonction des caractères de la précédente. ( nutrition - sexualité)
Ce qui permet de reconnaître d'où provient la libido qui active l'inconscient ou la nouvelle formation.
Ainsi quand une forme antérieure destructrice se transforme en une forme vitale , il subsiste dans cette nouvelle forme de la destructivité. Mais comme cette forme est plus évoluée, elle porte une tension qui permet la vie ; alors que précédemment l'abscence de tension ne permettait que la destrution.

-principe d'entropie et néguentropie

En ce qui concerne la psyché il faut admettre un autre principe celui de l'intégration.
En effet l'expérience nous apprend qu'il ne suffit pas de découvrir les choses, de les comprendre rationnellement ni de les mettre en tension, il faut encore les intégrer.

C'est la fonction sentiment - fonction d'évaluation subjective pour Jung - qui permet cette intégration.
("La sensation constate ce qui existe réellement. La pensée permet de connaître la signification de ce qui existe ; le sentiment qu'elle en est sa valeur ; et l'intuition ses possibilités d'origine et de but qui gisent dans ce qui existe.")

Quoiqu'il en soit il y a toujours de l'énergie sous une forme ou une autre :
sous forme de mouvement et de force - tendances, désirs, vouloirs, affects
sous forme de situations ou conditions - possibilités, disponibilités


Progression et régression de libido:

La progression est la quotidienne marche en avant du processus psychologique et consiste à s'adapter aux exigences posées par le milieu .
Cette adaptation n'est jamais faite une fois pour toutes.. des modifications des conditions extérieures peuvent demander à un moment de la vie une autre attitude.

Quand notre attitude n'est plus adaptée, la progression de la libido s'arrête.
Le sentiment vital que nous avions lors de la progression s'éteint ; la libido s'accumule provoquant un état général de tension; nous sommes alors dans état affectif prêt à exploser.
Dans le langage courant, on emploie volontiers pour désigner cet état des images de débordements, de "ne plus pouvoir tenir", d'éclater ... "Celui dont le coeur est plein se répand en paroles"

Tandis que la libido progresse les couples d'opposés, les contrastes sont unis et coordonnés.
La progression étant la réussite de l'adaptation : impulsion et contradiction, oui et non, arrivent à agir régulièrement en une harmonieuse réciprocité.
Cette coopération rend possible l'équilibre de la vie qui sinon serait unilatéral

Chaque fois que la libido stagne il se produit une accumulation de libido.
Et l'état d'accumulation est toujours caractérisé par la désintégration des couples d'opposés.
Les contrastes ( les opposés), unis auparavant dans le flux de la vie, apparaissent comme des adversaires prêts au combat ; oui et non ne peuvent plus s'unir en vue d'un acte coordonné; ils ont atteint des valeurs qui se contrebalancent réciproquement.

Il s'en suit une lutte dont la durée et l'issue sont imprévisibles. (cf. rêves de guerre , nazis, et autres contenus d'ombre).
C'est de l'énergie qu'ils perdent que se forme le tiers qui inaugure précisément la voie nouvelle. (cf. physique quantique -la logique du tiers inclus : il existe un troisième terme T qui est à la fois A et Ä.. On peut représenter les trois termes de la nouvelle logique - A, Ä, T - et leur dynamisme associé par un triangle dont l'un des sommets se situe sur un niveau de Réalité et les deux autres sur un autre niveau de Réalité. Si l'on reste à un seul niveau de Réalité, toute manifestation apparaît comme une lutte entre deux éléments contradictoires. (ex. onde et corpuscule). Le troisième dynamisme, celui de l'état T, s'exerce à un autre niveau de Réalité, où ce qui apparaît comme désuni (onde et corpuscule) est en fait uni et ce qui apparaît comme contradictoire est perçu comme non-contradictoire. )

( c'est pourquoi, d'ailleurs, toute extravagance ou exagération est considérée comme une perte d'équilibre, puisque manque l'effet coordonnateur de la pulsion antagoniste. )

Plus la stagnation dure, plus grandit l'importance des positions opposées.
Par la suite, elles vont s'enrichir en association et s'adjoidre de nouveaux districts du matériel psychique.

Une telle tension mène au conflit; le conflit à des tentatives de refoulement, si le refoulement du parti adverse réussit, c'est la dissociation de la personalité...et la possibilité de névrose.

L'opposé refoulé, au contraire de ce qui se passe lors du déroulement progressif, n'exerce plus une action équilibrante mais bien une action d'opposition..
La lutte des contraires se continuerait inutilement si l'explosion du conflit ne mettait en branle le processus de régression, la marche rétrograde de la libido.

La libido alors régresse dans l'inconscient pour y animer une situation primitive analogue à la situation consciente, en même temps qu'une voie (archaïque) d'adaptation.
Archaïque, puisque dans l'inconscient est censé se trouver tout ce qui semblait jusqu'alors inutile à l'adaptation consciente : possibilités réprouvées, considérées comme usées ou dépassées ..c'est la fange de fonds que la régression met au jour..

Mais il y a aussi dans l'inconscient des fonctions psychiques qui ont été écartées par l'attitude unilatérale consciente ( pensée-sentiment) et donc parce queinutilisées, non exercées sont restées indifférenciées (embryonnaires, archaïques) .
Comme ces fonctions sont associées aux contenus de l'inconscient elles sont considérées comme inférieures et incompatibles alors qu'en fait elles contiennent la nouvelle (et complémentaire) possibilité d'adaptation .

La cause de la stagnation de la libido étant l'échec de l'attitude consciente, nous comprenons dans quelle mesure ces contenus activés par régression peuvent être des germes de vie.

Il semblerait que la concentration de libido dans l'inconscient soit un danger pour la vie consciente.
Car plus elle est investie dans l'inconscient, plus elle va animer ses contenus et augmenter l'influence de celui-ci sur la conscience en dépit de la résistance de l'intelligence ou de la logique rationnelle.

Le salut, c'est le symbole (=médiateur) qui peut comprendre et unir en soi conscient et inconscient (thèse et anti-thèse).
C'est la naissance du symbole qui va arrêter la régression de la libido dans l'inconscient en l'attirant vers un but encore lointain certes, mais qui dès cet instant agit .
A partir de là, la régression peut devenir progression, le refoulement, flux ...

Dans la mesure où nous pouvons donner un sens au symbole il va conduire le patient au delà de l'enfermement de son moi. (Le processus symbolique est à la base de l'histoire de l'évolution)

cf. Les rêves d'animus,d'anima
-je suis en face d'une belle femme de mon âge, libérée. J'étais étonné qu'elle s'intéresse à moi. Elle avait une olive en bouche et voulait que je la prenne avec la bouche. J'étais très gêné à cause du monde. Finalement je le fais et c'est très agréable.

-Une végétation douce, une cascade, un bouleau sur la gauche, des sommets de montagnes au loin, une légère bise me caresse le visage. C'est mon sanctuaire. Je suis censée chercher la lumière, mon essence. Je "travaille". Je vois JP en face de moi et je lui dis "tu seras toujours une partie de moi-même quoiqu'il arrive. A ces mots, il entre tout entier dans mon corps. Il est en moi. Il est moi.

-Un homme s'avance avec une maquette carrée du palais des contes de 1001 nuits, je vois un escalier qui me conduit au centre. C'est une coupole bleue.

La progression est fondée sur la nécessité vitale de s'adapter au milieu et va refouler les tendances ou les possibilités pouvant servir l'individuation.
La régression au contraire, est adaptation aux conditions du monde intérieur de chacun et fondée sur la nécessité vitale de donner satisfaction aux exigences de l'individuation. (ainsi la dépression peut être un mal créateur).
Un homme ne peut répondre de façon idéale aux exigences de la nécessité extérieure que s'il est en accord avec lui-même.
Et inversement, il ne peut s'adapter à son propre monde intérieur et parvenir à l'accord avec lui-même que s'il est aussi adapté aux conditions du milieu.

L' échec d'une fonction adaptatrice jusqu'alors suffisante s'explique par l'incompréhension de l'exigence interne.

Il ne faut pas confondre progression et développement ; le courant continuel de la vie, n'est pas nécessairement développement ou différenciation ... La vie psychique de l'homme peut progresser sans évoluer et rétrograder sans involuer.
Progression et régression sont des mouvements correspondant à ce que Goethe a appelé diastole et systole.

Le principe de la progression et de la régression se reflète dans le mythe du dragon-baleine. (Pinochio, Jonas..)
Le héros est le représentant symbolique du mouvement de la libido : l'entrée dans le dragon est un mouvement régessif. L'engloutissement total et la disparition du héros dans le ventre de la baleine représentent l'attitude qui se détourne complètement du monde extérieur. Le travail d'adaptation aux conditions du monde interne est représenté par la victoire remportée de l'intérieur sur le monstre. La sortie hors de son corps indique que la progression recommence.
La traversée nocturne vers l'est est l'indice que la régression est une phase nécessaire du développement, phase durant laquelle l'homme n'a pas conscience d'un développement puisqu'il se trouve dans un état de contrainte qui se présente comme s'il était dans un état de sa première enfance, embryonnaire même, dans le sein de sa mère.
C'est seulement quand l'homme persiste dan cet état que l'on peut parler de développement rétrograde, d' involution ou de dégénérescense.

Dans cette optique les deux rêves suivant nous indiquent chez ce patient la peur de la régression:
-Je suis quelque part dehors, il fait très très sombre; une grosse baleine a les yeux de mon professeur d'alto très très triste.
-Dans une grande pièce une baleine, elle me poursuit. Quelqu'un ou une voix dit "attention elle à l'air très gentille mais quand elle mord ça fait très mal.


Extraversion et introversion

Extraversion et introversion, sont des dynamismes tant de la progression que de la régression.

Ce mouvement a lieu sous la forme extravertie quand les objets,c.à d. les conditions du milieu, influencent de façon prédominante la progression; et sous la forme introvertie quand la progression s'accomode des conditions du moi (du facteur subjectif).

De même, la régression peut se produire soit par retrait du monde extérieur (introversion), ou par fuite dans des expériences extérieures extravagantes (extraversion).
Par exemple un échec plonge l'un dans un état dépressif ; et pousse l'autre dans la dissipation du cabaret.

Ces deux modes de réaction, extraversion et introversion, sont deux types opposés (et complémentaire) d'attitude.

D'ordinaire ces deux courants altèrnent mais ils peuvent aussi apparaître simultanément sous forme de conflits, l'un allant vers l'extérieur, l'autre vers l' intérieur.
On remarque ce conflit lorsque l' instinct primitif a subi une importante limitation gênant le mouvement contraire naturel et adapté contre l'unilatéralité, et que la culture n'est pas assez avancée pour que la libido soit bridée au point de pouvoir participer intentionnellement aux mouvements intro- et extravertissants.

La parole est considérée comme un mouvement extravertissant de libido ..


Définition de l'inconscient.

Le concept d'inconscient pour Jung englobe tous les contenus ou les processus psychiques dont le rapport avec le moi n'est pas perceptible.

L'état dans lequel se trouve ces contenus tant qu'ils ne sont pas rattachés au conscient échappe à notre possibilité de connaissance ; il nous est aussi impossible de fixer l'étendue de la sphère inconsciente.
Néanmoins nous pouvont distinguer différentes "strates" dans l'inconscient ;c'est l'image de l'iceberg: la pointe émergeant de l'eau étant le conscient ; celui-ci repose sur l'inconscient et en descendant "dans l'eau" nous trouvons par "couche" l'inconscient personnel, familial, national, ethnique ..et collectif.

L'inconscient personnel renferme toutes les acquisitions de la vie personnelle:
-les souvenirs oubliés (en perdant sa valeur énergétique -émotionnelle- un contenu conscient devient inconscient)
-les souvenirs refoulés (c'est-à-dire intentionnellement oubliés et ce sans perdre de leur valeur )
-les sensations et les perceptions dont l'intensité est insuffisante pour pénétrer dans la conscience..

L'inconscient personnel correspond en grande partie à cette figure apparaissant souvent dans les rêves et que Jung appelle "l'ombre".
Sous le terme "d'ombre" il entend la somme possible des défauts cachés , des contenus désavantageux ou refoulés :
-j'ai l'impression de faire tout de travers et d'être détestée pour ne pas savoir faire comme il faut.

-Je rêve que je suis en promenade dans une ville avec un ami qui est gentil mais que je trouve un peu pot de colle et bê-bête. Je décide de filer à l'anglaise et débouche sur une des plus belles places à Paris, des bâtiments blancs tout illuminés (qui n'existent pas en réalité). Je cours en sautillant le long du boulevard, pour rentrer chez moi, espérant qu'il ne me rattrape pas. Arrivée chez moi, j'espère que l'ascenseur arrivera vite pour qu'il ne me rejoigne pas. Arrive un homme qui me demande si je peux ouvrir et fait passer avant lui une femme et un autre homme. J'espère que tout cela ne m'empêchera pas de semer mon ami. Mais non, il n'est toujours pas là.
Sera-t-il possible pour cette rêveuse de semer son ombre?

-je suis dans la maison avec les enfants et tout en étant occupée j'ai la sensation d'une grande ombre qui passe dehors dans le jardin et qui le temps qu'elle traversse (le jardin) obscurcit la maison. Je n'y accorde pas d'attention particulière (le prends comme un fait sans m'interroger si j'ai vu ou pas; si réelle ou pas)
Plus tard en sortant nous remarquons des empreintes "géantes". Je me rends compte qu'elles sont liées à cette sensation que j'ai eue. Je me demande si il y a un risque pour les enfants, s'il y faut se protéger ?
Cette personne associera l'ombre à Frankenstein et à sa peur de la mort. Le géant est aussi sa culpabilité et son impression d'infériorité.

Mais pour Jung, l'ombre recèle aussi des fonctions insuffisamment développées résultat de nos choix et facteurs d'évolution . (ex. médecin - artiste)
cf. rêves avec des personnages handicappés, faibles, fragiles.
Ce qui pourrait être illustré par c'est deux rêves:
-Une femme qui se laisse couper la main et accepte la prothèse qui est comme un poinçon. Je lui dis "tu ne peux accepter de te la laisser couper tu vas perdre toute ta motricité fine or tu en as besoin pour travailler".
Pour cette personne c'est sa créativité qui est castrée .

-J'accouche de deux enfants :un bien portant, l'autre tout à fait ouvert . Je l'ai soigné
jusqu'à ce qu'il se referme tout à fait.
Ici le moi onirique, en avance sur le moi conscient, prend soin de cette part blessée.

Ces contenus inconscients, personnellement acquis, reposent pour Jung sur d'autres contenus, qui sont innés. C'est ce qu'il appelle l'inconscient "Collectif " .

"Collectif parce qu'il se retrouve chez tous les individus et constitue un fondement psychique universel."

L'inconscient collectif apparaît comme le résultat de toute l'expérience humaine vécue depuis des éternités..
Certains traits ont pris au cours des siècles un relief particulier; et constituent alors des dominantes ; ce sont ces dominantes que Jung a appelées archétypes.

Jung considère la mythologie, la philosophie, la religion mais aussi tous nos systèmes socio-politiques comme une sorte de projection de l'inconscient collectif...

Ainsi, en chaque enfant préexiste une disposition psychique fonctionnelle antérieure à la conscience. (Cerveau archaïque des neuro-biologistes? Mémoire cellulaire de Guillé)

Parce qu'il recèle toutes les formes de vie et de fonctions héritées depuis toujours cet inconscient collectif est, pour Jung, source de connaissance .
Il est aussi celui qui répare .
-je reviens d'un long chemin, j'ai été chercher de l'eau,( au fond de moi-même).Je verse cette eau dans les fonds baptismaux. Chacun pourra y trouver un peu d'eau "lustrale".

-je suis dans une nacelle avec une amie dos à la paroi rocheuse dans le fond de la mer, clair, sable blanc.
Une femme vient vers nous en nageant pour nous parler de ce que nous allons voir, nous faire sentir ce que nous allons sentir. Elle touche mon amie qui sursaute et trouve le contact visqueux (Poisson).
Elle veut me toucher aussi mais je lui dis que je vois ce que c'est et que c'est une sensation qui me dérange.
Elle ne me touche pas mais m'invite à me détendre et à toucher tout ce qui vit dans l'eau.
La nacelle s'élève et au moment d'émerger je vois nager au-dessus de notre tête une tortue. J'ai envie de la toucher et à la fois l'idée de la toucher m'effraie.
Quand nous sortons de l'eau le spectacle est magnifique. De part et d'autres s'ouvrent des maisons: ce sont des grottes en nacre blanche; il y en a trois de chaque coté; meublées comme des salons avec un sapin et une bougie allumée sur la table. Il fait paisible. L'émotion monte en moi tellement c'est beau.
Le soleil est face à nous, timide, dans les brumes et entre les branchages. Je cherche à mettre mon visage dans ses pâles rayons.

Il y a des problèmes que l'on ne peut absolument pas résoudre par notre volonté .
Cf. rêve:
-...Je réfléchis très vite et me dit que c'est un peu l'impasse car si on s'enfuit en les laissant vivants, ils vont nous poursuivre et les tuer nous en sommes incapables.
Ainsi le moi ne peut rien faire; il faudra que ces contenus "tueurs" se transforment par le dialogue , la confrontation.

C'est alors que se trouve posé le fondement de l'inconscient collectif; car c'est dans ces profondeurs que l'homme peut puiser des forces pouvant s'éveiller et intervenir.
C'est ce que permet la régression de la libibo lorsqu'elle dépasse les stades infantiles pour faire irruption dans les vestiges de la vie ancestrale et consteller ou animer des représentations archétypiques

Les rêves donnent alors, par le biais d'images collectives, les indications permettant l'accès à la solution du problème . (cf. l'homme indiquant les jeunes gens riant)

Mais l'inconscient est aussi perçut comme dangereux (les fameux « perils of the soul ») nous avons peur des affects incontrôlés parce qu'au cours de ceux-ci la conscience disparaît trop facilement .
C'est cette menace et cette peur de l'inconscient qui est à l'origine d'angoisses imprécises motivant la consultation.
Le danger est de s'identifier aux thèmes collectifs et archétypiques.
C'est pourquoi tous les efforts de l'humanité tendent à consolider la conscience afin de se protéger des dangers de l'inconscient.

Le caractère imprévisible, manaçant et submergeant, de l'inconscient se retrouve dans les rêves de vague, raz de marée, cataclysme etc..
-La mer qui monte à toute vitesse. Et je vois que je vais me faire submerger et je me retrouve coinçée par les eaux.
Les deux rêves suivant aideront chacun des patients à dépasser sa peur de l'inconscient :
-je suis sur la plage; les vagues me passe dessus, je m'enfonce dans le sable. Michel regarde les vagues arriver. Je ne vois pas les vagues, il me dit qu'il y en a une terriblement grosse qui arrive, ça me fait peur. Il me dit de calculer mon apnée.
- loin, au bout d'un banc de sable se trouve un monticule blanc, éclatant. Je sais que c'est du sel. La mer a creusé un chenal de sable que je vois de temps en temps immerger par de grosses déferlantes. J'ai besoin d'aller vers ce tas de sel, de le toucher, de me rouler dedans. Je m'avance dans ce chenal pour l'instant à sec (mais au milieu de la mer). Je suis chargée de deux rouleaux de toile de tente (avec piquets) (le vert ligné à gauche, le bleu à droite) C'est encombrant, elles ne peuvent pas être mouillées. Très très loin, derrière moi et à gauche se trouve la plage, les maisons. Je fixe du regard ce tas de sel. Un homme vient à ma rencontre. Il me semble que c'est Luc. Je m'arrête, dépose un moment sur le sable mes affaires et l'écoute. Il me montre la direction ; me parle des difficultés et du danger. L'échange est sans chaleur (indifférent). Quand je relève la tête après avoir repris les rouleaux sous mes bras il est très loin déjà. J'accepte en moi-même la constatation qu'il ne m'aide pas à porter mon fardeau. J'avance, en regardant tantôt la montagne de sel sur ma gauche qui me donne du courage, guêtant d'un autre coté, derrière la montagne de sable sur ma droite, l'arrivée d'une déferlante. J'ai peur de manquer de souffle si elle arrive. Finalement j'en vois une gitantesque. Je me sens à la fois angoissée devant ce mur qui avance et à la fois sereine. C'est comme si je l'attendais, je savais qu'elle devait arriver. Je m'accroupis dans le creux du chenal, serrant ce que je transportais avec moi. Je réalise que ce que je serre dans mes bras c'est un chien (comme un labrador). La vague nous recouvre et ne nous mouille pas, nous sommes à l'abri dans le creux. Mais je sais que nous allons être pris par son tourbillon quand elle va se retirer . Je sens qu'elle ne nous veut aucun mal mais devant sa puissance, je me sens un fétu de paille. Alors je me vois à la fois dans le tourbillon suffocant et à la fois en dehors comme protégée.

"L'inconscient devient défavorable et dangereux quand nous sommes en désaccord avec lui, c'est-à-dire en opposition avec des tendances majeures de nous-même."

Les dynamismes de l'inconscient sont identiques à ceux des instincts ; c'est pourquoi un manque de contact ou de lien avec l'inconscient est synonyme de déracinement et d'instabilité instinctuelle.
Il ne faut pas oublier que le conscient ne cesse de s'écarter du fondement instinctif archétypique et d'entrer en opposition avec lui.
Ce qui explique sans doute le grand besoin qu'a notre société aujourd'hui de retrouver ses liens avec les instincts et avec l'inconscient .
Je pense à ce rêve où le patient me dessina un corps tronçonné à la taille et dont le bas était enveloppé de bandelettes , comme une momie égyptienne.

J'aimerais terminer cette définition de l'inconscient par ces lignes de M. L. von Franz
"L' inconscient n'est ni concentré, ni intensif, mais crépusculaire jusqu'à l'obscurité.
Il y gagne une extension immense et il renferme côte à côte, de façon paradoxale, les éléments les plus hétérogènes, disposant ..du trésor prodigieux... posé au cours de la vie des ancêtres, qui, par leur seule existence, ont contribué à la
différenciation de l'espèce. "

"Personnifié, l'inconscient prendrait les traits d'un être humain collectif: l'Anthropos. "
Mais il apparaît d'avantage comme un flot infini, un océan d'images et de formes émergeant à la conscience lors des rêves ou d'états mentaux .

-Dans la mer des endroit où j'ai pied, des endroits où je coule mais je continue à marcher jusqu'à un endroit où j'ai pied. Je ne ressens pas l'étouffement quand je coule, ni la peur mais je ne regarde pas (encore) vraiment à ce moment mais l'endroit là-bas où je sais que j'aurai pied.

Ainsi Jung postule le caractère existentiel de ces contenus psychiques dépassant le sujet, autonomes dans une très large mesure; soumis au contrôle conscient de façon très conditionnelle, ou échappant même en majeur partie à ce contrôle.

Confrontation avec l'inconscient

Ce qui importe surtout pour chacun, c'est la différenciation entre le conscient et les contenus de l'inconscient.
Car sinon l'inconscient exerce sur notre vie une véritable emprise , et le moi, même si il se croit libre, ne l'est pas ; c'est l'inconscient qui mène la danse soit en submergeant notre conscience soit en prennant une bonne partie de la libido.

Malheureusement l'expérience nous montre que la seule connaissance de ces contenus n'a généralement pas l'effet thérapeutique souhaité.
Etant relativement autonomes, ils ne peuvent pas être simplement intégrés sous une forme rationnelle.
C'est la fonction sentiment qui, en donnant la valeur (subjective) à ce qui existe), va permettre l'intégration.
-une voix me parle de la « conjonction », me dit de persévérer et d'avoir confiance. Que le moment venu elle se mettra d'elle-même.
La seule chose que le moi puisse faire c'est accueillir le processus.

Pour que cette intégration soit possible les contenus inconscients exigent ce que Jung appelle un traitement dialectique, c'est-à-dire une véritable confrontation qui sera réalisée sous forme de dialogue. (vérifiant ainsi la définition alchimique et religieuse du dialogue intérieur avec l'ange gardien)

Ces contenus doivent d'abortd être isolés et la façon la plus facile de le faire est de les personnifier ou de les imager et d'établir un contact avec ces personnages ou ces images en partant de la conscience.
C'est ainsi qu'on peut leur retirer de la puissance, qu'ils exercent sur le conscient.

Leur autonomie favorise la personnification et donc la confrontation et la différenciation mais ne plait pas toujours au besoin de controle et de puissance du moi.

"Finalement, c'est toujours le conscient qui reste décisif; c'est lui qui doit comprendre les manifestations de l'inconscient, les apprécier, et prendre position vis à vis d'elles."

Si l'on réussit à établir la confrontation avec l'inconscient la désunion avec soi-même cesse et nous pouvons alors bénéficier des apports favorables de l'inconscient .

Ce que Jung a appelé la "fonction transcendante" résulte de ce double mouvement : celui qui donne la parole, d'un côté aux facteurs inconscients (imagination active , rêves , symptômes) et de l'autre, aux valeurs et aux buts du moi . Ainsi s'organise progressivement une tension entre le Moi et son Ombre.

Il est important lors du processus de laisser libre cours à l'émotion , à la sensation afin de ne pas en évacuer le corps .

Archétypes:

Les archétypes sont des structures énergétiques, organisatrices de la psyché (« modèles de pensée » innés)) ; ils sont au plan mental ce que les instincts sont au plan biologique : des modèles d'action et de comportement (cf. pattern of behavior)

C'est par l'archétype que la conception inconsciente donne à l'instinct sa forme et sa fin .
L'instinct évoque dans l'esprit l'image archétypique qui lui correspond, et cette image, à son tour, devient le moteur du comportement du sujet.

Images virtuelles, ils sont à la fois comme le sédiment de toutes les expériences vécues par la lignée ancestrale; ils en sont le résidu structurel, mais non les expériences elles-mêmes et à la fois on peut voir aussi en eux les facteurs qui créent la réceptivité à l'expérience, la rendant ainsi possible.

Dans l'inconscient personnel, les images-souvenirs sont pour ainsi dire pleines parce que vécues alors que les archétype contenus dans l'inconscient collectif sont en quelque sorte des images vides car nous ne les avons pas encore vécues individuellement.
C'est seulement lorsqu'elle sera associée à un vécu concret qu'une image virtuelle prend vie, acquiert un sens et une influence sur nous mais ce faisant elle s'ampute de son ampleur.

Ainsi les parents, la femme, l'homme, les enfants, la naissance et la mort etc sont des images existant en nous sous forme de disponibilités psychiques innées et qui vont acquérir une teneur en tombant en concordance avec quelque chose de vécu.

Cette conception d'archétype nous aide à comprendre les exigences d'absolu que l'on adresse à l'autre (=mère, conjoint, enfant..) car nous cherchons à retrouver en lui l'absolu de notre image virtuelle.

Certains archétypes apparaissent de façon régulière (l'ombre, la bête, l'anima, l'animus, la mère, l'enfant, le vieux sage) et d'autres reflètent des situations individuelles précises.

Cf. rêves:
-je croyais que le chien que l'on entendait pleuré était celui enfermé dans la cave. Je réalise que non que c'est celui qui est glacé de peur car il a croisé (et pourtant il le connaissait) le "grand serpent " (dragon) . Normalement sous la terre, il traverse de temps en temps les pièces (de notre vie) pour nous rappeler qu'il existe et peut tout faire basculer ? Changer?..

-des gradins à l'extérieur, une grande affiche de la Belle et la Bête. Je m'installe. Le spectacle est organisé par la blanchisserie lumière. Au milieu des gradins un homme me montre une femme, en souriant, et les prospectus qu ils tiennent dans les bras, qu'ils vont distribuer. Je suis concernée par cette distribution.

-du bas du château sortent deux femme âgées, l'une est plutôt ronde, l'autre nue et décharnée. Cette dernière m'agrippe avec ses doigts ; je les sens pénétrer mes orifices à la limite de la douleur, elle sent le soufre. Je m'étonne moi-même car je dépasse la nausée et je m'ouvre à elle, je l'accueille car je réalise qu'elle est très malade. Je la prends dans mes bras pour la soigner, elle devient douce et tendre ; l'autre femme est avec nous.
Je suis couchée dans mon lit et je vois passer les quatre jeunes filles qui chaque matin réveillent le chatelain. Il m'a parlé de cette « cérémonie du baiser » me disant que le baiser d'une des quatre filles le troublait comme quand nous nous sommes embrassés. Je regarde ces jeunes filles et je reconnais celle du baiser troublant, elle est lumineuse.

-Un roi condamne à mort la voyante qui l'a aidé et sa propre fille. La voyante passe devant lui couchée, nue, décharnée. Je me demande si elle a son bras droit coupé et elle lui dit : "Tu m'as tout prix, je t'ai tout donner pour que tu deviennes roi et parce que je connais ta vie, ton secret, tu me tues." Elle souffre de cette trahison. On met les deux femmes dans un soupirail plein d'eau et on les recouvre de terre. Par un couloir le roi sauve sa fille qui change de nom, de vie et part vers le monde.
Le roi représente l'attitude collective dominante. Le roi, içi, tue le féminin dans son côté irrationnel, sagesse et connaissance par la voyante et dans sa capacité d'évolution par sa fille.
En quoi est concernée la rêveuse? Son adaptaion à la réalité est associée au principe dominant collectif.

-Philippe, mon mari, m'acceuille dans un lieu où il y a un homme très dangereux qui va me faire du mal. Tout le rêve je me demande "va-t-il me laisser seule là en danger??"
Puis moi j'allais partir avec lui, mais ma fille allait rester là. C'est un danger pire que la mort.
C'est l'archétype du prédateur , le Barbe-Bleue (pulsionnel destructeur qui se représente )qui tue et martyrise à mort le femme. L'Animus + serait-il assez fort?
le premier réflexe du moi est la fuite.
L'adandon de sa fille est un contenu d'ombre à elle = sa lacheté . Animus héroique???

-Ma mère a des branches qui poussent dans le dos. Je les lui taille mais comme elles repoussent, ma mère me dit qu'elle dois aller se faire opérer pour enlever la racine.
Pour les enfants les parents sont souvent des dieux. La mère est trop investie de l'archétype; ce qui rend cette jeune femme de 30 ans "servante à la mère" , dans le rêve comme dans la réalité. Tant que c'est sa mère qui porte l'arbre elle ne peut s'en séparer. Enlever la racine exprime son désir de se séparer de la mère.

-dans un magnifique hôtel de maitre, subissant un siège ? un assaut ? Une mère géante, mythique ( c'est pour cela qu'il y a l'assaut) confie sa fille au jeune homme qui l'aime et qu'elle aime, et lui dit "jusqu'aux confins des mers " c'est en même temps une autorisation et une interdiction ou une mise en garde.
La destruction , sauf si elle est refoulée , peut être à l'origine du devenir. Le passage se fait alors par une régression qui parfois "terrasse" le moi mais qui toujours lui apprend à lâcher
sa toute puissance.
-une voix qui dit "L'omniscience" est ce qu'il y a de plus difficile à lâcher. Moi ? Mais je ne me considère pas dans l'omniscience !!
Bon aller, peut-être ...
Un tombeau s'ouvre, un homme vêtu de noir me dit : viens, donne- confie-la moi, je l'emmène avec moi.
Et il emmène dans la mort "l'omniscience" pour l'adoucir.

-un oeuf avec un foetus mort liquéfié à évacuer. Ce n'est qu'une fois l'oeuf nettoyé qu'un nouveau bébé pourra naître.


Les archétypes sont des symboles dotés de sens multiples et inépuisables..
Le jugement intellectuel va chercher à établir leur univocité mais ainsi passera à côté de l'essentiel,( car la seule chose que l'on puisse établir comme caractéristique de leur nature, c'est leur multiplicité de sens, l'abondance presque infinie de leurs rapports )

Tous les archétypes possèdent un aspect positif et un aspect négatif.. ( "ils contiennent tout ce qui il y a de plus beau et de plus grand de ce que l'humanité a jamais pensé, senti ou éprouvé, mais aussi toutes les pires infamies et les plus infernales inventions dont les hommes ont pu être capables".)

Ils sont paradoxaux dans leur principe (ainsi l'esprit est à la fois "senex et juvenis" (comme nous le montre la tradition alchimiste et le vieux sage peut aussi être le magicien démoniaque.

Les archétypes sont des types normaux de l'imagination et se présentent partout;
Seulement dans certaines circonstances ces figures jouissant déjà d'une certaine autonomie se libèrent totalement du contrôle de la conscience et engendrent alors des phénomènes comme ceux rencontrer dans la psychose.
L'élément pathologique ne se trouve pas dans leur existence mais bien dans la dissocation de la conscience, désormais incapable de dominer l'inconscient.

Même sans dépasser cet excès, comme leur mode d'action est de s'emparer de la psyché pour l'obliger à transgresser les limites humaines ils provoquent toujours exagération et inflation psychique.

Dans l'analyse des rêves il est important de savoir que quand un archétype est constellé, il a automatiquement des ramifications avec les autres archétypes .
Nous devons rester attentif à l'émotion et au sentiment exprimé par la personne afin de découvrir la nature unique de la situation psychique exprimée par l'archétype constellé. Sinon nous risquons de nous perdre dans des chevauchements de significations; d'empiler simplement du matériel comparatif. On passe à coté..

Nous avons vu que l'adaptation du moi à la réalité se fait au quotidien par les différents mouvements de la libido.
Ces mouvements peuvent être suivis à travers le vécu de la personne mais aussi à travers les rêves.
C'est par les rêves que nous observerons comment la libido peut rester accrochée ou coincée dans des mécanimes inconscients, des complexes ou des archétypes.
Car si les conséquences se voient dans le vécu, les strucures, elles, sont atteintes et se révèlent dans les rêves. Le rêve permet la reprogrammation génétique.
Canaliser la libido, l'énergie vitale, la répartir entre le moi et les plans archétypiques assurera une meilleure adaptation à la réalité.

ex. Voici le rêve d'un homme
-Je suis à l'académie sur le point de donné un concert de violon avec la pianiste; je me retourne, elle n'est pas là. Elle est allée rejoindre les autres professeurs de l'académie qui entourent ma mère.Les autres professeurs ovationnent ma mère.
Ma mère terrasse le directeur de l'académie;elle est assise sur lui. Je suis désemparé; je me rends compte qu' elle est handicappée des jambes, qu'elle a deux prothèses.

Les images archétypiques dans un rêve permettent d'inclure le cas personnel (paraîssant unique et insoluble) dans un cadre général; la souffrance de chacun devient alors la souffrance de tous.
Par l'archétype, l'individu est relié à l'humanité toute entière.
Cette image peut avoir une action apaisante ...

L'archétype est psychoïde: il est à la jointure entre la psyché et le soma et opère dans les deux domaines. Ce qui fait qu'il peut s'exprimer autant par les mythes, l'imaginal, les images symboliques que par la souffrance, la pathologie, ou, plus légèrement , par des fantaisies du comportement, des formes de style, de voix, de maintient etc..

Les archétypes se présentent souvent sous forme de projection.
Quand nous projettons ces contenus archétypiques nous oscillont entre une adoration extravagante et un mépris de la personne (cf. le couple et la projection de l'animus)
Dans l'introjection, c'est idolâtrie de nous-même ou la mise en pièces.
L'erreur est d'attribuer à une personne ou à soi-même les contenus de l'inconscient collectif.
Charybde et Scylla
-Volutes de fumée qui montent et m'emportent avec elles dans l'espace. Elles disent: "Je suis le Principe du mal." Je pense au léviathan. Je suis effondrée d'être à ce point dans le mal.
C'est cet autre rêve qui lui permettra de prendre au niveau personnel ce qui est constellé par le plan archétypique.
-Pays lunaire. Sur une plate-forme désertique je rencontre un couple. Ils sont Adam et Eve et lui construit une statue de gitantesque pour Zeus ("faire" "faire"). Elle me parle et m'accueille. Je regarde la statue et la trouve dure, comme une machine. Son ventre est un jet gravé dans la pierre (eau ? Lumière ?). Elle s' ébranle car il y a une "attaque" et le jet alors s'anime. La femme me dit qu'il faut quitter les lieux car le désert est dangereux ( aride, il brule, mais aussi il y a des hordes qui circulent et détruisent tout) . La vie, la nature est en-dessous, en bas. Elle me conduit aux pieds de la falaise pour sauter. "Mais nous allons -je vais- m'écraser !" Elle me prend la main et me dit : "ne regarde pas, fais-moi confiance et saute. "
Je lui donne ma main et saute, mais je regarde de temps en temps. Je crois d'abord que nous allons nous écraser sur une terrasse, mais non le vide continue, finalement j'aperçois de l'eau. Nous allons tomber dans de l'eau c'est pour cela que nous ne mourrons pas ... Mais là j'ai peur de l'impact, de descendre trop profond et de manquer d'air. Je me prépare à une eau glaciale. Mais quand nous tombons dedans elle est agréable, fluide. Je remonte le plus vite possible car je manque d'air. (Nous sommes à nouveau sur la terre.)

Les archétypes sont naturellement à l'ouvre partout et toujours.
Ainsi, même dans des rêves perçus comme banaux, du quotidien, l'énergie de l'archétype est toujours sous-jascente.


Quelques séries de rêves :
-Un femme (moi) parle à Hitler : ils semblent en bon terme, mais elle doit lui rendre des comptes. Finalement, Hitler lui fait grâce et la libère en souriant. Derrière eux, des hommes sont accrochés à un mur et doivent tirer sur leur sexe de façon à ce qu'il devienne démesuré. Parfois même un bourreau les y aide en les mutilant de manière sanglante. La femme, en voyant ça, songe à dire à Hitler qu'elle est en général d'accord avec lui, mais cette fois, c'est trop dur. Elle n'en fait rien et je me réveille.
-Je me retrouve au bout d'une grande table de pique-nique entre deux amis que je croyait séparés. Je leur fais la réflexion et elle me dit qu'ils se sont rendus à l'évidence qu'ils s'aimaient encore et qu'ils ne savaient pas être l'un sans l'autre.
Soudain, on le retrouve lui en train de faire sonner la cloche d'une église un peu plus sur les hauteurs. En retombant, il heurte un arbre et fait tomber une énorme pomme qui roule jusque sous la table. Ma mère s'en réjouit et me demande de la garder mais je lui fait remarquer qu'elle est dévorée par des fourmis.
Pendant tout le repas, il y a de plus en plus de mouches juste là où nous mangeons (qui est un coin du jardin où je jouais quand j'étais petit - la cabane qui est maintenant rasée - près d'un pré). On n'arrive pas à s'en débarrasser.
Ma mère aperçois une grenouille et s'extasie sur ses écailles. Nous nous inquiétons quand au nombre de mouches. Avant, il n'y en avait pas autant malgré le pré. On cherche la cause. On ne la trouve pas !
A noter l'intervention de Clémentine (ex-petite amie) à propos des mouches, mais je ne me souviens plus de son rôle. Elle se tenait éloignée de nous, près de la maison.

-Une petite fille que je dois épouser mais qui ne veut pas. Au banquet je la vois jouer et venir se pencher à l'oreille de ses parents pour leur parler (fille du roi et de la reine). Elle est si vive et si espiègle. Je la trouve adorable à croquer. Pourquoi ne veut-elle pas se marrier avec moi?

-Avec le "dossier" que nous avons trouvé nous cherchons à libérer ou à faire sauter une organisation. Nous passons d'un marchand à l'autre.Les endroits deviennent de plus en plus sinistre. Enfin une grosse femme nous dit« c'est le chef qui sait » nous sommes alors introduit dans un bureau, une femme tente de nous expliquer que ce que nous cherchons n'existe pas tout en essayant de prendre des renseignements sur comment nous savons et sur ce que nous cherchons. Un autre entre avec un grand dossier. À ce qui est écri dessus nous savons que nous touchons au but et que nous devons faire attention. "Puisque vous avez percé le secret vous ne pouvez sortir d'ici » nous sommes conduit devant la reine-mère de l'organisation. L'homme que j'aime (à la tête plus ou moins de notre groupe) est désigné pour passer l'épreuve. Dans un bassin il doit attraper le poisson royal. Il en sort un. Un poisson jaune. Elle hurle " moi fille de Jupiter et de Posséidon, il m'en faut un sans pareille"
Il sait que ces poissons se transforment hors de l'eau. Mais le jaune se fait attraper par le chat. Il en sort un rouge et bleu; je le garde dans ma main et j'attends mais nous avons l'impression que celui-là ne se transforme pas. Il repart pour sa dernière chance quand en regardant bien le poisson je vois sa bouche s'ouvrir de plus en plus et les arcades autour des yeux se surélever. Je leur dis d'attendre. Tous viennent voir. A un moment j'ai un flash : l'hydre. Ca va se transformer en une hydre qui peut être dangereuse. Nous avions cru qu'elle nous relâcherait, mais non c'est pour nous détruire. Je vois déjà deux yeux au bout des tentacules. Je la laisse au loin -la dépose dans un coin- et lui crie "ton épée; prends tonn épée sacrée car c'est l'hydre qu'a combattu Enée qui est revenue. » (Il n'a pas de miroir-bouclier et il y a des règles de conduite connues). Entre-temps j'avais été voir où donnait le toit : sur une école. Je sais que je prendrai mon bébé et fuirai par là avec une partie du groupe dès que possible.
Pendant que l'hydre se transforme nous nous serrons dans les bras. Nous sommes sur le parvis d'une église. Nous parlons de notre amour, nous sommes un couple du moyen-âge. Il est chevalier. Les autres disent qu'il doit se préparer à combattre l'hydre. Il va vers elle. Je le vois avec mon enfant dans les bras. Comment se fait-il que soit lui qui le porte ? Je réalise-pense que c'est le père de cet enfant, donc il a aussi à le prendre dans ses bras, mais maintenant il faut qu'il me le confie pour le protéger. Est-ce pour que son fils vive, sa femme, ainsi que tous ceux qui l'ont suivi, qui ont eu confiance en lui qu'il va combattre l'hydre et peut-être mourrir ( car il n'est pas Enée). Il court à sa rencontre. Les mains nues. Où est son épée ? Sous sa cape. Il ne l'utilisera que si nécessaire. À ce moment la femme fait lâcher trois dogues derrière lui. Je hurle "non" trois fois et je tombe à genoux serrant mon ventre.

-Temps pharaonique. C'est à la morsure du serpent que tout bascule. Il me mord le nez (la racine). Vers la mort ? J'arrive devant un juge. Je suis un jeune homme. Le juge m'interroge sur ce qui s'est passé. J'ai trois anneaux d'alliages différents dans le nez. Mon père est fier de ce que j'ai vécu. « C'est à la piqure du serpent que j'ai franchi le seuil » à la lettre D et E . Suis-je morte oui ou non ?

-Un espace noir et vert, le vide, au milieu une porte légèrement entre-ouverte avec un rais de lumière. Je suis loin en apesanteur. Une voix me dit: "C'est la porte étroite, pour la passer tu dois aller au bout de toi-même." La réponse c'est de la passer.

Rêves de G. P. 55 ans
-Par deux fois, j'ai rêvé qu'il y avait une entaille à mon violon.
-Toujours dans la même grande pièce, il y a beaucoup de bibelots en désordre. Je me vois encadré, très grand, en couleurs avec une cravate bleue; apparaît et disparaît mon professeur de yoga au milieu des bibelots.
-Dans un capharnaüm incroyable une dame avec des lunettes ..m'inspirant un dégoût incroyable.
-Je suis à l'académie sur le point de donné un concert de violon avec la pianiste; je me retourne, elle n'est pas là. Elle est allée rejoindre les autres professeurs de l'académie qui entourent ma mère. Les autres professeurs ovationnent ma mère.
Ma mère terrasse le directeur de l'académie; elle est assise sur lui. Je suis désemparé; je me rends compte qu' elle est handicapée des jambes, qu'elle a deux prothèses.
-on faisait de la moto à deux. Vous alliez tellement vite que j'avais peur de verser à gauche. J'étais déstabilisé. Je vous demande d'aller moins vite et vous me répondez de m'asseoir mieux et de d'avantages trouver mes bases.
- cf.baleines
-Je suis en réalité entouré de centaines de petits chats. Il pleut beaucoup. Je les protège et les mets au sec.
-La salle est bondée. Je suis sur scène. Soudain, un homme saute de ...(l'entresol?) sur scène. Une femme gît à mes pieds. Cet homme s'exprime, me semble-t-il, en Anglais et semble dire: "mieux vaut être mort qu'aveugle!"
-c'est un cours de musique de chambre à l'académie. Ma mère est présente; elle se demande si je serai à même de déchiffrer un court passage en clé de fa. Il s'agit de quatre notes: sol la sol si. A ce moment précis, une personne passe avec des bonbons ; j'en prends quatre ; mais très vite, un peu honteux, j'en rends deux; je garde les deux plus beau pour moi: deux rouges.