Trop-bonne mère:
Il y a un moment où la bonne mère de la psyché - celle qui, auparavant, s'occupait parfaitement de nous se change en trop-bonne mère, et où celle-ci, au nom de ses valeurs protectrices, commence à nous empêcher de répondre à de nouveaux défis et, en conséquence, de nous développer.
La trop-bonne mère ne peut aller jusqu'au bout, car elle est la mère nourricière, la mère bénie dont chaque bébé a besoin pour avancer dans le monde psyhique de l'amour.
Alors, même si elle ne peut accompagner la vie de sa fille au-delà d'un certain point, elle va agir ici en faveur de sa progéniture: elle fait don à Vassilissa de la poupée, ce qui est une bénédiction.
Cet effacement psychologique de la mère prédominante se produit lorsque la fille quitte le nid bien protégé de la préadolescence pour la jungle de l'adolescence.
Il y a plusieurs causes à l' arrêt dans le processus initiatique : la femme a pu connaître précocement un surcroît de souffrance psychologique - particulièrement quand elle n'a pas connu une " mère suffisamment-bonne " dans la petite enfance.
L'initiation a également pu être repoussée ou réalisée de manière incomplète parce que la tension était insuffisante dans la psyché, car la trop-bonne mère surprotégeait sa fille à l'ombre d'elle-même, alors qu'elle aurait déjà dû quitter la scène.
L' initiation de Vassilissa débute lorsqu' elle apprend à laisser mourir ce qui doit mourir.
Autrement dit, à laisser mourir les attitudes et les valeurs qui, à l'intérieur de la psyché, ne peuvent plus la nourrir.
Il faut tout partiulièrement examiner ce qui rend la vie trop sûre, ce qui surprotège.
La période durant laquelle s'efface la « mère positive » de l'enfance - est toujours une importante période d'apprentissage.
Il existe bien sûr dans toute existence un temps durant lequel il est normal de rester proche de la mère psychique protectrice, par exemple lorsqu'on est enfant, ou lorsqu'on sort d'un choc psychologique ou spirituel, ou qu'on relève de maladie, ou encore quand on se trouve en danger et qu'il vaut mieux se faire tout petit pour s'en sortir.
Mais, même si l'on conserve d'elle d'importantes provisions de secours, vient toujours le moment de changer de mère.
La femme doit se fixer dans la vie un but à atteindre et prendre les risques qui vont avec. C'est par ce processus qu'elle va affûter ses pouvoirs intuitifs.
Si nous restons trop longtemps auprès de la trop-bonne mère notre existence et nos dons d'expression demeurent dans l'ombre et nous végétons au lieu d'être en pleine force.
Que se passe-t-il lorsque quelqu'un comprime une énergie vivace et ne lui permet pas d'exister ?
La même chose qu'avec le contenu du pot magique qui, en de mauvaises mains, augmente, augmente, augmente jusqu'à ce que tout explose et qu'il se répande sur le sol.
Il faut plonger sans savoir ce que réserve l'avenir. C'est la seule façon de récupérer la nature intuitive.
Certaines femmes sont si occupées à jouer le rôle de trop-bonne mère à l'égard d'autres adultes que ceux-ci sont vissés à leurs "tetas", leurs mamelles, et n'ont pas l'intention de les laisser s'en aller.
Dans la mesure où la psyché compense par le rêve ce qui, entre autres, ne sera pas accepté par le moi, volontairement ou non, les rêves, durant une période comme celle-ci, seront remplis de poursuites, de culs-de-sac, de voitures qui ne démarrent pas, de grossesses inabouties et autres symboIes illustrant une existence qui ne peut avancer.
Viscéralement, la femme sait qu'il est terriblement nocif de demeurer trop longtemps quelqu'un de trop gentil.