Anima et rêves:
L'anima, dans les rêves de l'homme, est souvent l'image de symptômes neurovégétatifs et d'instabilité émotionnelle ; elle représente des évènements semi-somatiques qui ne sont pas encore devenus des expériences psychiques, qui n'ont pas encore subi une psychisation suffisante.
Dans de tels rêves, l'anima se trouve enfermée, ou sous l'eau, « incapable de sortir » ; ou bien elle peut être aussi magique et incompréhensible que les symptômes eux- mêmes ; ou encore elle peut n'être qu'une enfant au seuil de la puberté ; il arrive qu'elle se noie, se brûle, se gèle ou soit idiote, naine, syphilitique - qu'elle ait besoin d'aide ; elle apparait parfois dans un paysage mythique intérieur où fées et animaux se meuvent à travers une végétation encore vierge de perceptions humaines.
Dans ces rêves, un homme peut vouloir percer un trou dans un mur pour atteindre " la fille qui vit à côté ", ou s'apercevoir que la ligne téléphonique est coupée et qu'il "ne peut pas communiquer ".
Parfois, l'attirante jeune fille parle une langue étrangère, vient de quelque culture païenne et l'entraine dans un passé historique ; de telles figures apparaissent, excitent érotiquement le rêveur, puis disparaissent.
Ou alors, un insecte ou une souris qu'il essaye d'écraser s'avère être une belle mais minuscule jeune fille.
Rien de tout cela ne semble avoir de sens, mais les séductions abondent.
Jour après jour, l'homme est victime de sensations et de fantaisies qui lui font tourner la tête à chaque coin de rue.
Au moment où les voiles de sa fantaisie se gonflent, et où il part pour le voyage imaginaire, ses symptômes le dépriment.
En réponse à ses questions, elle sourit et s'évanouit.
Il s'endort ou gâche sa journée par mauvaise humeur.
Elle résiste à toutes les approches analytiques qui pourraient la capter, l'interpréter ou l'expliquer.
Une seule voie semble s'ouvrir, suggérée par sa séduction faci!e : !a voie érotique.
L'homme se doit d'aimer son âme.
Les correspondances dans la psychologie féminine sont évidentes.
L'animus est fréquemment un vagabond, un soldat, un prisonnier, un estropié, un faible ou quelqu'un de trop jeune, un ivrogne ou un chauffard, " inefficace " ou " surefficace ", menace sexualisée primitive ou figure de héros qui n'a pas encore reçu l'amour de la femme.