Psychopathologie , Pan et voie thérapeutique:
Ce qui nous tourmente,c'est l'univers de Pan.
Il gouverne nos états hypomaniaques caractérisés principalement par une sexualité compulsive et une activité hypermotrice.
Règnant sur le saisissement qui convulsionne la personne toute entière il gouverne notre frénésie et notre frayeur.
Comme Esculape il guérit par les rêves.
Dieu de la nature « intérieure » et de la nature « extérieure » il est la configuration qui relie et empêche les réflexions de se scinder en deux moitiés disjointe pour constituer le dilemne d'une nature sans âme et d'une âme sans nature, de la matière objective et des processus mentaux subjectifs.
L'identité de l'âme et de l'instinct est manifeste: ce que nous faisons à notre instinct, nous le faisons aussi à notre âme.
Se connaître soi-même, c'est admettre que les « horreurs » et la « dépravation morale » appartiennent aussi à l' âme.
Pour Socrate, se connaître soi-même, commence par une intuition de l' aspect démoniaque de la nature.
Ré-éduquer le citoyen dans sa relation à la nature signifie rien moins que l'établissement d'une relation entièrement nouvelle avec les « horreurs », la « dépravation morale » et la « folie » qui font partie de la vie instinctuelle de l'âme du citoyen.
Le cauchemar révèle l'aspect horrifiant de l' âme instinctuelle.
La ré-éducation curative commence là, car c'est dans cette situation que l'âme instinctuelle est la plus vraie.
L'effet horrifiant et curatif du cauchemar n'est pas provoqué par une révélation de la sexualité, mais par celle de la nature fondamentale de l'homme qui, en tant qu'être sexuel, ne fait qu'un avec l'être animal, l'instinct et par conséquent, avec la nature.
Dans l'optique de Pan, l' homme aussi est nature à l'état pur, éruptions volcaniques, attaques destructives et typhons.
Cette réalité ne peut pas nous atteindre par l'intermédiaire de concepts abstraits.
La métaphore de la nature est concrète et possède une forme.
Elle doit être sentie, comprise, ressentie, en faisant réellement l'expérience des poils et des sabots de Pan.
Cette réalité nous paralyse et nous suffoque, comme si quelque chose dans la conscience fuyait toujours devant l' « horreur ».
Le mythe décrit un processus subjectif fondamental où les changements sont inscrits.
Ainsi, la « guérison » d'une compulsion est un concept thérapeutique qui implique une amélioration, mais aussi un simple passage d'une forme d' affliction à une autre.
« Les semblables guérissent les semblables » est l'un des axiomes de la transformation psychique.
Ainsi il est difficile d'opérer une transformation à un niveau en agissant à un autre niveau.
Une compulsion ne se transforme pas par l'action du conscient sur l'inconscient car ses opposés appartiennent à deux classes différentes comme la volonté et l'imagination, le surmoi et le ça, l'esprit et le corps. L'esprit peut agir sur l'esprit, le corps sur le corps, pour transformer des faits de nature imaginale, nous serons obligés de rester à l'intérieur d'un champ imaginal.
Pour que la transformation s' effectue au niveau instinctuel, le processus doit être naturel.
Comme les alchimistes le disaient : la nature aimant et jouissant de la nature et, en même temps, la nature transformant la nature.
Pan et les nymphes décrivent les deux composantes essentielles d'un même complexe archétypique.
C'est l' identité des opposés,dont parle Jung .
Ils appartiennent à la même classe, et ont des affinités: soleil et lune, feu et eau...