Instinct:
Certains le considèrent comme une intelligence primordiale,d'autres comme quelque chose de mécanique, d'archaïque, incapable de transformation.
On lui a attribué le meilleur et le pire de la nature humaine.
Pan, dieu de la nature" intérieure " est notre instinct mais pas tout l'instinct.
Un courant de pensée important soutient que le comportement instinctuel est surtout caractérisé par la compuIsion, c.à d. la réaction du" tout-ou-rien".
La vie animale en tant que comportement se meut automatiquement entre deux pôles, l'approche et le retrait.
C'est la polarité fondamentale,archétypique du rythme organique et de la vie naturelle attraction-répulsion, diastole-systole, introversion-extraversion, compulsion-inhibition,fusion-séparation, tout-ou-rien, etc.
Dominés par des « mécanismes de détente innés », les schémas d'approche et de retrait deviennent compulsifs, indifférenciés, irréfléchis.
Jung décrit au comportement instinctueI deux extrémité:à l'une un modèle de comportement compulsif et archaïque , à l'autre des images archétypiques.
Ainsi l'instinct agit et, en même temps, forme une image de son action.
Les images déclenchent des actions, et les actions sont structurées par les images.
Toute transformation des images a donc un effet sur les modèles de comportement, si bien que ce que nous faisons dans notre imagination a une portée instinctuelle.
Ainsi la figure de Pan qui représente la compulsion instinctuelle,offre le moyen par lequel cette compulsion peut être modifiée grâce à l'imagination.
PLUS CF amours .
-Clivé de sa contrepartie imaginale depuis la fin de l'Antiquité, l'aspect animal de l'instinct ne peut plus que faire irruption par ce que l'on nomme le " retour du refoulé " c'est-à-dire sur un mode pathologique.
La progression du livre est une similitude avec la trajectoire du processus propre de cet archétype.
La panique vécue au cours d'un cauchemar, la masturbation et le viol apparaissent comme les étapes successives de la nécessaire mise en relation des deux pôles de l'instinct.
Pan demande à retrouver et à admettre en soi, dans les autres et au sein de notre société l " aspect horrifiant de l'âme instinctuelle ".
En proposant le cauchemar comme lieu d'expérience sensorielle, Hillman offre à chacun de nous la possibilité de goûter la réalité psychique dans toute sa prégnance, de prendre conscience de la « nature fondamentale » de l'homme, expérience sans laquelle le " Connais-toi toi-même " de Socrate ne serait que parodie. (Cahiers de psychologie jungienne 26)