Extermination des insectes et processus alchimique:
Divers moyens dans les rêves sont utilisés pour exterminer les insectes: brûler, écraser, jetter des poudres, couper..
Les rêveurs se défendent, chacun à sa façon.
Par exemple le couteau de cuisine qui coupe l'abeille en 2 ; le meilleur et le pire, le supérieur et l'inférieur.
Ainsi celle qui rêve ne se sent en sécurité qu'après avoir disséqué les problèmes à l'aide de distinctions pratiques bien aiguisées!
Les insectes écrasés sur le plafond, balayés hors de la vue, restituent le rêveur à l'état -de vide- antérieur.
Jung appelle cette attitude "la restauration régressive de la personna"
En écrasant les insectes nous utilisons la volonté et renforçons notre côté héroïque.
En mettant le feu à l'insecte, le rêveur torture cruellement ce qui le torture lui-même.
Nous trouvons ici une réponse à la question de Jung sur la torture dans le travail de l'alchimie. Jung se demande si le rêveur est le tortionnaire ou la victime.
En rêve, la source de la souffrance repose sur les moyens que le rêveur utilise pour se débarrasser de l'insecte du jardin.
Cependant cette torture déclenche le processus alchimique qui "travaille par le feu", cette opus contra naturam, qui transforme la nature vierge en esprit plongé dans la noirceur de l'ignorance, en volonté de puissance et en nuit du coeur.
Ce qui n'empêche pas la chenille, symbole de la transformation par excellence, de libérer dans le moi imaginal la réaction trasformatrice du feu, cet acte prométhéen.
Que nous prenions parti en faveur du rêveur, dont le moi est enflammé par son action, contre l'invasion de la chenille, ou en faveur de la pauvre chenille contre le cruel moi du rêveur, dans l'un et l'autre cas nous passons à cotéde la complexité du processus alchimique. P.92