Archétype:
Les contenus de l' inconscient personnel sont surtout ce que l'on appelle les complexes à tonalité affective, qui constituent l'intimité personnelle de la vie psychique.
Par contre, les contenus de l'inconscient collectif sont les « archétypes ». p.24
L ' expression « archétype » se rencontre déjà chez Philon d' Alexandrie et se réfère à l' imago Dei..
Nous avons affaire, dans les contenus inconscients collectifs, à des types anciens ou, mieux originels, c'est-à-dire à des images universelles présentes depuis toujours.
La forme de doctrine secrète constitue en général un mode de transmission typique de contenus collectifs provenant, à l'origine, de l'inconscient.
Un autre mode d' expression, bien connu, de l' archétype se rencontre dans le mythe et le conte. Mais il s' agit de formes ayant reçu une empreinte spécifique (les archétypes sont transformés en des formules conscientes ) enseignée et transmise à travers de longues périodes de temps.
La notion d'archétype ne convient qu'indirectement aux représentations collectives, car elle désigne les contenus psychiques qui n'ont pas encore été soumis à une élaboration consciente, donc une donnée psychique encore immédiate. p.25
L'archétype représente essentiellement un contenu inconscient modifié en devenant conscient et perçu, et cela dans le sens de la conscience indivi duelle où il émerge.
--Pour être exact, il faut distinguer entre « archétype » et « représentation archétypique ». L'archétype en soi est un modèle hypothétique, non manifeste, comme Ie " pattern of behaviour " des biologistes. -- p.26
Jamais l'humanité n'a manqué d'images puissantes offrant une protection magique contre la vie angoissante de l'âme.
Toujours les formes et figures de l'inconscient ont été expriméées en des images protectrices et salutaires, ce par quoi ils ont été bannis dans l'espace cosmique, extérieur à l'âme. (cf. religions, mystères antiques)
Il semblerait que ces images aient été simplement vivantes et qu'on se soit contenté d'accepter leur existence sans douter et sans réfléchir à leur sens; comme on orne un arbre de Noel ..sans jamais savoir au fond ce que signifie ces coutumes.
Les images archétypiques sont précisément pleines d'une telle signification "à priori" que l'on ne se pose jamais la question de ce qu'elles peuvent bien vouloir dire.
C'est pourquoi les dieux meurent de temps en temps...Quand l'homme se met à réfléchir il le fait avec sa raison, somme de ses idées préconçues et de ses vues étroites. p.35
L'homme ( iconoclaste ,avec sa conscience éclairée) ,aujourd'hui se trouve véritablement poussé dehors dans une abscence de protection qui pourrait faire frémir l'homme naturel. On recherche des images agissantes, les formes de contemplation qui apaisent l'inquiétude du coeur et de l'âme, et on trouve des trésors en orient. p.36
Les dieux étrangers ont un " mana" non encore épuisé.
Les archétypes sont des complexes que l'on vit, qui apparaissent comme un destin dans notre vie la plus personnelle. p.58
Tous les archétypes possèdent un aspect positif et un aspect négatif. Les trois archétypes étudié, l'ombre, l'anima et le vieux sage sont de ceux qui apparaissent personifiés dans l'expérience immédiate. Au cours du processus, les archétypes apparaissent dans les rêves et les fantasmes comme des personnalités actives.
Le processus se représente dans une autre sorte d'archétypes que l'on pourrait désigner comme archétypes de la transformation. Ce ne sont pas des personnalités mais plutôt des situations, des lieux, des moyens, des voies typiques ... qui symbolisent chaque fois le genre de la transformation. Comme les personnalités, ces archétypes sont aussi de purs symboles qui ne peuvent être interprétés de manière exhaustive ... Ce sont de vrais symboles dans la mesure où ils sont dotés de sens multiples, pleins de pressentiments et finalement
inépuisables. Le jugement intellectuel cherche naturellement toujours à établir leur univocité et passe ainsi à côté de l'essentiel, car la seule chose que l'on puisse établir comme caractéristique de leur nature, c'est leur multiplicité de sens, l'abondance presque infinie de leurs rapports rendant impossible toute formulation univoque. Ils sont paradoxaux dans leur principe : ainsi que l'esprits est présenté, chez les alchimistes comme de senex et juvenis simul. L'alchimie fournit (comme les contes, lesmythes et les religions) des images symbolisant le processus symbolique.Les images du tarot serait également des rejetons des archétypes de la transformation. Page 69
Lorsque l'analyse pénètre à l'arrière-plan des phénomènes conscients, elle découvre ces mêmes archétypes qui animent les délires des psychotiques. Ces archétypes sont des types normaux de l'imagination et se présentent partout; ils ne sont nullement des élucubrations de la maladie mentale. L'élément pathologique ne se trouve pas dans l'existence de ces représentation, mais dans la dissocation de la conscience, désormais incapable de dominer l'inconscient.
Comme les archétypes sont relativement autonomes, ils ne peuvent pas être purement et simplement intégrés sous une forme rationnelle. Ils exigent un traitement dialectique, c'est-à-dire une véritable confrontation que le patient réalise fréquemment sous forme de dialogue, vérifiant ainsi la définition alchimique de la méditation : "colloquium cum angelo bono" , dialogue intérieur avec l'ange gardien.
Le déroulement de ce processus est d'ordinaire dramatique et offre de nombreuses péripéties. Il s'exprime où est accompagné par des symbôles oniriques apparentés à ces "représentations collectives" qui ont depuis toujours représenté les phénomènes de la transformation psychique sous forme des thèmes mythologiques. Page 70.