Refouler:
On ne devrait employer ce terme qu'en présence d'un acte volontaire qui, comme tel, ne saurait être que conscient.
Les personnes nerveuses, peuvent jusqu'à un certain point, se dissimuler à elles-mêmes des décisions volontaires de sorte qu'il semble que l'acte de refoulement s'est déroulé dans une totale inconscience.
Or refouler signifie se libérer illégitimement d' un conflit; c'est-à-dire qu'on se forge l'illusion qu'il n'existe pas.
Que devient le complexe refoulé ? Car il est clair qu'il continue d'exister, quoique le sujet n'en ait nulle conscience. Le refoulement provoque, par régression, la réanimation d'un rapport ou d'une forme de rapport ancien; dans le cas de miss Miller c'est la réanimation de l'imago paternelle.
Les contenus inconscients "constellés" (c'est-à-dire activés) sont toujours en même temps projetés, ce qui veut dire qu'on les découvre dans les objets extérieurs ou que du moins on prétend qu'ils existent en dehors de notre propre psyché.
Un conflit refoulé avec son ton affectif doit reparaître quelque part.
Ce n' est pas l' individu qui rend consciente la projection née du refoulement; celle-ci se fait automatiquement et on ne la reconnait pas, sauf si des conditions toutes particulières contraignent à revenir sur elle.
L' ''avantage" de la projection est que l'on se trouve, en apparence du moins, débarrassé du conflit pénible.
Un autre, ou des circonstances extérieures, en portent la responsabilité.
Ainsi le dieu-père qui apparaît est une projection, et la procédure qui en est responsable, une manoeuvre pour s'illusionner soi-même dans l'intention illégitime de rendre irréelle une difficulté réellement existante, de la chasser par un tour de passe-passe.
Les actes créateurs des artistes, dans la mesure où ils ont été provoqués par un acte de refoulement portent en eux un conditionnement complexuel qui les défigurent en névrose et leur imprime le sceau de produit de remplacement.
Dans l'acte de refoulement on abandonne les complexes à une instance inconsciente parce que l'on préfère les oublier. page 131