SYMBOLISME DES NOMBRES:
Intéressante variation en ce qui concerne les nombres : il y a six cygnes et sept corbeaux, mais, à la fin des deux contes, il reste huit personnes en présence.
Dans l'un ce sont le roi, la reine et les six frères cygnes sauvés, et dans l'autre, la sour ne se mariant pas, ils sont également huit.
Le problème de la relation entre le sept et le huit, est une variante de celle du trois et du quatre, qui joue un rôle si important dans le symbolisme des nombres.
Jung compare le passage du trois au quatre à la structure de la psyché et à l'intégration de la quatrième fonction qui est une étape très délicate de l'évolution psychique.
Le passage du sept au huit est une variante du même problème, mais le pas dangereux étant divisé, le passage est plus facile.
Les nombres sept et huit symbolisent par conséquent une approche plus différenciée de la fonction inférieure et du problème du mal ou de ce qui est refoulé.
Dans le symbolisme des nombres, sept est habituellement considéré comme le nombre du processus d'évolution.
C'est aussi celui des sept planètes de l'astrologie ; celles-ci représentent les éléments archétypiques fondamentaux qui constituent toute personnalité humaine.
L'idée est qu'en chaque personne, Saturne, Mars, la Lune, etc., se combinent en une configuration spécifique.
Chaque personne doit, à un moment ou à l'autre, vivre et réaliser ces éléments fondamentaux, bien que, selon la structure de l'horoscope, la façon dont cela se produit soit toujours différente.
II y a les sept jours de la semaine, les sept notes de 1'octave. Etc.
Parfois sept est le nombre de la totalité, et parfois c'est le huit, en tant que retour au un, à l'unité prise au niveau supérieur, comme c'est le cas dans l'octave musicale.
Le nombre sept comprend une certaine part de tension interne, car il se subdivise en trois et quatre.
Jacob Bôhme dit que le sept est la tension entre le haut et le bas, la trinité spirituelle et les quatre éléments terrestres, tandis que le huit est l'éclair qui relie les deux, le sept appelant le huit.
St Augustin rappelle que, d'après la Genèse, les six jours de la semaine correspondent au travail de la création, tandis qu'au septième jour, Dieu se reposa. Mais il ne s'arrête pas là et ajoute que si les sept premiers nombres concernent ce qui se déroule dans le temps, le huit, lui, correspond à l'éternité.
Nous devons donc prendre en compte le huitième élément qui serait « hors du temps ».
Le huit, comme le quatre, représente la totalité, le Soi ; avec le huit nous sortons du processus d'évolution pour entrer dans la condition éternelle stable. Ces deux contes posent donc ce problème du passage du trois au quatre ou du sept au huit, P.201 ce qui revient au même. Dans le premier, le problème est plus différencié...