Sacrifice et inflation:
Le moi prend conscience de la force intérieure qui le pousse au sacrifice, et, de ce fait, il tombe
dans le piège d'une nouvelle identification.
Il est inévitable que le narcissisme récupère cette force, qui se donne comme supérieure, et en
vienne à « faire ce qui convient, pour la mauvaise raison », c' est-à-dire pour davantage de maîtrise.
Le processus du sacriIice bute sur ce point où il faudrait se sacrifier soi-même.
Les mythes du sacrifice proposent souvent une image où le sacrificateur est aussi la victime.
Mais c' est la projection d'un passage paradoxal, et cela n'indique pas les conditions de réalisation.
Que le sacrifice porte sur la demande égotique, sur les très belles images où se satisfait le besoin
d'importance, sur la justesse même et le souci du sens... toujours le moi peut se nourrir de son sacrifice et s'identifier
à une force qui n' est pas la sienne.
On sait combien cette inflation détruit.
Jung pense que le danger est évité lorsque le soi lui-même se sacrifie, c'est-à-dire lorsque le sujet
passe par une destructuration où le moi est amené à tout lâcher sans que rien ne réponde.
A partir de là, si le destin est favorable, se constituerait une relation moi-soi, dans la différence.
Il faut ,en effet, qu'une crise de ce genre intervienne pour rompre l' inflation.