Dieu:
Qu' est ce dieu ?
Une idée qui dans tous les pays du monde, dans tous les temps et toujours à nouveau s'est imposée à l'humanité sous une forme analogue : celle d'une puissance de l'au-delà, à laquelle on est livré, qui fait naître comme elle tue, image des nécessités inévitables de la vie.
Psychologiquement parlant, comme l'image de dieu est un complexe représentatif de nature archétypique, nous devons le considérer comme le représentant d'une certaine somme d' énergie (libido) apparaissant sous forme de projection.(La réalité psychique "Dieu" est un type autonome, un archétype collectif. Aussi le retrouve-t-on dans toutes les formes de religion et apparaît-il spontannément dans les rêves individuels. L'archétype est une formation psychique inconsciente, douée de réalité indépendante de l'attitude du conscient. C'est un être psychique qu'il ne faut pas confondre en tant que tel avec le concept d'un dieu métaphysique. L'existence de l'archétype ne prétend ni poser un dieu ni en nier un.)
Il semble que les principales religions que nous connaissons tirent leur forme de l'imago paternelle, et les religions plus anciennes aussi de l'imago maternelle : l' une et l' autre conditionnent les attributs de la divinité.
Ceux-ci sont dans la prédominance paternelle, les traits du père effrayant dont la colère poursuit (ancien testament) ou au contraire le père affectueux (nouveau testament).
Dans certaines représentations païennes de la divinité, c'est l'aspect maternel que l'on met en relief avec une force particulière; en outre on y rencontre aussi le caractère animal, le thériomorphe, extrêmement développé.
(Quelques résidus d'éléments thériomorphes dans le Christianisme, comme la colombe, le poisson, l'agneau et les animaux des évangélistes; le corbeau et le lion dans les mystères de Mithra; on représentait Dionysos également sous la forme d'un taureau, et Artémis celle d'un ours.)
L'idée de Dieu n'est pas seulement une image, elle est aussi une force. La force originelle ,l'inconditionné et l'implacable, l'injuste et le surhumain sont des attributs de la forme instinctive naturelle du destin qui "nous introduit dans la vie", qui "rend coupable le malheureux" et contre laquelle, en dernière instance la lutte est vaine.
Il ne reste à l'homme d'autre ressource que de s'entendre de quelque manière avec cette volonté.
La création artistique ou spirituelle, processus naturel, est à la base de la représentation générale de Dieu..
L'image de Dieu née d'un acte créateur spontanné est une figure vivante, un être existant avec ses droits propres et qui par conséquent se dresse en face de son créateur apparent...La relation entre créateur et création est dialectique..
A tort ou à raison, l'intellect naïf en conclut à l'existence en elle-même d'une telle figure ainsi produite et incline à penser que ce n'est pas lui qui l'a formée, mais qu'elle s'est au contaire imprégnée en lui.
Le rapport dialectique se manifeste quand dans des situations pénibles ou dangereuses, on implore la présence de l'image divine dans l'intention de la charger des difficultés apparemment insupportables et dans l'espoir d'obtenir d'elle du secours.