#Instinct et inconscient:
-1Définitions de l'acte instinctif:
Pour Rivers , la propriété de l' all-or-none-reaction (réaction tout ou rien), est très importante.
Il déclare que cette réaction est un processus dont le degré d'intensité ne correspond pas aux circonstances.
C'est une réaction qui, une fois déclenchée, se déroule, en toute circonstance, avec l' intensité qui lui est particulière, sans proportion avec l'excitation qui l' a déclenchée.
Or si nous étudions les processus psychologiques de la conscience et recherchons s'il n'y en a pas pami eux qui se distinguent par le manque de proportion de leur intensité avec l' excitation qui les déclenche, nous en trouvons chez tout le monde et tous les jours une foule de ce genre ; par exemple des impressions et des affects disproportionnés, des impulsions et des intentions qui dépassent le but, et quantité d'autres. Or il nous est impossible de ranger ces processus parmi les instincts.
Le langage courant emploie très fréquemment le mot « instinct » ... actes « instinctifs » quand on se trouve en présence d'un comportement dont ni la raison ni le but ne sont entièrement conscients et que seule une certaine pression intérieure obscure a motivé.
Reid souligne cette particularité: " Par instinct, j'entends une impulsion naturelle à certaines actions, sans avoir en vue aucune fin, sans délibération et sans la moindre idée de ce que nous faisons."
Kant, lorsqu'il définit l'instinct éprouve comme une « contrainte intérieure ».
L'acte instinctif est caractérisé par une certaine inconscience de sa motivation psychologique, au contraire des processus conscients que caractérise la continuité consciente de leur motivation.
L' acte instinctif apparaît donc comme un événement psychique plus ou moins brutal, sorte d'irruption dans la continuité de la conscience.
Tenant compte de cette nature de l'acte instinctif, nous devons le ranger parmi les processus inconscients proprement dits, qui ne sont accessibles à la conscience que par leurs résultats.
Cette conception de l'instinct, est insuffisante. Car cette définition permet de limiter l'instinct par rapport au processus conscient et de le dire inconscient : rien de plus. De plus nous ne pouvons pas dire que tous lesprocessus inconscients sont instinctifs.
Exemple de la peur du serpent et du poulet: la peur du serpent est unprocessus adapté à une finet généralement répendu; la peur du poulet au contraire, si elle est habituelles est une phobie, et non un instinct, parce qu'elle ne se présente isolément et n'est pas une caractéristique générale.
Il existe d'autres contraintes inconscientes: les idées ou les mélodies obsédantes, les caprices les humeurs brusques, les affects impulsifs, les dépressions, les sentiment d'angoisse.
Il faut les distingués des processus instinctifs bien que leur mécanisme psychologique correspnde à celui de l'instinct ( tout-ou-rien).
Par conséquent,ne doivent être considérés comme instincts que les phénomènes qui sont des processus inconscients, hérités, se reproduisant partout et régulièrement de la même manière. Il faut qu'ils aient le caractère de nécessité contraignante, analogue au caractère d'un reflexe.
En communs avec les reflexes, les instincts ont la similitude et la régularité ainsi que l'inconscience de leurs motivations.
-2 Inconscient personnel:
L'inconscient doit être regardé comme la totalité de tous les phénomènes psychiques privés de la qualité d'être conscients.
Plus un contenu conscient perd de sa valeur, plus il disparaît facilement au-dessous du seuil. C'est pourquoi l'inconscient renferme tous les souvenirs perdus, en plus des contenus qui sont encore torps faible pour pouvoir accéder à la conscience. Viennent aussi s'ajouter tous les refoulements plus ou moins intentionnels de représentations et impressions pénibles. p.98
-3 Inconscient collectif:
Nous trouvons dans l'inconscient des propriétés qui n'ont pas été acquises par l'individu, qui sont héritées sous formes d'impulsions à des activités se produisant sans motivation consciente, par nécessité :ce sont les instincts, incitant l'homme à une conduite spécifiquement humaine.
En outre viennent les formes de représentation, d'intuition, présentes à priori, c'est-à-dire innées de perception et de compréhension qui sont une conditions inéluctable et à priori déterminante de tous les processus psychiques: ce sont les archétypes, contraignant la perception et l'intuition à des formations spécifiquement humaines.
Ces contenus ne sont pas individuels mais au contraire généraux et répendus.
Pour Jung on ne peut traiter la question psychologique des instincts en dehors de celle des archétypes; car l'une conditionne l'autre.
L'instinct est évidemment domestiqué.
Il est certain que nous avons réussi à dissimuler un grand nombre d'instincts dans des raisons et des intentions rationnelles... Ainsi il semble que nous devons presque plus avoir d'instinct.
Mais si nous appliquons aux actes humains le critère de la réaction disproportionnée, de l' "all-or-none-reaction", nous trouvons d'innombrables cas où se produisent des réactions exagérées. Pourquoi ne fait-on, ne donne-t-on, ou ne dit-on pas exactement ce qui est nécessaire, raisonnable ou juste, ou vrai, et dépasse-t-on la mesure ?
Précisément parce que s'est déclenché en l'homme un processus inconscient qui se déroule sans la participation de la raison et, pour cette cause, dépasse la mesure de la motivation raisonnable. Page 100
L'archétype ou image primordiale est comme l'intuition qu'a l'instinct de lui-même ou la copie qu'il donnent de lui-même, par analogie avec la conscience, qui n'est elle-même pas autre chose que l'intuition intime du processus objectif de la vie.
Tout comme la conception consciente donne à l'action forme et fin, la conception inconsciente détermine par l'archétype la forme et la fin de l'instinct. p.102
La psychologie analytique a pour tâche de s'occuper de ces mélanges gênants des images primordiales aux conceptions conscientes. Car les exagérations dans l'action, qui repose sur l'intervention de l'instinct, sont provoquées par des conceptions intuitives, elles-mêmes dues à des images primordiales, qui déclenchent des impressions trops fortes et souvent singulièrement défigurées.
Les archétypes sont des formes typiques de la compréhension, et partout où il s'agit de compréhension constante et revenant régulièrement, il s'agit d'un archétype, que son caractère mythologique soit reconnu, ou non.
L'inconscient collectif est fait de la somme des instincts et de leurs corrélatifs, les archétypes. Tout homme possède des instincts ; il possède de même des images primordiales. Page 103